Il a été démontré
qu’environ 70 % de la population des pays occidentaux n’est pas suffisamment
active pour maintenir une santé et un poids optimaux.
Qu’entend-on par activité physique?
L’activité physique, l’exercice, le fitness - tous ces termes sont utilisés dans
le langage courant pour référer à une vie active. Pourtant, en termes
scientifiques, ils supposent des domaines bien différents. Les termes les plus
communément employés sont définis dans le tableau ci-dessous.
Définitions liées à l'activité physique
Activité physique : Tous les mouvements du corps
qui aboutissent à une dépense d’énergie. Cela inclut les activités quotidiennes
telles que l’entretien de la maison, le shopping, le travail.
Exercice : Mouvements structurés et planifiés
destinés spécifiquement à améliorer la forme et la santé.
Sport : Activité physique qui implique des
situations de compétition structurées, déterminées par des règles. Dans
plusieurs pays européens, le terme « sport » est employé pour tous les exercices
et les activités physiques de loisir.
Fitness : Un jeu d'attributs comme l'endurance, la
mobilité et la force qui touche à la capacité d'exécution de l'activité
physique.
Quels sont les avantages d’une vie active?
Maladie coronarienne et infarctus
La maladie coronarienne est la principale cause de décès en Europe.
Maintenir un style de vie actif et, au moins, un bon niveau de forme physique,
peuvent réduire de moitié les risques de maladie ou de mortalité
cardiovasculaire. Les bénéfices de l’exercice sur la santé du cœur et des
vaisseaux peuvent être atteints même pour des niveaux modérés d’activité
physique, en particulier chez les personnes sédentaires. La marche régulière, le
vélo ou 4 heures d’activité récréative par semaine sont toutes associées à la
réduction du risque de maladies cardiovasculaires. L’activité physique aide
également à réhabiliter les personnes ayant souffert d’une maladie cardiaque et
réduit le risque de décès futur. Les effets de l’activité physique sur
l’infarctus sont moins clairs, avec seulement quelques études montrant des
résultats inconsistants.
L’obésité et la surcharge pondérale
Le maintien du poids dépend de l’apport et de la dépense d’énergie. Quand
l’apport excède la dépense sur une certaine période de temps, la surcharge
pondérale ou l’obésité peut se développer. On estime aujourd’hui que l’obésité
est le résultat direct d’un changement dans notre environnement, via une
diminution de la demande de main d’œuvre, les moyens de transport, les heures
passées devant les écrans (TV, jeux, Internet…) et l’accès aisé et à bas prix
d’aliments riches en graisses. L’incidence de l’obésité a triplé en 20 ans dans
les pays européens : 10-20 % des hommes sont obèses contre 10-25 % des femmes
(IMC >30). Une réduction de l’activité physique serait l’un des principaux
facteurs de cette tendance à l’embonpoint. En fait, il apparaît que le niveau
d’activité, plus que l’apport d’énergie, est le déterminant majeur de l’obésité.
Les avantages d’une vie active sur la prévention de l’obésité sont étayés par
plusieurs études. En particulier, l’activité semble protéger contre le gain
typique de poids vers la quarantaine.
Chez ceux qui sont déjà en surcharge pondérale, voire obèses, l’exercice peut
être accompagné d’une perte de poids s’il est combiné à une alimentation pauvre
en calories. Il améliore également la composition corporelle en préservant le
tissu musculaire aux dépens du tissu adipeux. L’activité physique est aussi
efficace pour réduire la graisse intra-abdominale (ou forme pomme, qui
s’accumule autour de l’estomac et au niveau de la poitrine), la distribution de
graisse qui est associée à un risque élevé de diabète et de maladies
cardiovasculaires. De plus, les personnes qui maintiennent une activité physique
sont plus susceptibles de perdre du poids durablement.
Mais peut-être que le plus grand bénéfice de l’activité physique chez les
individus obèses est son influence favorable sur la santé en général. Il a été
montré que les personnes obèses actives voient le risque de maladies
cardiovasculaires et de diabète diminuer à un niveau comparable à celui de
personnes non obèses. Cela signifie donc qu’il n’est pas dangereux d’être gros
si l’on est actif.
