Il est dans la tradition chiite de commémorer chaque année le martyre de L’Imam
al-Hussein (Psl), le troisième imam de la descendance du noble Prophète (Pslf).
Autre rendez-vous annuel des croyants avec Dieu après le jeûne du mois de
Ramadan, le pèlerinage à la Mecque et la fête de Ghadir. Que s’est-il donc passé
à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore
vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ? Pourquoi L’Imam al-Hussein (Psl)
s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mu’awiyya malgré le petit nombre des
gens qui étaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étant
prévisible, Pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ?
Que représente ce drame dans les croyances chiites ? En quoi cet évènement
est-il fondamental dans l’Histoire de l’Islam ?
Cet article a pour objectifs donner une vision générale nette sur les croyances
chiites afin de définir les lignes générales du comportement à suivre. Rien ne
peut égaler la grandeur d’âme des martyres de Karbala, les valeurs grandioses
qu’ils défendaient!
IL reste « l’art » de présenter la tragédie. Au fil des années, l’art de
présenter la tragédie de Karbala s’est développé et a pris des formes diverses,
dépassant les frontières et unifiant tous les peuples : mises en scène,
cérémonies de lamentation, remémoration des scènes de l’événement. La langue
française n’est pas en manque de procédés pour célébrer des héros ou des faits
historiques.
Cela revient au lecteur ou à
l’orateur de choisir en fonction de l’assistance. L’important est d’arriver à
émouvoir, à faire pleurer sur L’Imam al-Hussein (Psl) , à attendrir les cœurs, à
raviver la nature profonde, à développer l’amour pour L’Imam al-Hussein (Psl) ,
à exalter les grandes valeurs humaines telles que la justice, l’amour, la
dignité, la piété, la crainte et l’amour de Dieu, à purifier les cœurs, à y
faire exploser les trésors cachés, tout en éduquant les âmes, en élevant les
consciences, en raffermissant les raisons, en développant les principes
fondamentaux de l’islam.
Nous avons les livres les plus utilisés lors des assemblées de deuil d’Achoura,
s’appuyant sur les principales sources historiques fiables, n’entrant pas en
contradiction avec les croyances et la morale du chiisme duodécimain et
respectant les chaînes de transmission des hadiths et des propos .
Comme en témoignent les personnes présentes à Karbala, L’Imam al-Hussein (Psl)
ne s’adressait pas uniquement à ses partisans, croyants fidèles indéfectibles,
comme son frère Abbas ou Habîb Muzhâher, mais à toute personne monothéisme imbue
de vérité et de piété quels que soient l’âge, le sexe la nationalité, la race ou
encore la couleur de la peau.
La révolution de L’Imam al-Hussein (Psl),faisant écho à l’amour profond,inné des
gens pour la liberté, la vérité et la dignité, a laissé des traces indélébiles
dans l’histoire de l’humanité entière jusqu’en Inde où Ghândhî déclara un jour :
« j’ai appris de Hussein comment être opprimé et remporter la victoire »,
et même jusqu’en chine selon certains.
Qui est L’Imam al-Hussein (Psl) ? Et que représente-t-il ? L’Imam al-Hussein
(Psl) est le fils de la fille du Prophète Mohammed (9) ,Fatima Zahrâ, la dame
des femmes du monde (Psl) et de l’imam Ali (Psl) ,fils d’Abi Tâleb.
Né à Médine le 3 du mois de Sha’ban
en l’an 4 de l’hégire, il était considéré par le Prophète de Dieu (Pslf) comme
son fils, ( tout comme Hassan (Psl) ,son frère). On rapporte du Prophète (Pslf)
de nombreuses paroles à leur sujet qui montrent le rang élevé qu’ils ont auprès
Dieu.
« O mon Dieu ! Je les aime et j’aime ceux qui les aiment ! »
« Hussein fait partie de moi et je fait partie de Hussein. Dieu aime celui qui aime Hussein »
« Celui qui aime Hassan et Hussein m’aura aimé et celui qui les déteste m’aura détesté »
« Hassan et Hussein sont les
deux maîtres du paradis »
Et d’autres encore que le Prophète (Pslf) ne cessait de répéter pour le faire
savoir à tout le monde. L’imam fut nourri de la morale prophétique, fut élevé
selon les principes du message Islamique de vérité, de justice, de dignité.
