Les sermons de l'Imam Ali (p) nous
indiquent la voie à suivre
Une science éternelle
En nous penchant sur la contribution de l'Imâm Ali Ibn Abû Tâlib (p) dans le
mouvement visant à instruire les hommes, à les diriger, à étudier leurs
situations et à résoudre leurs problèmes, ainsi que sur le grand intérêt qu'il
portait à critiquer la réalité négative dans laquelle ils vivent, et la déviance
pratique qui dirige leurs pas… En lisant Ali (p), nous constatons qu'il ne se
proposait pas seulement de traiter les problèmes de la génération à laquelle il
appartenait, mais aussi de se pencher sur les problèmes des hommes à travers le
temps.
En lisant ce qu'il disait dans ses discours et sermons, nous avons l'impression
que Ali (p) dressait un tableau de notre époque et des complications qui
entourent notre réalité présente, et qu'il donnait des solutions à nos
problèmes. Nous avons l'impression qu'il vit parmi nous ici et maintenant. C'est
la grandeur de Ali (p) qui se représente dans son ouverture vis-à-vis du monde
dans son parcours historique, dans son enracinement au plus profond de la vérité
qui circule dans la ligne islamique qui se prolonge et se transmet de génération
en génération.
L'Islam que Dieu, le Très-Haut, a fait descendre dans Son Noble Livre vers Son
Messager (P) qui a été chargé de le communiquer aux hommes, cet Islam
n'appartient pas à une seule génération. Il est la religion des hommes, tous les
hommes, et de la vie, toute la vie. Tout l'héritage qu'il nous a laissé, à
commencer par les fondements de la doctrine et à finir par les qualifications
légales, en passant par les concepts en relation avec la vie, ne fait que
proposer des solutions aux problèmes de tous les hommes. De la biographie de
l'Imâm Ali (p), nous apprenons que toutes ses connaissances lui étaient
transmises par le Messager de Dieu (P).
Le Messager de Dieu (P) était pour Ali (p), qui a vécu auprès de lui dès sa
tendre enfance, le maître et l'enseignant. L'Imâm Ali (p) dit à ce propos : «
Chaque jour, il m'apprenait l'un de ses bons caractères, et je le suivais comme
le petit chameau qui suit sa mère ». Ali (p) passait avec le Prophète (P) ses
jours et ses nuits.
Il était avec lui dans ses voyages et dans ses séjours. Après le Prophète (P),
Ali (p) était le premier qui entendait les Versets révélé. Il s'asseyait avec le
Messager de Dieu (P) qui lui parlait du Coran, de ses horizons et des
profondeurs de ses significations. C'est de cela que l'Imâm Ali (p) parle en
disant : « Le Messager de Dieu m'a ouvert mille portes dans la science. Chaque
porte s'ouvrait sur mille autres ». Il ne se contentait pas mémoriser ce qu'il
entendait. Il y réfléchissait et en déduisait ce dont l'homme a besoin dans sa
vie.
Le Messager de Dieu (P) lui apprenait les fondements et, à partir de ces
fondements, l'Imâm (p) déduisait les ramifications. C'est pour cette raison que
le Messager de Dieu (P) a dit : « Je suis la cité de la
science et Ali en est la porte». C'est comme s'il disait que celui
qui veut entrer dans la ville doit le faire en passant par sa porte.
Cela veut dire que nous ne pouvons pas accéder à la science du Messager de Dieu
(P), qu'à travers celle de Ali (p). Une confirmation nous est donnée par une
Tradition émanant de l'Imâm as-Sâdiq (p) : « Mes
paroles sont celles de mon père ; celles de mon père sont celles de mon
grand-père ; celle de mon grand-père sont celles de Ali ; celles de Ali sont
celles du Messager de Dieu ; celles du Messager de Dieu sont celles de Jibrîl et
celles de Jibrîl sont celles de Dieu ». Un certain poète a dit à ce
propos :
« Sois le partisan de ceux dont les paroles sont : ‘Notre grand-père tient de
Jibrîl qui tient du Créateur !».
Pour cette raison, notre fidélité aux Gens de la Maison (p) est la suite normale
de notre fidélité au Messager de Dieu (P), et notre fidélité au Messager de Dieu
(P) est la conséquence de notre fidélité à Dieu, le Très-Haut, car Dieu a visé
le Prophète (P) par Ses soins et par la Révélation, et l'a distingué par la
charge qui est celle d'être l'Envoyé à tous les hommes et la Miséricorde pour
tous les Mondes.
Les sermons instructifs du Commandeur des croyants (p)
Nous profitons de cette occasion pour cueillir des renseignements et des
instructions à partir de certains discours de l'Imâm Ali (p), parmi ceux qu'il
adressait à ses compagnons. Il s'agit d'un discours qu'il a prononcé
probablement un vendredi et qu'on retrouve dans son recueil intitulé « Nahj
al-Balâga ». Il y est dit : « Vous êtes arrivés à une époque où le bien va en
reculant, le mal vient en avançant et le Diable nourrit davantage d'espoir de
pouvoir faire périr les hommes.
