L'Imam as-Sadiq
(Psl) assista aux quarante dernières années du pouvoir de Bani Omayyah et
aux vingt premières années de celui de Bani Al Abass : Il était témoin de l'une
des plus ignobles duperies de l'histoire des musulmans, en l'occurrence,
l'usurpation du pouvoir par les Abbassides au nom d'Ahlul Bayt (P) !
Les racines de la révolution Abbasside:
Après la mort de Mohammed Ibn Al Hanafieh, fils de l'Imam Ali (Psl) ; son fils
Abou Hachem décida de créer une organisation secrète pour préparer le terrain à
une révolution générale contre les omeyyades et pour venger les sangs des
martyrs de Achoura'.
L'oeuvre d'Abou Hachem était totalement secrète et particulièrement efficace : au
bout de quelques années, il réussit à recruter des militants partout dans le
califat et plus particulièrement dans la région de Khorassan.
Tous les sympathisants d'Abou Hachem croyaient ouvrer pour l'avènement d'un
pouvoir d'Ahlul Bayt (P), et au bout de quelque temps, leur nombre s'accrut de
telle sorte qu'ils pouvaient organiser des milices bien entraînées et fortement
équipées.
Jusqu'à son décès, Abou Hachem n'avait pas eu de contacts spéciaux avec ses
cousins les Abbassides (Bani Al Abass) ; mais la volonté de Dieu voulut que son
décès soit à leur demeure à El Hamimeh ; et ne voyant personne de ses disciples
près de lui, il laissa son testament à son cousin Ali Ibn Abdoullah Ibn Al
Abass.
Le plus grave dans cette affaire c'est que le testament d'Abou Hachem comprenait
tout l'organigramme de l'organisation secrète et une recommandation à
l'exécuteur testamentaire de continuer l'oeuvre révolutionnaire jusqu'à
l'établissement du pouvoir de Ahlul Bayt (P) et ce en appelant les musulmans à
obéir au "plus acceptable de la famille de Mohammed (Pslf)."
Toute la légitimité de l'œuvre secrète d'Abou Hachem reposait bien sur ce
concept :
"L’acceptable" de la famille du prophète (Pslf). Et tout le monde pouvait
imaginer cet "acceptable" comme il le souhaitait !
Les fils de Ali Ibn Abdoullah Ibn Al Abass continuèrent le développement de
l'œuvre d'Abou Hachem. Et lorsque les sympathisants de Khorassan furent assez
nombreux pour déclarer l'insurrection, le commandant général des milices de
Khorassan de la part de l'organisation secrète, Abou Mouslem El Khorassani,
commença une campagne d'épuration impitoyable contre toute trace du pouvoir
omeyyade.
Abou Mouslem El Khorassani était un homme particulièrement efficace, et son
comportement dur ainsi que son scrupule lui avaient facilité des victoires
éclatantes sur les Omeyyades.
Toute la révolution d'Abou Mouslem El Khorassani fut sous la barrière de la
vengeance des sangs d'Ahlul Bayt (P) ! Et chaque fois qu'on lui demandait à
qui il va livrer le pouvoir après son succès, il répondait toujours : à Al Reda
d'Ahlul Bayt, qui signifie l'homme "acceptable" parmi Ahlul Bayt !
La trahison des Abbassides:
Quand l'armée des Khorassaniens arriva à l'Irak et conquérait la Koufa, les
populations musulmanes s'attendaient à voir apparaître l'Imam des Ahlul Bayt pour
prendre la direction du nouvel état. Mais elles furent surprises de voir Abou Al
Abass, fils de Ali Ibn Abdoullah Ibn Al Abass, faire un discours solennel dans
lequel il se déclara être l'homme accepté par Ahlul Bayt !
Tout cela s'était passé à l'époque où l'Imam as-Sadiq (Psl) était la
personnalité la plus connue et la plus aimée par les musulmans, et personne ne
se doutait qu'il était l'unique homme vraiment acceptable parmi tous les Ahlul
Bayt (P).
La trahison des Abbassides était donc démasquée. Mais ils étaient si forts et si
puissants et l'armée des Khorassaniens leur étaient si fidèles que personne
n'avait osé s'opposer à leur pouvoir. Et surtout, parce qu'ils étaient encore en
train de combattre les derniers bastions du pouvoir Omeyyade dont tous les
musulmans espéraient l'anéantissement total !
La position de l'Imam as-Sadiq (Psl):
Devant l'imposture de ses cousins Abbassides, l'Imam as-Sadiq (Psl) choisit une
politique d'opposition pacifique qui consiste à ne jamais légitimer l'usurpation
d'une part, et à se consacrer à la grande mission culturelle que son père l'Imam
Al Bâqer (Psl) avait déjà inauguré : le développement de la Grande académie
islamique pour faire face à toutes les attaques venant des autres cultures non
islamiques, aux déviations et aux falsifications «des hérétiques» des charlatans
et des faux savants.
Le pouvoir Abbasside, à ses débuts, n'avait ni la force ni le temps de gêner
l'oeuvre de l'Imam as-Sadiq (Psl) qui eut ainsi une bonne occasion pour exécuter
sa grande mission culturelle.