Aussi, n’était-il pas comme n’importe quelle personne qui aurait été victime
d’une quelconque injustice et qui se serait révoltée.
Non ! Il était L’imam désigné par Dieu pour diriger les affaires des musulmans
selon les directives divines et amener la paix, la justice, la plénitude et
l’harmonie avec Dieu, qu’une poignée de gens avides de pouvoir et de richesses
ont tué, en manipulant d’autres.
L’imam (Psl) a donné sa vie pour ordonner le bien et interdire le mal, il s’est
sacrifié pour que reste vivante la flamme de l’amour pour la justice et la
vérité et que coulent dans nos cœurs les effusions d’espoir, d’amour, de
spiritualité et d’éternité. La révolution de L’Imam al-Hussein (Psl), c’est la
victoire du sang ( Le sang pur de l’Imam al-Hussein (Psl) et ses compagnons )
sur les armes ; c’est l’appel au soulèvement contre l’injustice, c’est l’appel
aux grandes valeurs humaines de sacrifice, d’héroïsme, d’amour, de foie, de
patience de dignité ; c’est l’appel à la vérité, à la liberté, à l’humanité, au
bien, au retour à Dieu !
De nombreux hadiths évoquent les bienfaits qu’apportent les commémoration du
martyre de L’Imam al-Hussein (Psl) : le pardon de Dieu, sa miséricorde, ses
bienfaits, l’intercession du Prophète (Pslf) et d’Ahle al Beit (Psl) ,
l’obtention du paradis ..
Nous demandons à Dieu, en ce mois de Moharram durant lequel la miséricorde
divine est descendue, qu’Il nous fasse réussir la commémoration d’Achoura,
source de bénédiction divines, et que nous soyons prêts à accueillir L’Imam
al-Hussein (Psl) , Abî A’bdAllah, corps et âmes, pour pouvoir bénéficier de ses
effusions .
En ces jours de commémoration du martyre de L’Imam al-Hussein (Psl) et ses
compagnons, il est sans doute nécessaire de s’arrêter un peu sur que signifie de
pleurer un martyre, tant cette question a suscité des controverses.
Certains se sont opposés ouvertement à ces manifestations sous le prétexte
qu’elles proviennent d’une conception erronée du martyre et qu’elles suscitent
des réactions sociales négatives. Selon eux, une nation pleurs ses martyrs parce
qu’ils pensent que le martyre est un signe d’échec, de perte et une source de
tristesse et de regret au lieu de s’en réjouir parce que signe de fierté et
d’orgueil.
Une nation qui pleure son martyr
depuis plus de mille ans et qui brûle encore de douleur et de remord ne peut
qu’être une nation, encore sous pleure sous un martyr le coup des émotions, donc
faible, vaincue. Les pleurs seraient synonymes de faiblesse et de dégénérescence
de la nation. Pourtant, le messager de Dieu, le Prophète Mouhammad nous
recommandait de pleurer les martyrs.
Hamza, fils d’Abdoul Moutalleb, oncle du noble Prophète (Pslf), était tombé
martyr lors de la bataille de Ouhoud et son nom avait brillé parmi les martyrs
des premiers temps de l’islam. Il avait acquis le surnom de « maître des martyrs
». Sa tombe située parmi celles des martyrs de Ouhoud, est à l’heure actuelle un
lieu de visite pour tous ceux qui se rendent à la ville illuminée de Médine.
Hamza avait émigré de la Mecque pour Médine où il était demeuré seul jusqu’au
moment de son martyre. Aussi, quand le Prophète, revenant à Médine après la
bataille de Ouhaoud, entendit des pleurs dans toutes les maisons des martyrs
sauf dans celle de Hamza, dit-il : « personne ne pleure Hamza ? ».
Cette parole se rependit rapidement
dans toute la ville de Médine. Les femmes qui avaient perdu leurs fils ou leurs
maris se précipitèrent vers la maison de Hamza pour le pleurer par respect pour
le Prophète et Hamza son oncle.