Il s'agit d'un moment où les moyens du Diable sont puissants, ses fourberies
sont immenses et ses proies innombrables». En fait, si vous regardez ce qui se
passe dans ce monde, vous constateriez que le bien est en train de reculer alors
que le mal est en train d'avancer. Les gens, bien qu'ils soient musulmans, se
haïssent les uns les autres, se portent ennemis les uns aux autres.
Ils nuisent les uns aux autres et ils s'entretuent. Cela est clair dans les
agissements de certains dans le monde musulman où le mal constitue la plus
grande manifestation, alors que le bien se réduit à des catégories parmi les
plus restreintes. Le Diable est actuellement très populaire dans la vie des
gens. Il leur embellit le laid et leur enlaidit le beau. Il leur insuffle tout
ce qui est susceptible de les égarer et de les éloigner du chemin de Dieu.
Pourtant, les gens l'adorent à la place de Dieu, alors qu'il les désavoue et
leur rejette leurs fautes : ((Quelle autorité avais-je sur vous ? Sinon que je
vous ai appelés puis vous m'avez répondu.)) (Coran XIV, 22). Il les accusent
même de n'avoir pas réfléchi et suivi le Coran et les Messagers. Quel est ce
monde qu'est le monde islamique d'aujourd'hui ? Quel est ce monde assujetti par
les diables humains que sont le diable américain, le diable européens et les
diables arabes qui confisquent la liberté des gens et leur vie ?!
Puis l'Imâm Ali (p) demande aux gens d'étudier leur réalité, que ce soit au
niveau de la micro société qu'est la patrie, ou au niveau de la macro société
qu'est la Nation ou le monde entier. Il dit à ce propos : « Dirige tes regards
là où tu veux sur les gens. Voix-tu autre chose que des pauvres qui endurent
leurs privations, et des riches qui, à la place de reconnaître les bienfaits de
Dieu, s'engagent dans la mécréance.
Voix-tu autre chose que des avars qui font des économies en privant les pauvres
de leurs droits, ou que des révoltés qui, les oreilles sourdes, n'entendent pas
les conseils. Nous sommes à Dieu et c'est vers Lui que nous reviendrons. On ne
trouve pas ceux qui désapprouve le mal et appellent au changement ; on ne trouve
pas ceux qui réprimandent et ceux qui se laissent attendrir par les réprimandes.
Est-ce ainsi que vous comptez être les voisins de Dieu dans la demeure de Sa
sainteté ? Est-ce ainsi que vous compter être Ses amis les plus respectés ? Que
non ! On ne peut pas tromper Dieu et obtenir Son Paradis ; on ne peut pas
obtenir Sa satisfaction qu'en Lui obéissant », car il n'y a pas de parenté entre
Dieu et quiconque.
Le Prophète (P) lui-même disait : ((J'ai reçu l'ordre
d'être le premier des soumis)) (Coran XXXIX, 12), et Dieu lui a dit :
((Dis : ‘J'aurais à redouter le châtiment d'un Jour terrifiant)) (Coran
XXXIX, 13). Le Prophète (P) a dit dans son dernier sermon : « par Dieu qui m'a
envoyé par la vérité comme prophète, si je désobéis je serais perdant ».
Le Commandeur des croyants (p) nous parle ainsi d'une société de pauvres qui
souffrent sans que personne, même parmi les Musulmans, ne les aide. Une société
où ceux qui ont des grandes fortunes ne reconnaissent pas les bienfaits de Dieu,
car les reconnaître ne se fait qu'en donnant aux pauvres et aux démunis une
partie de leur argent qui n'est qu'un dépôt divin qu'ils doivent bien gérer et
non pas bien digérer.
Dieu dit : ((Donnez des biens que Dieu vous a accordés)) (Coran XXIV, 33). ((Au
mendiant et au déshérité appartient une part bien déterminée de leurs biens))
(Coran, LI, 19). Une Tradition dit : « Dieu a consacré aux pauvres une partie
qui leur suffit dans les biens des riches. Si cette part n'avait pas été
suffisant, Il l'aurait augmentée ». Une autre Tradition dit : « Dieu a
rendu les pauvres des associés aux riches dans leurs fortunes ».
Le Commandeur des croyants (p) finit par s'adresser aux prêcheurs qui ordonnent
le bien et interdisent le mal mais sans mettre en application eux-mêmes ce
qu'ils prêchent aux autres :
« Que Dieu maudisse ceux qui ordonnent le bien mais qui
se détournent du bien, et ceux qui interdisent le mal mais qui le pratiquent ».
Face à ce fragment du sermon prononcé par l'Imâm Ali (p), nous avons
l'impression qu'il est présent parmi nous et qu'il traite nos problèmes. Nous
vivons dans des conditions sociales semblables aux siennes. Nous devons donc
tirer les leçons de ce sermon historique qui s'ouvre sur la réalité de l'Islam
et des Musulmans, pour ainsi suivre la ligne de Dieu, de Son Messager (P) et des
Gens de la Maison (p), tel que Dieu, le Très-Haut, nous l'a ordonné en disant :((Vous
n'avez d'autre ami que Dieu, son Messager et les croyants qui font la prière et
s'acquittent de l'impôt alors qu'ils s'inclinent)) (Coran V, 55). C'est
ainsi que se présente la fidélité à Dieu ; c'est ainsi que se présente la
reconnaissance de l'Autorité de Ali et des Gens de la Maison (p).