Nous étions un groupe de gens qui accompagnaient l’Imam Hassan (Psl) fils de
Ali, le Prince des croyants (Psl) sur la route de Shâm (Damas), un jour du mois
de Ramadan, alors qu’il faisait très chaud et que nous étions tous à jeun,
l’Imam al-Hassan (Psl) n’avait rien avec lui, à part sa monture. Il n’avait
apporté aucune nourriture pour la rupture du jeûne qui allait avoir lieu en
route, pas même de l’eau à boire.
Dans notre groupe, certains d’entre nous étaient hostiles à l’Imam al-Hassan (Psl)
et doutaient de son Imamat. Voyant qu’il (Psl) n’avait rien apporté pour la
rupture du jeûne, ils s’étaient mis à se moquer de lui (Psl). Cela m’avait mis
mal à l’aise et plus le moment du coucher du soleil approchait et plus ma gêne
augmentait.
J’avais pris la décision de partager le peu que j’avais avec l’Imam al-Hassan (Psl),
sachant qu’il (Psl) ne refuserait pas l’invitation d’un pauvre. Plus le temps
passait et moins je supportais les flèches que lui lançaient les langues de ceux
qui doutaient de son Imamat. L’Imam (Psl) restait impassible, demandant même à
ses proches de ne pas intervenir..
Je ne comprenais pas pourquoi l’Imam se taisait ainsi et s’exposait à leurs
sarcasmes alors qu’il (Psl) était de ceux qui, s’ils le voulaient, avaient à
leur disposition tout le monde et ce qu’il contient. Mais l’Imam (Psl) savait
que ces gens doutaient de son Imamat, aussi jugeait-il (Psl) préférable de
garder le silence.
La rougeur du coucher du soleil allait disparaître quand l’Imam al-Hassan (Psl)
se prépara à diriger la prière. Tous prièrent la prière du Maghreb derrière le
petit-fils du Messager de Dieu (Pslf), même ceux qui doutaient de son Imamat. A
la fin de la prière du Maghreb, ils récitèrent des petites invocations puis
firent la prière du soir. A la fin de la prière du soir, l’Imam al-Hassan (Psl)
leva les mains vers le ciel comme s’il suppliait Dieu de lui accorder quelque
chose. Nous nous mîmes tous à faire de même derrière le petit-fils du Messager
de Dieu (Pslf), à invoquer Dieu, à Le Glorifier et à Le louer. Les larmes
coulaient sur nos joues et nos cœurs frémissaient.
Quand quelque chose d’extraordinaire se passa, comme si les portes du ciel
s’ouvraient et que des milliers de lanternes y étaient accrochées et
scintillaient de tout côté. Nous étions 70 hommes et nous ne possédions rien
d’autres que les Glorifications. Nous avions oublié notre faim et notre soif,
absorbés que nous étions par nos invocations. Nous regardions l’Imam Hassan (Psl).
Il (Psl) souriait tout en murmurant des paroles qui nous semblaient
incompréhensibles.
C’est alors que des tables servies portées par de nombreux Anges descendirent du
ciel vers nous, des tables couvertes de plats recouverts, de corbeilles de
fruits et des brocs remplis de boissons chaudes et froides, suivies de cuvettes
d’eau limpide pour se laver les mains portées par d’autres Anges…
Toutes ces tables servies et ces coupes furent déposées devant l’Imam al-Hassan
fils de Ali (P). Quand tout fut en place, il (Psl) nous appela à partager avec
lui le repas de la rupture du jeûne. Nous étions 70 personnes invitées à la
table servie par Dieu en l’honneur de Son Légataire.
Nous nous assîmes et nous nous mîmes à manger de tous les plats et à boire de
tous les brocs, les boissons chaudes et froides, jusqu’à remplir notre ventre de
tous ces bienfaits.
Quand nous finîmes, les tables furent élevées dans l’état qu’elles étaient au
moment de leur descente, comme si nous n’avions pas mangé. Rien ne manquait.
L’eau des cuvettes où nous avions lavé nos bouches et nos mains était redevenue
limpide et tout disparut dans le ciel.
(D'après un propos rapporté par un compagnon de l’Imam Hassan (Psl)
in Dalâ’il al-A’imat p64)
* Source: www.lumieres-spirituelles.net; N°16 - Ramadan 1431 – Septembre 2010.