A l'époque du 2ème calife musulman Omar, les musulmans avaient conquis l'empire
de Perse. Et selon les coutumes internationales de l'époque, ils avaient ramené
avec eux les prisonniers de guerre pour les vendre à la capitale musulmane la
Médine. Ces prisonniers étaient des hommes, des femmes et des enfants de toutes
les classes.
Chah Zanan, la fille du dernier empereur perse Yezdaguerd, figurait parmi les
prisonniers : et selon les ordres de Omar, elle devrait, elle aussi, être
vendue.
L'imam Ali (Psl) intervint alors pour rappeler au deuxième calife qu'il était
interdit de vendre les descendants des rois et qu'il fallait plutôt marier la
fille de l'empereur à un homme musulman de son choix qui accepterait de la
soustraire de sa dotation annuelle pour qu'elle pût garder sa liberté.
De cette façon, Chah Zanan put éviter l'esclavage et devint l'épouse de l'imam
al-Hussein (Psl) qu'elle choisit parmi tous les musulmans !
Lorsque l'imam al-Hussein (Psl) épousa Chah Zanan, son père l'imam Ali lui dit :
"Ô, Abou Abdoullah ! Elle va mettre au monde pour toi le meilleur homme sur
terre !"
Chah Zanan mit effectivement au monde un prestigieux bébé qui fut le sixième
infaillible et l'héritier de l'imam al-Hussein : Ali Ibn al-Hussein, le
quatrième imam et successeur du Prophète (Pslf).
L'imam al-Hussein (Psl) surnomma son fils enfant des deux meilleurs choix
puisque sa mère était de la famille impériale des perses qui étaient considérés
comme le meilleur peuple non arabe, alors que son père était de Bèni Hachem,
considérée comme la meilleure famille de Qouraych et même la meilleure tribu des
arabes.
Sa morale et ses qualités
Le prestigieux poète arabe Farazdaq décrivit l'imam Ali Ibn al-Hussein ainsi: il
avait la meilleure mine, et la meilleure odeur. Entre les yeux, il avait les
traces de la prosternation et c'est pour cela qu'il fut appelé le «
prosternateur » (As-Sajâd).
L'imam Mohammed al-Bâqer, fils de l'imam as-Sajâd décrivit son père et dit :
« Dès que l'hiver passe, il donne ses habits de l'hiver et dès que l'été
passe, il en fait autant avec ses habits. »
L'imam as-Sajâd était toujours bien vêtu, et chaque fois qu'il se levait pour la
prière, il se lavait et il se parfumait.
Il était très connu par la fréquence de ses invocations. Tawous El yèmè'ni,
l'un des disciples de l'imam as-Sajâd dit :
"J'ai vu un homme priant dans la mosquée sacrée tout en invoquant et pleurant,
je me suis avancé vers lui ; alors j'ai trouvé qu'il était Ali Ibn al-Hussein
Zeyn El Âbidi'n as-Sajâd (Psl). Je lui ai dit :
"Ô, fils du messager de Dieu, tu pleures alors que tu es le fils du messager
de Dieu !?"
Alors, il a répondu :
"Je suis bien le fils du messager de Dieu, mais qu'est-ce qui va m'assurer
contre le supplice de Dieu ? Dieu n'a t-Il pas dit :
"Ce jour là, tous les liens de parenté entre eux seront nuls !"
"Est-il que Dieu a créé le paradis pour celui qui l'adore et ouvre pour le
bien même s'il est un esclave nègre ; Il a créé l'enfer pour celui qui le
désobéit et ouvre pour le mal même s'il est un maître de Qouraych."
L'imam as-Sajâd fit vingt fois le pèlerinage à pieds. Il ordonnait à ses fidèles
de restituer les consignes et dit :
"Par celui qui a envoyé Mohammed par la vérité ! Si le meurtrier de
al-Hussein (Psl) me confie le sabre même avec lequel il l'avait tué, alors, je
lui aurais rendu !"
Il recommandait toujours de subvenir aux besoins des gens nécessiteux et disait
:
"Est-il que Dieu a des fidèles qui essayent de résoudre les problèmes des
gens ; ce sont eux qui seront en sécurité le jour de la résurrection. Et
quiconque aurait réjoui le cœur d'un croyant, alors Dieu réjouira son cœur le
jour de la résurrection."
Une fois, l'imam était assis parmi ses compagnons lorsque l'un de ses cousins
arriva, l'insulta et lui fit entendre des paroles acerbes. L'imam ne lui
répondit pas jusqu'à ce qu'il s'en allât ; puis il dit à ses compagnons :
« Vous avez bien entendu ce que cet homme avait dit ? Je veux bien que vous
m'accompagniez pour entendre ma réponse. »
Ils le suivirent tous imaginant qu'il va venger l'offense de son agresseur.
Arrivant à la maison de son cousin rancunier, il frappa à la porte : et le
voyant sortir, tout prêt au mal, il s'adressa à lui avec douceur et dit :
"Mon frère, tu as dit de moi ce que tu as dit ! Alors si cela est vrai, que
Dieu me pardonne et si cela est faux, alors, que Dieu te pardonne !"