Depuis lors, c’était devenu une habitude pour quiconque désirait pleurer un
martyr, de se rendre d’abord à la maison de Hamza pour le pleurer.
Cet incident indique que l’islam – bien que n’encourageant pas les pleurs sur
les morts de façon générale – est favorable à ce que les gens pleurs leurs
martyrs, parce que pleurer le martyr c’est participer à son épopée, c’est
sympathiser avec son esprit (sa cause) et concorder avec ses activités, ses
mouvements et son courant.
Après la tragédie d’Achoura, le martyr de l’Imam al-Hussein (Psl) a occupé une
place centrale sur la scène du martyr et en représente le point culminant. Le
surnom de « maître des martyrs » fut attribué à L’Imam al-Hussein (Psl) tout en
continuant à être employer pour Hamza.
Sauf que l’expression «
maître des martyrs » employée sans préciser
le nom, est réservée à l’Imam al-Hussein (Psl). Hamza est le maître des martyrs
de son époque alors qu’il est permis d’employer l’expression « le maître des
martyrs » pour l’Imam al-Hussein (Psl) pour tous les temps. Tout comme Marie
l’immaculée (Psl) était la dame des femmes de son époque avant que Fatima Zahra
(Psl) ne le fut pour les femmes du monde pour toutes les époques.
De nombreux hadiths nous confirment les biens des pleurs sur le martyre de
L’Imam al-Hussein (Psl).
En voici quelques uns :
L’Imam al-Hussein disait de lui-même : « Je suis le tué qu’on pleure de
larmes intarissables. Aucun croyant ne m’évoque qui ne se met à pleurer ».
C’est-à-dire : « je suis le tué apparenté aux larmes et aux pleurs de leur cause ».
Le sixième imam, l’imam Sâdiq (Psl)
rapporte de son père, l’imam Bâqer (Psl) : « Celui qu verse une larme, même
de la taille d’une aile de mouche,, sur ce qui est arrivé à l’Imam al-Hussein
(Psl), Dieu lui pardonne ses péchés même si ils étaient des la grandeur de
l’écume de la mer ».
Il déclara par ailleurs : « celui qui parle de la (tragédie) de l’Imam
al-Hussein (Psl) et fait pleurer, gagne le paradis ».
Et il ajouta : « celui qui
l’évoque seul et pleure, gagne le paradis ».
« Les pleurs et l’affection sont détestables pour le serviteur quelle qu’en
soit la cause à l’exception des pleurs sur l’Imam al-Hussein (Psl) fils d’Ali
(Psl) qui sont récompensés ».
Le noble coran évoque en plusieurs circonstances les mots « pleurs »,
‘’pleurer’’ :
« le ciel et la
terre n’ont pas pleuré sur eux » (v 29, S La Fumée XLIV
‘eux’ c’est-à-dire Pharaon et ses soldats).
« Il
tombait prosterner en pleurant quand les versets du Miséricordieux leur étaient
communiqués » (v58, S Mariam XIX) ( ‘Ils’
c’est-à-dire les Prophètes élus).
« Ils tombent
sur leurs faces en pleurant, leur humilité augmente »
(v109 ; S le voyage nocturne, XVII) – ‘ils’ : ceux qui ont déjà reçu la science,
et le Coran leur étant lu).
« Ils revinrent
le soir chez leur père en pleurant » (v16, S
Yousouf,XII) (‘ils’ c’est-à-dire les frères de Yousouf après l’avoir
jeter dans un puits, à la différence du père de Yousouf (Psl) qui pleura de
tristesse, après la disparition de Yousouf (Psl) à en perdre la vue)
«
Ils ont ri un
peu – et vont beaucoup pleurer » (v82, S Le repentir,
XI) (‘ils’ ; ceux qui n’ont pas voulu aller au combat)
« Vous riez et
vous ne pleurez pas ? Vous êtes complètement insensibles »
(v60-61,s L’étoile, LIII) (‘vous’ : les mécréants qui
ne croyaient pas aux avertissement du Prophète Mouhammad (Pslf))
Enfin le noble coran rappelle que tout vient de Dieu et que revient à Dieu, même
les pleurs :
« C’est
lui qui fait rire et fait pleurer » ( v.43, s L’étoile
)
En relisant ces versets, on peut constater que les pleurs peuvent exprimer des
sentiments bien différents :
- Il y a des pleurs par crainte de la majesté de Dieu ( de ses châtiments) et de
sa Beauté, crainte mêlée à l’humanité, au respect et à une sorte de pudeur.
