Se préoccuper du bien-être des
autres avant le sien est une vertu si enracinée dans l’islam qu’elle est connue
même des non-musulmans.
Clive Stafford-Smith, philanthrope, avocat en droit civique britannique
et non-musulman a déclaré : « Ce que j’aime de l’islam, c’est qu’il met
l’accent sur les groupes de personnes, contrairement aux sociétés occidentales
qui se concentrent sur l’individualité. »
[Emel Magazine, numéro 6 - Juin/Juillet 2004]
Les individus qui composent une société sont liés par des relations de groupes.
Le plus fort des liens d’une société est le lien familial. Et bien que l’on
puisse soutenir, avec raison, que la cellule familiale est le fondement de toute
société humaine, c’est encore plus vrai chez les musulmans. En fait, l’important
statut que l’islam accorde à la famille fait partie des caractéristiques de
cette religion qui amènent le plus souvent les gens à se convertir, et plus
particulièrement les femmes.
« Avec des règles régissant presque tous les aspects de la vie quotidienne,
l’islam représente une religion que des femmes peuvent considérer comme
essentielle à la création de familles et de communautés saines et susceptibles
de réparer les dégâts causés par l’humanisme séculier des trente dernières
années, selon plusieurs experts. De plus, il arrive souvent que les femmes
provenant de familles éclatées soient particulièrement attirées par cette
religion à cause de la valeur qu’elle accorde à la famille », dit Marcia
Hermansen, professeur d’études islamiques à l’Université Loyola de Chicago
et Américaine convertie à l’islam.
[Some Latinos convert to Islam”; Marcela Rojas, The Journal News (http://www.thejournalnews.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/20051030/NEWS02/510300319/1028/NEWS12)]
Ce sont surtout des gens de la communauté latino-américaine, qui déjà accordent
une grande importance aux valeurs familiales, qui embrassent l’islam pour cette
raison, entre autres. Comme le fait remarquer un musulman de la Floride : «
J’ai remarqué une augmentation du nombre de latino-américains qui se
convertissent à l’islam. Je crois que la culture hispanique étant elle-même très
riche en valeurs familiales, les gens de cette culture sont attirés par l’islam
parce que cette religion met l’emphase sur les mêmes valeurs. »
Quelles sont ces valeurs ou caractéristiques de la vie familiale en islam que
tant de gens trouvent attirantes?
Lors d’un congrès islamique à l’Université Columbia, Hernan Guadalupe, un
Américain d’origine équatorienne « a parlé des similitudes culturelles entre
l’islam et la culture hispanique, et de l’importance accordée par chacune aux
valeurs familiales. La plupart des familles hispano-américaines sont très unies
et très à cheval sur la loyauté, et les enfants y sont élevés de façon stricte –
des caractéristiques que l’on retrouve dans beaucoup de foyers musulmans. »
Un récent article de journal rapportait : « Les valeurs familiales jouent un
rôle prédominant dans la formation de la communauté musulmane. En plus de ces
valeurs, plusieurs autres sont partagées à la fois par la culture hispanique et
l’islam. Par exemple, le respect des aînés et du mariage, de même que la bonne
éducation des enfants sont quelques-unes des valeurs que les hispano-américains
ont en commun avec l’islam. »
[“Islam Gains Hispanic Converts”; Lisa Bolivar, collaboration spéciale, 30
septembre 2005
(http://thetruereligion.org/modules/xfsection/article.php?articleid=405)]
D’autres convertis américains ont également témoigné à ce sujet. Certains de ces
témoignages ont été recueillis dans un livre rédigé par Carol L.Anway,
mère d’une convertie, et intitulé
Daughters of Another Path.
Un de ces témoignages est celui d’une femme qui parle de son changement
d’attitude envers le mariage et la vie familiale après sa conversion à l’islam :
« Au fur et à mesure que j’ai avancé dans cette religion, je suis devenue
plus propre, plus ordonnée et plus calme. Je suis également devenue très
disciplinée. Avant d’être musulmane, je n’avais jamais eu l’intention de me
marier; et pourtant, je suis devenue épouse et mère très peu de temps après.