L'homme en fut très ému et il s'avança vers l'imam pour s'excuser et solliciter
son pardon.
Mohammed Ibn Oucè'meh, fils d'un compagnon du Prophète (Pslf) tomba
malade, et lui rendant visite, l'imam le vit en larmes. Il lui demanda la cause
de son chagrin et apprit alors qu'il était fortement endetté. Sans hésitation,
l'imam lui couvrit sa dette.
Ce geste n'est qu'un petit exemple du rôle social dont s'était chargé l'imam
(Psl) ; en effet, tous les livres d'histoire nous rapportent qu'il était le
soutien de toutes les familles pauvres de la Médine, et que chaque nuit, il
portait un grand sac sur le dos et distribuait les aides et les vivres sur les
besogneux allant d'une maison à l'autre sans que personne des bénéficiaires ne
puisse le reconnaître, et ce n'était qu'après sa mort, et avec l'interruption
soudaine des approvisionnements et des aides qu'ils se rendirent compte de la
réalité et de l'identité du bienfaiteur.
Les historiens dignes de foi nous rapportent que le nombre des familles prises
en charge par l'imam as-Sajâd (Psl) dans la ville de Médine était plus de cent
familles qui étaient toutes négligées par le régime injuste des omeyyades. Et si
on sait que cette attitude magnanime de l'imam as-Sajâd (Psl) vis à vis du
déséquilibre social régnant à son époque était dans une époque où il était
victime de la plus grande injustice de l'histoire, en l'occurrence, le massacre
de tous ses amis et ses parents, avec son père l'imam al-Hussein (Psl) à
Karbala', on se rend compte que cette grandeur d'âme ne peut provenir que d'un
infaillible qui ne peut connaître ni rancune ni faiblesse !
C'était l'imam as-Sajâd (Psl). Il nous faut passer par Karbala' et les
événements qui l'avaient suivi pour mieux comprendre cette caractéristique
fondamentale de la personnalité de ce grand héritier de l'imam al-Hussein (Psl).
Sa Vie
Devant le massacre de Karbala'
L'Imam Ali as-Sajâd (Psl) avait suivi son père l'Imam al-Hussein (Psl) dans son
dernier voyage de la Médine vers la Mecque puis de la Mecque vers Karbala' où
toute la famille du petit fils du Prophète (Pslf) fut massacrée devant lui sans
qu'il puisse participer dans les combats !
En effet, Dieu à Lui pureté, avait voulu préserver Son argument sur Ses
créatures sans que personne ne puisse le critiquer un jour ou l'accuser d'un
manque de courage ou de bravoure : ainsi, l'Imam Ali as-Sajâd (Psl) était avant
les combats, au cours des combats, et même après les combats fortement alourdi
d'une maladie qui l'empêchait même de se mettre debout ou de porter une arme.
Au cours des combats, l'Imam ne pouvait donc pas bouger de sa tente, et même
lorsqu'il tenta d'en sortir, sa tante Zeinab (paix sur elle) l'en avait empêché
en application stricte des ordres de son frère l'Imam al-Hussein qui lui avait
bien fait comprendre que, quel que soit le déroulement des choses, son fils Ali
Zeyn Al Âbidìn as-Sajâd devrait rester indemne pour continuer la propagation du
message authentique de Dieu.
Avec les prisonniers
Le jour de Achoura', après le martyre le l'Imam al-Hussein (Psl) et de tous ses
compagnons, l'Imam Zeyn Al Âbidìn as-Sajâd fut emprisonné avec tous les femmes
et enfants du camp.
L'Imam fut emmené par les chaînes et porté sur une monture alors que sa maladie
l'empêchait même de marcher. Il dut faire tout le trajet entre Karbala' et la
Koufa dans cet état lamentable alors que le sang coulait de son cou sous l'effet
du fer des chaînes.
Aux environs de la Koufa, ses habitants sortirent à la rencontre des
prisonniers. L'Imam tint cette occasion pour leur rappeler leur trahison et leur
manquement envers les engagements stricts et serments fermes qu'ils avaient
faits et écrits à son père (Psl). La foule des gens n'avait de réponse que de
fondre en larmes essayant en vain de dissimuler la lâcheté qui les avait privés
d'être un soutien pour l'Imam al-Hussein (Psl) et qui les aurait
vraisemblablement empêchés de faire quoi que ce soit contre ses assassins...
Au palais du gouverneur
Les prisonniers furent emportés auprès d'Ibn Zyed, le gouverneur de la Koufa ;
ce mécréant sanguinaire et rancunier s'attendait à voir les descendants du
Prophète (Pslf) avilis et humiliés après tout ce qu'ils avaient subi de perte de
leurs proches, de torture et d'enchaînement...
Mais le spectacle fut tout à fait différent, et le gouverneur de la Koufa se vit
face à face à des gens fiers et braves que toutes les peines du monde ne
pouvaient vraisemblablement pas leur usurper leur orgueil ou tempérer leur
fierté ! Et voyant l'Imam as-Sajâd, il s'adressa à lui tout étonné et lui
demanda :
- Comment t'appelles-tu ?