Selon les propos de l’imam Ali (Psl), ces pleurs sont une des clefs de la
miséricorde divine, ils illuminent le cœur et le protègent de la récidive dans
le péché.
L’imam Sadiq (Psl) disait que les choses de ce monde étaient limitées ‘ sauf les
larmes car une goutte d’elles ( peut) éteindre une mer de feu.’ C’est-à-dire,
une mer de la colère divine s’éteint avec une larme de crainte de Dieu. Les
larmes nettoient de la poussière de l’avilissement. Dieu protège du feu tout
visage sur lequel ont coulé de telles larmes et Il fait miséricorde à tout un
peuple s’il s’y trouve une seule personne qui pleure de crainte de Lui.
La plupart de larmes de nos grands hommes saints étaient de cette sorte, de
crainte de faillir à leur devoir devant Dieu Tout-Puissant et de ne pas assez le
servir. (cf l’invocation d’Abî Hamza ath-Thamâlî). Il va de soi que les pleurs
par crainte d’autre chose que de Dieu, de sa colère, de ses châtiments, comme la
peur des voleurs ou d’un tyran ne soit pas pris en compte.
- Il y a les pleurs de désir, désir de rencontrer Dieu, son messager et les gens
purs de sa maison, et notament L’imam du Temps ( que nos âmes soient en rançon
pour eux), le désir de tomber martyre,de se rendre à la maison sacrée,sur les
tombes des infaillibles (Psl), notamment celle de L’Imam al-Hussein (Psl) , le
désir d’atteindre le Paradis la satisfaction de Dieu .Tous ces pleurs laissent
des traces profondes dans l’âme humaine.
Par contre, les pleurs de désir des choses matériels éphémères (non possédées ou
perdues)ne sont pas considérés comme permettant le perfectionnement de l’âme
humaine,donc non acceptés. Même! On raconte que Haroun Rashîd pleurait de chaude
larmes quand un des ascètes de son époque venait le conseiller .Mais, ses larmes
ne laissaient aucune trace ne lui’ parce que c’était l’égoïsme Haroun
Qui était à la base de ses pleurs .Il voulait tout pour lui-même, même Dieu. Et
cela, c’était de l’orgueil.
-Il y a des pleurs de honte,de regret d’avoir désobéir à Dieu,d’avoir commis des
pêchés,d’avoir laissé passé des occasions de se perfectionner ou de se
rapprocher de Dieu ;des pleurs de repentir. Ce sont des pleurs qui attirent la
miséricorde divine et préparent la voie pour l’acceptation du repentir.
« De la noblesse de l’homme, ses pleurs sur le temps passé. », dit L’imam Ali
(Psl). L’imam Sadiq(Psl) rapporta ce que Dieu avait inspiré au Prophète
Daoud(Psl) :si un croyant a commis un pêché qu’il a ensuite rejette,et qu’il en
a honte et s’en repent,Dieu lui fait miséricorde. Les anges font oublier ce
pêché, et le remplacent par la suite, par une rétribution et une récompense.
Au contraire des pleurs pour tout ce qui est en dehors de Dieu,surtout les
pleurs devant l’échec,l’humiliation,ou l’impuissance à avoir des choses de ce
monde qui sont réprouvés.
Elles proviennent de la délicatesse et de la sensibilité du cœur.
Citons par exemple, les larmes de miséricorde versées au moment de voir des
scènes émouvantes, telle une personne blessée ou injustement opprimée ; ou les
larmes de soulagement suite à des épreuves ou à de grandes souffrances morales,
telle la disparition d’un être cher. Ces larmes sont très utiles pour le salut
de l’âme. Et si ces l’armes sont versées pour la perte de proche Elus de Dieu,
alors elles représentent une acte de grande valeur, apportant beaucoup de
bienfaits. C’est le cas des pleurs pour l’Imam al-Hussein (Psl) à propos
desquels il y a beaucoup de hadiths et de propos rapportés des infaillibles
(Psl).