L’islam m’a fourni un cadre dans lequel je me suis sentie libre d’exprimer ces
convictions et sentiments que j’avais avant même de me convertir, comme la
modestie, la bonté et l’amour envers les autres. L’islam a fait de moi une
personne heureuse en ménage, mère de deux enfants. Avant l’islam, jamais je
n’avais eu le moindre désir de fonder une famille, car l’idée d’avoir des
enfants me rebutait. »
Dans le même livre, une autre femme parle de la façon dont elle a été
chaleureusement accueillie dans la famille de son mari : « Plusieurs membres
de sa famille étaient venus nous accueillir à l’aéroport; c’était vraiment
touchant et jamais je n’oublierai cet instant. Ma belle-mère est vraiment très
gentille… J’ai souvent pleuré d’émotion, ici. La vie familiale y est vraiment
unique; je ne trouve les mots pour décrire à quel point les liens sont étroits
entre les membres de cette famille. »
Dans l’annexe C du livre, une Américaine de 35 ans convertie à l’islam depuis 14
ans parle de la famille de son mari et compare leurs valeurs à ses propres
valeurs américaines : « J’ai rencontré tous les membres de la famille
immédiate de mon mari et quelques membres de sa famille élargie… J’ai beaucoup
appris de ma belle-famille. J’aime le genre de relation qu’ils entretiennent
avec leurs enfants et qui engendre le respect d’autrui et une bonne estime de
soi. Il est intéressant d’observer la façon dont fonctionne une culture basée
sur la religion et soucieuse du bien-être de ses enfants. La culture de ma
belle-famille étant très différente de la culture américaine, elle a su me faire
apprécier certains éléments de ma propre culture… J’ai compris que l’islam dit
vrai lorsqu’il affirme que la meilleure voie à suivre est celle de la modération.
»
Ces citations, dont l’une d’un intellectuel non-musulman, d’autres de convertis
et de journalistes et d’autres encore de femmes américaines converties à l’islam,
démontrent que les valeurs familiales en islam sont l’une de ses plus grandes
attractions. Ces valeurs proviennent de Dieu, qui nous les a transmises par
l’intermédiaire du Coran et des enseignements de Son messager, Mohammed (Psl).
En islam, la famille est l’un des piliers de la religion et du mode de vie
islamique. L’importance de fonder une famille a été soulignée par le Prophète (Psl)
lorsqu’il a dit :
« Lorsqu’un homme se marie, il a complété la moitié de sa religion. Qu’il
craigne Dieu, donc, en ce qui concerne la deuxième moitié. »
Les deux articles suivants traitent de la famille en islam à la lumière du Coran
et des enseignements prophétiques (hadiths). Ils constituent un survol du point
de vue de l’islam sur la vie maritale, le respect des parents et des aînés et
l’éducation des enfants et visent à nous faire apprécier les bienfaits de la vie
familiale telle que l’islam la conçoit.
L’art d’être parent
Une des raisons pour lesquelles la famille est si forte et unie
en islam est que sa structure est clairement définie; chaque membre connaît le
rôle qu’il doit y jouer. Le prophète Mohammed (Psl) a dit :
« Chacun d’entre vous est un berger et est responsable de son troupeau. »
Le père est un berger au sein de sa famille; il la protège, subvient à ses
besoins, s’efforce d’être un bon exemple pour elle et la guide du mieux qu’il le
peut. La mère est une bergère dans sa maison; elle en garde les biens et fait en
sorte qu’il y règne l’atmosphère agréable et paisible nécessaire à une vie de
famille saine et heureuse. Elle est également la principale responsable de
l’éducation des enfants. Si l’un des parents n’assurait pas un certain
leadership, les disputes seraient fréquentes et inévitables et pourraient mener
à l’effondrement de la famille (comme ce serait le cas dans toute organisation
dépourvue d’autorité hiérarchique).
« Dieu vous propose en parabole un homme appartenant à
plusieurs associés qui se disputent sans cesse ses services, et un autre homme
appartenant à une seule personne. Sont-ils égaux? Louanges à Dieu! Mais la
plupart d’entre eux ne savent pas. »
(Coran 39:29)
Il est purement logique que celui des deux parents qui est le plus fort à la
fois physiquement et du point de vue émotionnel soit à la tête du foyer :
« Les femmes ont, sur les hommes, des droits similaires
aux droits [de ces derniers], et cela, conformément à la bienséance; et les
hommes ont un degré [de responsabilité] supérieur au leur. »
(Coran 2:228)
Quant aux enfants, qui sont le fruit de l’amour des deux parents, l’islam a
établi des principes moraux qui encouragent les parents à prendre leurs
responsabilités et les enfants à obéir à ces derniers :
« Et votre Seigneur a décrété de n’adorer que Lui et
d’être bon envers ses parents. Si l’un d’eux ou tous les deux atteignent la
vieillesse auprès de toi, garde-toi de leur dire ne serait-ce que « fi! » ou de
leur manquer de respect. Adresse-leur toujours des paroles respectueuses. Fais
preuve d’humilité vis-à-vis d’eux, témoigne-leur ta tendresse et dis : « Ô mon
Seigneur! Sois miséricordieux envers eux, car ils m’ont élevé lorsque j’étais
petit. » (Coran 17:23-4)
Il va de soi que si les parents n’inculquent pas la crainte de Dieu à leurs
enfants dès leur plus jeune âge parce qu’ils sont eux-mêmes négligents à cet
égard, ils ne peuvent s’attendre à ce que leurs enfants leur démontre de la
reconnaissance plus tard. C’est pourquoi Dieu émet ce sévère avertissement dans
Son Livre :
« Ô vous qui croyez! Préservez-vous, ainsi que vos
familles, d’un Feu dont le combustible est composé d’hommes et de pierres. »
(Coran 66:6)
Si les parents s’efforcent réellement d’élever leurs enfants dans la vertu,
alors le Prophète (Psl) a dit :
« Lorsque le fils d’Adam décède, toutes ses actions prennent fin à
l’exception de trois : une charité continue, un savoir qu’il a partagé avec
autrui et un enfant vertueux qui prie pour lui après sa mort. »
Indépendamment de la façon dont les parents élèvent leurs enfants et de leur
religion (ou absence de religion), l’obéissance et le respect qu’un enfant
musulman (fille ou garçon) doit démontrer envers ses parents vient après
l’obéissance envers le Créateur. C’est pourquoi Il rappelle aux gens :
« Et (rappelez-vous) lorsque Nous prîmes un engagement
des enfants d’Israël en leur disant : « N’adorez nul autre que Dieu et soyez
bons envers vos parents et votre famille, envers les orphelins et les indigents,
et ayez de bonnes paroles pour les gens. Accomplissez régulièrement vos prières
et acquittez la zakat. » (Coran
2:83)
En fait, il n’est pas rare d’entendre parler de personnes âgées qui se sont
converties à l’islam après la conversion de leurs enfants, ayant remarqué chez
eux une attention et un respect nouveaux envers elles après qu’ils aient
embrassé cette religion.
