Une grande partie de l’enseignement du Grand Prophète (Pslf) et des saints Imams
considère l’homme comme étant d’essence divine: selon eux, il doit passer
inévitablement une partie de sa vie sur la terre pour se perfectionner. La
majeure partie des maximes, des métaphores et des allégories observables dans le
discours des saints Imams a pour but de stabiliser ce concept chez l’homme.
Pour définir le monde, on a fait usage de termes comme «champ»
[1], la «mosquée des Amis de Dieu»,
l’endroit où les anges font leur prière, le lieu de la révélation et le centre
du commerce des Amis de Dieu
[2]: cela illustre en de jolis termes le rôle et l’importance de
la vie Ici-bas dans l’évolution de l’homme. En employant des termes comme
«passage» [3], la place et la valeur des
plaisirs de ce monde sont rappelés de la façon la plus éloquente. En rappelant à
l’esprit l’amer souvenir du sevrage, l’homme est informé du danger du plaisir de
se nourrir au sein du Monde [4]; et il est
appelé à éviter ce doux serpent venimeux [5]
qui rappelle les néfastes plaisirs dangereux et passagers de ce monde. Les gens
de ce Monde sont qualifiés de «cavaliers du rêve»
[6] afin d’évoquer le chant de la sirène et d’informer les oreilles qui
entendent pour prévenir à temps ceux qui veulent se préparer.
Outre ces réponses discursives, l’étude du comportement et de la vie du Prophète
(Pslf) et des Imams purs, loin de toute mauvaise compréhension, nous familiarise
de manière subjective et objective, avec la place de l’homme, du monde et de ses
plaisirs et nous informe sur la manière dont il faut se comporter envers le
monde matériel. Elle nous révèle également cette réalité: que les parures de ce
monde ne sont pas interdites par les gens de religion et que l’homme peut
profiter de toutes ces parures à l’exception de quelques cas particuliers dont
l’interdiction est mentionnée. Néanmoins la meilleure manière de vivre, c’est de
se contenter de la quantité dont on a besoin pour répondre correctement à ses
besoins temporels, sans laisser son âme s’enchaîner dans les tendances
corporelles.
Si l’homme s’enfonce dans le luxe, son humanité chute depuis le rang de Dieu
vers le gouffre de l’égoïsme.
En outre, l’amour du bien-être est le début d’une vie difficile, parce que
l’homme en quête du luxe, après l’avoir vécu, souffre de ses maux, car les
cérémonies et le luxe le conduisent vers l’absence de paix dans son âme aussi
bien que dans son corps. En effet, commencent ainsi une série de rigueurs envers
soi et les autres. L’homme est semblable aux doux arbres des milieux agréables
que le moindre changement de climat met en ruine et ce dont ils ont l’habitude,
le beau temps, conduit à leur disparition.
Notes:
1. Avali Al-Laali, vol. 1, p. 267.
2. Nahjolbalãgheh, maxime no. 126.
3. Nahjolbalãgheh, maxime no. 128.
4. Erchãd Al-Qoloub, vol. 1, p. 23.
5. Nahjolbalãgheh, maxime no. 115.
6. Nahjolbãlagheh, maxime no. 61.