-Enfin, une dernière sorte de pleurs, ceux-là fabriqués ( comme au cinéma) ou
les larmes d’hypocrisie. Le Messager de Dieu (Pslf) dit : « si l’arrogance de
l’homme est à son comble, l’homme a maîtrise sur son œil », dans le sens qu’il
peut pleurer quand il veut, à la demande. (comme dans le cas des frères du
Prophète Yousouf (Psl) après l’avoir jeté dans le puit.) Ces pleurs sont
blâmables à l’exception des pleurs pour l’Imam al-Hussein (Psl) ! En effet, Dieu
nous demande de nous forces à pleurer. Même à faire semblant, si nous n’arrivons
pas à pleurer naturellement (…)
Donc, en résumé, les pleurs peuvent avoir des aspects positifs et des aspects
négatifs, selon les causes, les motivations et les objectifs. Aussi est dans
l’erreur celui qui pense que les pleurs ne sont qu’une manifestation néfaste,
qu’une expression négative de sentiment, de tristesse et de souffrance. En
effet, les pleurs sont spécifiques aux hommes (tout comme les rires) et laissent
des traces profondes dans les sentiments humains. Ils accompagnent
habituellement une sorte de sensibilité et d’émotion. Dans de telles situations,
l’homme ressent la proximité de la personne bien-aimée qu’il pleure et s’associe
à elle, à ces idées et à ses actes. Les pleurs expriment de l’amour, impliquant
une sortie du cadre de « moi ».
Aussi, si les savants religieux qui sont les fidèles dépositaires de la
sauvegarde de cet attachement à L’Imam al-Hussein (Psl), pouvaient exploiter ses
sentiments humains en les poussant sur la voie de L’Imam al-Hussein (Psl) , ils
pourraient réformer le monde entier. Le secret de la pérennité de Hussein (Psl)
réside d’une part dans sa dimension émotionnelle.
Les pleurs sur L’Imam al-Hussein (Psl) assurent la permanence de ces racines
émotives dans les âmes et empêchent d’affaiblir et de disparaître. De là , nous
comprenons la sagesse des recommandations des Imams (Psl) de pleurer sur L’Imam
al-Hussein (Psl) .
Les pleurs sur le martyre renferment une dimension social par l’esprit de
l’Islam qu’ils impliquent. L’imam Khomeni (qs) insistait sur la tenue de ces
cérémonies commémoratives durant lesquelles était évoqué le drame de Karbala et
des larmes étaient versées :
« Ne croyez pas que l’objectif est le but de ces cérémonies funèbres et ses
cortèges, s’arrêtent au niveau des pleurs sue le Maître des martyres (Psl). Le
maître des martyres n’a pas besoin de ces pleurs, et ces pleurs en soi n’ont
aucune utilité. Le plus important est que ses assemblées réunissent les gens et
les orientent dans une seule direction… Ce n’est pas sans raison que certains de
nos Imams (Psl) ont demandé du haut de la tribune que soient tenues des oraisons
funèbres sur eux (Psl) après leur mort.
Ce n’est pas sans raison n’ont plus que nos Imams (Psl) on dit que celui qui
pleure ou qui fait pleurer quelqu’un gagne le paradis, et que celui qui
s’efforce de pleurer (fait semblant) obtient également le paradis. La question
n’est pas de pleurer ni de faire semblant, mais c’est une question politique .
Nos Imams désirent- grâce à leur clairvoyance et leur profonde vision divine-
que les rangs du peuple s’unifient et se mobilisent par différentes voies pour
se protéger des malfaisances »
Il ajoute par ailleurs, que l’objectif est le « rassemblement sous une bannière
unique, derrière une idée unique et rien ne peut le réaliser autant que les
condoléances au Maître des Martyre (Psl).
« Ils ne comprennent pas que ces condoléances et ces oraisons funèbres formes
l’homme et construisent sa personnalité(…) et qu’elles aident à la propagande
contre l’oppresseur et les tyrans . Ce qui doit se passer, c’est de mettre en
évidence celui qui se joint à l’opprimé. Et cela doit rester ainsi jusqu’à la
fin des temps ».
