Si la naissance de L'Imam al-Hassan (Psl) et avant elle le mariage de ses
parents étaient deux occasions pour le Prophète (Pslf) de fixer à travers les
êtres les plus aimés de son coeur, l’amour qu’il continuera d’exprimer à l’égard
de son petit-fils pendant les quelques années qu’il lui restait à vivre, lui
permettra de tracer aux Musulmans beaucoup d’autres lignes de conduite et
d’apporter à ce dernier (L'Imam al-Hassan (Psl)) les premiers éléments
indispensables à l’équilibre de la personnalité.
En effet la douce étreinte dont le grand-père a couvé le nouveau-né le jour de
sa naissance inaugura une période de plus de sept ans au cours de laquelle le
Prophète ne manquera aucune occasion d’entourer L'Imam al-Hassan (Psl) de son
amour, de ses bons soins, de sa tendresse, de ses caresses et de toutes sortes
de marques d’affection.
Cet amour et cette affection du Messager pour le premier descendant de la "Maison
du Message" étaient devenus d’autant plus de notoriété publique qu’ils
contrastaient avec l’attitude généralement assez distante d’un père envers son
enfant dans les milieux bédouins de l’époque.
Ainsi, un jour, un bédouin voyant le Prophète embrasser, étreindre et renifler
(1) le petit al-Hassan, dit à son adresse:
« Moi aussi j’ai un fils! Mais je ne l’ai jamais embrassé». Le Messager,
indigné de cette réflexion, répondit: « Ce n’est pas ma faute si Dieu a ôté
la miséricorde de ton coeur ».
On dirait que chaque fois que le Prophète laissait déborder ses sentiments
d’affection envers son petit-fils devant les visiteurs ou les Compagnons, il
tenait à faire passer un message ou un enseignement aux Musulmans. Les exemples
suivants confirment l’exemple précédent à cet égard:
Selon Abou Hurayrah:
Un jour le Prophète est venu nous accueillir en portant al-Hassan et al-Hussein
chacun sur une épaule, et en les embrassant alternativement. Lorsqu’il arriva à
notre niveau, un homme lui dit: « Par Dieu, tu les aimes vraiment, Messager
de Dieu! » Le Prophète répondit: « Celui qui les aime m’aura aimé et
celui qui les déteste m’aura détesté » (2)
Selon Al-Barã’ (cité par Al-Bukhãri
et Muslim):
« J’ai vu le Messager de Dieu porter L'Imam al-Hassan (Psl) sur son épaule en
disant: " mon Dieu! Je l’aime, aime-le donc "»
(3)
Selon ’Aïchah:
« Le Prophète prenait al-Hassan et l’étreignait en disant: " Mon Dieu
c’est mon fils, je l’aime et j’aime celui qui l’aime "»
(4)
Selon Osãmah Ibn Zayd, cité par al-Tarmathi:
« J’ai vu le Messager de Dieu porter al-Hassan et al-Hussein sur ses hanches
en disant: " Ce sont mes deux fils et les deux fils de ma fille je les
aime! Aime-les donc et aime ceux qui les aiment! "»
(5)
Comme on le voit à travers ces témoignages et les témoignages qui suivent, le
Prophète aimait tellement l'Imam al-Hassan (Psl) qu’il ne pouvait pas résister à
l’envie de se prêter à des jeux d’enfant avec lui ou à le faire jouer même en
présence de personnes étrangères au cercle familial.
Ya’lã Ibn Marrah témoigne à cet égard:
« Un jour nous sommes sortis avec le Prophète pour nous rendre à une
invitation. Chemin faisant, le Prophète apercevant al-Hassan en train de jouer,
accourut vers lui devant tout le monde, ouvrit ses bras, laissant l’enfant
passer tantôt par ci tantôt par là, s’amusant avec lui et le faisant rire. Il
finit par l’attraper, posant l’une de ses mains sur son cou l’autre sur sa tête.
Puis l’étreignant et l’embrassant, il dit:
" Hassan est de moi et je suis de lui. Dieu aimera celui qui aura aimé al-Hassan
" (7)
Même lorsque le Prophète se trouvait en plein devoir religieux ou en pleine
réunion publique, il évitait de contrarier son petit-fils et de le priver de son
affection, comme s’il voulait signifier à la Ummah que cette affection n’était
pas seulement une affaire personnelle. Ainsi, un jour, pendant que le Messager
de Dieu faisait une prédication du haut de sa chaire et qu’il vit al-Hassan et
son petit-frère al-Hussein se diriger vers lui en se faufilant entre
l’assistance et en trébuchant dans leurs longues chemises qui entravaient leurs
pas, il interrompit son prône et descendit de la chaire pour les porter sur ses
genoux et s’adressant à l’auditoire, il dit comme pour s’excuser:
« Certes, Dieu et Son Messager ont dit la vérité: "
Vos biens et vos
enfants constituent une tentation pour vous..."»
(8) et d’ajouter, comme pour se justifier:
« Mais voyant ces deux enfants trébucher en marchant, je n’ai pu m’empêcher
d’interrompre ma parole pour les porter » (9)
*Source:
www.bostani.com
Notes:
1. Ibn Kathîr, citant Anãs Ibn Mãlik, écrit dans
"Istich-hãd al-Hussein", P. 138: «Le Prophète disait: "Apportez-moi mes deux
fils (al-Hassan et al-Hussein)". Puis il les reniflait et les étreignait».
2. Cité par Ibn Kathîr, "Istich-hãd al-Hussein", P.
138.
3. "Dãr al-Tawhid", P.19.
4. Cité par plusieurs sources. Voir:
- "Al-Fuçûl Al-Muhimmah" d’Ibn al-اabbãgh Al-Mvlikî;
- "A’lãm Al-Warã" d’Al-Tabarsi;
- "Ahl-Elbeit" de Tawfîq Abu ’Alam... etc.
5. Cité par M. J. Fadhlullãh, P. 17.
7. "Dãr al-Tawhîd", P. 20.
8. Le Prophète cite ici un Verset coranique:
«Sachez que vos biens et vos enfants constituent pour vous une tentation, mais
qu’une récompense sans limites se trouve auprès de Dieu». (Coran 8: 28)
9 . "Istich-hãd al-Hussein", P. 139.