Le diabète
L’incidence du diabète de type 2 a augmenté fortement ces dernières années. Ceci
est attribué en majeure partie à l’augmentation de l’obésité. Cependant, il est
bien établi que l’inactivité est aussi un facteur de risque.
Les études indiquent que les individus les plus actifs ont 30-50% de risque en
moins de développer un diabète que leurs homologues sédentaires. L’exercice
permet de ralentir ou de prévenir le passage de l’intolérance au glucose vers le
diabète. Il a également des bienfaits chez les personnes diabétiques. Un petit
nombre d’études bien construites a montré qu’un exercice tel que la marche ou le
vélo, répété trois fois par semaine pendant 30-40 minutes, est capable de
produire une légère, mais significative amélioration du contrôle glycémique chez
les diabétiques.
Le cancer
Etre physiquement actif semble réduire le risque de certains cancers, en
particulier si l’effort est modéré à vigoureux. A titre d’exemple, être
physiquement actif diminue le risque de développer un cancer colorectal de
40-50%. L’activité physique peut aussi avoir un impact sur certaines autres
formes de cancer, mais d’autres travaux doivent être menés sur le sujet.
Les muscles et la santé osseuse
Les troubles et les maladies affectant les muscles et les os (tels que
l’ostéo-arthrite, le mal de dos et l’ostéoporose) tirent parti d’un exercice
physique régulier. L’entraînement renforce la musculature, les tendons et les
ligaments et produit des os plus épais et plus denses. Les programmes d’activité
physique construits pour améliorer la force musculaire permettraient aux
personnes âgées de demeurer alertes et en forme, ce qui diminue le nombre de
chutes.
L’exercice peut aussi s’avérer efficace pour prévenir le mal de dos et réduire
la réapparition de problèmes ultérieurs. Cependant, savoir quel type d’exercice
est meilleur pour le mal de dos n’est pas clairement établi. L’activité physique
ne prévient pas l’ostéo-arthrite, mais la marche semble réduire la douleur, la
rigidité et l'incapacité de l’articulation et améliore la force, la mobilité et
la qualité de vie.
L’entraînement peut augmenter la densité minérale osseuse et la taille des os
chez les adolescents, les maintient chez les adultes et ralentit leur déclin
chez la personne âgée. Ceci peut contribuer à prévenir l’ostéoporose ou reporter
son apparition, mais ne rend pas la maladie réversible une fois qu’elle s’est
déclarée.
Bien-être mental
Plusieurs études bien construites ont montré que l’activité physique
pouvait réduire la dépression clinique et s’avérer parfois aussi efficace que
les traitements traditionnels comme la psychothérapie. Une activité physique
régulière pendant plusieurs années peut aussi réduire la récurrence de la
dépression.
Il a aussi été démontré que l’activité physique améliorait le bien-être
psychologique chez les personnes qui ne souffrent pas de désordres mentaux. Des
nombreux d’études ont documenté des améliorations subjectives du bien-être, de
l’humeur, des émotions et de la perception de soi, comme l’image corporelle et
le respect de soi.
De plus, l’exercice, même modéré, diminue l’anxiété et améliore la réaction au
stress et la qualité du sommeil. L’exercice améliorerait également la mémoire à
court terme et la prise de décisions.
L’activité physique semble particulièrement bénéfique chez les personnes âgées
pour réduire le risque de démence et de maladie d’Alzheimer.
Les recommandations les plus récentes émanant des Etats-Unis et du
Royaume-Uni plaident la pratique régulière d’une activité à des niveaux
d'intensité modérés (la marche à vive allure). Cet objectif est réalisable par
un pourcentage beaucoup plus grand de la population, étant donné qu’il peut être
raisonnablement incorporé au cours de la journée et est moins exigent
physiquement. Une promenade quotidienne de 20 minutes à bonne allure fera, au
bout d’un an, une différence de 5 kg sur la balance et aura, chez la plupart des
personnes, des bénéfices mesurables sur la santé cardiovasculaire et mentale.
Les recommandations actuelles préconisent la marche à pied, si possible tous les
jours de la semaine pendant environ 30 minutes. Certaines données suggèrent même
que cette quantité d'exercice répartie en deux à trois fois par semaine est
presque aussi efficace et plus commode que sur une base quotidienne.