Lorsque le Prophète (Pslf) parlait de ce qui fondamentale ment sauvegardait
toute chose de « l’Islam » jusqu’à maintenant, il disait : et moi je suis de
Hussein (Psl), c’est-à-dire que c’est lui « L’Imam al-Hussein (Psl) » qui
protège la religion, que c’est son sacrifice et son offrande qui ont sauvegardé
l’Islam et qui continuent de le sauvegarder, et nous devons à notre tour le
protéger (…)
« Quand les gens voient que le Maître des Martyres a offert ses fils sur le
champ de bataille et qu’ils ont été coupés en morceaux, il leur devient facile
d’offrir leurs fils. Et par cet amour pour le martyre, notre peuple s’est mis à
évoluer et à progresser. Cela est un symbole du don (de soi) que nous avons
hérité de Karbala et qui à des conséquences sur l’ensembles des aspects de la
vie. Les fils de notre peuple en sont venus à demander le martyre, dont L’Imam
al-Hussein (Psl) est le Maître absolu.
Et c’est cela qui à protéger la réligion. Les assemblées ou les cérémonies de
commémoration (Psl) protègent l’école du Maître des martyres et sa méthode ».
Ainsi, il s’agit d’éduquer notre cœur et de le vivifier à travers notre Amour
pour L’Imam al-Hussein (Psl), pour ce quoi il s’est battu et par quoi il s’est
battu. Il s’agit également de l’attendrir devant l’intolérable évocation du
massacre de L’Imam al-Hussein (Psl) et ses compagnons, et de le raffermir devant
ses ennemis et les ennemis de Dieu.
Et ! Comment ne pas pleurer quand le ciel et la terre pleurèrent L’Imam
al-Hussein (Psl), au moment de la tragédie de Karbala ! Nos cœurs seraient-ils
plus durs que la pierre ?
« Toute chose pleura sur L’Imam al-Hussein (Psl), même les bêtes sauvages dans
les déserts, les poissons dans la mer, les oiseaux dans le ciel. Pleurèrent
aussi sur lui, le soleil, la lune et les étoiles. Le ciel et la terre, les
croyants des hommes et des djinns, l’ensemble des anges des cieux et des terres.
Il pleura, du ciel, du sang et des cendres ».
‘’ Aucune pierre n’était retournée que l’on ne trouvait en dessous d’elle du
sang frais’’.
( 1) Said yatahadath
a’n shahîd de shahîd Mutaharî, p 34 Ed. BAA
(2) Idem PP 32-33
(3) Bihâr al anwâr vol.44 P 279 citant Kamâl az-Ziyârât PP 108-109
(4) Bîhâr al anwâr vol.44 P 293
(5) Idem vol.44 p 287
(6) Idem vol.44 P291
(7) Le passage qui suit provident d’une étude réalisée sur *les musulmans
chiites et les pleurs durant A’shûrâ* par Ali Akbar Zidwânî
(8) Les musulmans chiites et les pleurs durant Achoura d’Ali Akbar Zidwânî
citant Thawâb al-a’mâl, vol.1 P 372
(9) Invocation traduite en français in entretiens avec Dieu durant le mois de
Ramadan I, Ed. BAA
(10) Al mawâ’izh al hasanat de L’imam Khâmini î, PP 26-27,Ed. BAA
(11) Bihâr al anwâr vol.74 P264
(12) Les musulmans chiites et pleurs durant Achoura d’Alî Akbar Zidwânî, P 9,
citant Thawâb al- a’mâl,P 292
(13) Idem citant Nahj al Fasâhat P11
(14) Shahîd Yatahadath a’n shahîd de shahîd Mutaharî, PP 41-43 Ed. BAA
(15) Le soulèvement d’Achoura, de L’imam Khomeini(qs),Ed. Institut de la
Khomeini(qs) P64
(16) Idem ,P 66
(17) Idem P 67
(18) Idem P 71-72
(19) Bihâr al anwâr vol.45 P 202
(20) Idem vol.45 P 212.