« Dis : « Venez, je vais vous réciter ce que votre
Seigneur vous a interdit : ne Lui attribuez aucun associé, soyez bons envers vos
parents et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté – Nous pourvoyons à
vos besoins comme aux leurs… »
(Coran 6:151)
Bien que l’enfant soit dans l’obligation d’obéir à ses deux parents, l’islam
affirme que la mère est celle qui mérite le plus d’être traitée avec gentillesse
et gratitude. Lorsqu’un homme demanda au Prophète (Psl) : « Ô messager
d’Allah! Qui mérite le plus que je lui tienne compagnie? », il répondit : « Ta
mère ». Il demanda : « Puis qui d’autre? » et il répondit : « Ta mère ». Il lui
demanda encore une fois : « Et qui encore? », ce à quoi il répondit de nouveau :
« Ta mère ». Et il lui demanda pour la troisième fois : « Et puis qui ensuite?
», et il répondit : « Ton père ».
« Et Nous avons enjoint à l’homme d’être bon envers ses
parents. Sa mère le porte péniblement et l’enfante dans la douleur. Sa
gestation, [son allaitement] et son sevrage s’échelonnent sur trente mois. Et
parvenu à pleine maturité, à l’âge de quarante ans, il dit : « Seigneur!
Inspire-moi d’être reconnaissant des bienfaits dont Tu nous as comblés, mes
parents et moi, et fais que j’accomplisse de bonnes œuvres que Tu agréeras. Et
fais que mes descendants soient vertueux. Je reviens à Toi repentant et je suis
du nombre des musulmans (qui se soumettent à Toi). »
(Coran 46:15)
Conclusion
Il existe en islam un principe général selon lequel ce qui est bon pour une
personne est bon pour une autre. Ou, dans les termes du Prophète :
« Nul n’est réellement croyant s’il n’aime pour son frère (croyant) ce qu’il
aime pour lui-même. »
Ce principe trouve son expression dans la famille musulmane, qui constitue le
noyau de la société islamique. Néanmoins, l’obéissance de l’enfant envers ses
parents s’étend, en réalité, à tous les aînés de la communauté. La compassion et
le souci des parents envers leurs enfants s’étendent, eux, à tous les jeunes de
la communauté. Sur ce point, les musulmans sont placés devant une obligation.
Car le Prophète (Psl) a dit :
« Celui qui ne démontre pas de compassion envers nos jeunes et qui n’honore
pas nos aînés n’est pas des nôtres. »
Il n’est donc pas étonnant que tant de personne élevées comme non-musulmanes
trouvent dans l’islam ce qu’elles ont toujours cherché, ce qu’elles ont toujours
cru être bon et vrai, et qu’elles s’y sentent chaleureusement accueillies comme
membres d’une grande famille.
« La piété ne consiste pas à tourner vos visages vers
l’Est ou l’Ouest ; mais pieux est celui qui croit en Dieu et au Jour dernier,
aux anges, au Livre et aux prophètes, et qui donne ses biens, par amour pour
Dieu, à ses proches, aux orphelins, aux indigents, aux voyageurs, à ceux qui
demandent (de l’aide) et pour libérer des esclaves ; [et pieux est celui] qui
observe assidûment ses prières et qui paie la zakat. Et [sont pieux] ceux qui
respectent leurs engagements lorsqu’ils s’engagent, et ceux qui sont patients en
période de tribulations, d’adversité et de grande tension. Les voilà, ceux qui
sont sincères et les voilà ceux qui craignent vraiment Dieu. »
(Coran 2:177)