L'un des partisans de l'Imam (paix sur lui) lui a demandé d'écrire à un gouverneur au service des Abbassides qui était aussi un partisan des Gens de la Maison (paix sur eux), mais qui maltraitait les autres partisans des Gens de la Maison (paix sur eux) en leur imposant trop de redevance au profit des Abbassides. L'Imam (paix sur lui) a pris un parchemin et lui a écrit la lettre suivante: " Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Et après, celui qui te transmettra cette lettre t'a loué en disant qui tu agis convenablement. Sois donc bienfaiteur à l'égard de tes frères et sache que Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, te demandera compte au sujet de quantités petites comme les fourmis et les grains de moutarde"1.
Nous remarquons que cette lettre envoyée par l'Imam (paix sur lui) à ce gouverneur ne porte pas sur la seule dimension personnelle de la question. Elle porte, en plus, sur la dimension en relation avec la conduite à suivre par le gouverneur qui doit faire des bonnes actions.
Le pouvoir dont il dispose ne doit pas devenir une affaire personnelle ou un privilège qui lui donnerait un rang supérieur aux autres. Le pouvoir est plutôt une charge qui implique, de la part du gouverneur, des pratiques, par tous les moyens, à travers lesquelles ses frères et tous les gens constatent qu'il est bon et bienfaiteur à leur égard.
La lettre lui demande, en outre, d'être précis dans ses calculs et d'être persuadé que Dieu lui demandera des comptes sur les grandes et les petites affaires. Cela montre que l'Imam al-Jawad (paix sur lui) suivait de près les activités de ses partisans qui détenaient des fonctions publiques afin de pouvoir les orienter à être des bons modèles de croyants responsables, de bien mener leur travail, de demander des comptes à eux-mêmes et de faire des bonnes actions en faveur de leurs frères.
1- Al-Kâfî, tome 5, p. 111