- Je suis Ali, fils de al-Hussein.
Ibn Zyed dit alors avec malice et arrogance :
- Dieu n'a t il pas tué Ali fils de al-Hussein ?
- J'avais un frère aîné qui s'appelait aussi Ali Al Akbar (major), et ce sont
les gens qui l'ont tué !
- C'est plutôt Dieu qui l'a tué !
- Dieu reçoit les âmes lorsqu'elles meurent (Coran) et nulle âme aurait à
mourir si ce n'est sous la permission de Dieu (Coran), répondit l'Imam sans
se soucier de la colère folle qui emporta alors Ibn Zyed qui, voyant l'argument
de son prisonnier prévalant sur le sien, ne sut quoi dire et ordonna à ses
bourreaux d'exécuter l'Imam.
Ici, la grande Zeinab (P) s'interposa entre son neveu, l'Imam, et ses bourreaux
et s'écria au visage d'Ibn Zyed : "Ibn Zyed ! Nos sangs que tu as déjà versés
te suffisent bien ! Si tu veux le tuer, alors, tue-moi avant lui !"
Et sans aucun signe de crainte, l'Imam as-Sajâd dit au tyran : "Ne sais-tu
pas que le meurtre est pour nous une habitude et que notre sacre chez Dieu est
le martyre ?!"
Devant toute l'assistance qui comprenait tous les notables de la région, Ibn
Zyed, renard comme il l'était, comprit qu'il fallait mieux se débarrasser des
prisonniers plutôt que d'assumer la responsabilité de les exécuter lâchement
dans son palais. Il donna alors l'ordre de les envoyer à Damas auprès de son
souverain Yazid qui décidera lui même de leur sort.
Vers Damas
Tout le long de la route vers Damas, l'Imam et ses compagnons durent subir toute
sorte d'atrocité de la part des bourreaux qui les accompagnaient. Non seulement
ils durent faire tout le parcours entre la Koufa et Damas, découverts et sous
une chaleur torride de l'été, mais leurs gardes avaient l'ordre de les faire
passer sur toutes les villes de la Syrie pour montrer aux habitants la puissance
de leur souverain et dissuader les musulmans de toute tentative de révolte.
Par ailleurs, le tyran Yazid avait donné l'ordre de décorer toute la ville de
Damas et ses environs, et d'annoncer la fête générale !
Après la grande campagne de dénigrement des Ahlul Bayt organisée par la
puissante machine de propagande omeyyade, les habitants de Damas accoururent à
l'extérieur de la ville pour voir de près le cortège des prisonniers.
Un vieillard, voyant l'Imam Zeyn Al Âbidìn as-Sajâd (Psl) dans les chaînes,
s'approcha de lui et dit : "Louange à Dieu qui vous a anéanti et vous a
soumis à notre souverain !"
L'Imam as-Sajâd comprit tout de suite que ce vieillard était victime d'une très
grande campagne de propagande et qu'il croyait sincèrement à ce qu'il disait. Il
lui dit alors :
- Ô cheikh ! As-tu lu le Coran ?
- Oui !
- As-tu donc lu ce que Dieu, à Lui pureté a dit : "Pour cela je ne demande
point de rémunération de votre part à moins qu'elle soit l'amitié pour mes
proches."
Et lorsqu'il dit, à Lui pureté : "Et donne aux proches leur droit."
Et aussi : "Sachez que ce que vous avez gagné comme butin doit être
affranchi du cinquième, pour Dieu, Son messager et proches."
- Oui, j'ai lu tout cela ! dit alors le vieillard.
L'Imam dit alors : "C'est nous, par Dieu, les proches qui sont signifiés par
ces versets !"
Puis l'Imam ajouta : "Est-il que Dieu veut bien éliminer de vous, Ahlul Bayt,
toute souillure, et vous purifier parfaitement." (Coran). Alors sache que
c'est nous Ahlul Bayt !
Le vieillard s'exclama tout étonné : "Dis, que Dieu soit ton témoin, c'est
bien vous Ahlul Bayt ?"
L'Imam (Psl) répondit : "Oui, par notre grand père le messager de Dieu !
C'est bien nous sans aucun doute."
Ici, le vieillard se jeta sur l'Imam en l'embrassant et s'écria : "Je
désavoue tous ceux qui vous ont assassinés."
Voyant que le cas de ce vieillard risquait bien de dégénérer en un phénomène
général de repentir puis de révolte populaire, Yazid ordonna de l'exécuter !
L'Imam (Psl) face à Yazid
Le despote Omeyyade ordonna d'apporter les prisonniers de Ahlul Bayt pieds et
mains reliés dans un état lamentable, et dès que l'Imam as-Sajâd fut dans la
salle, il cria à la face de Yazid, sans aucune crainte :
« Que penses-tu, Yazid ! Si mon grand père le messager de Dieu (Pslf) nous
voit dans cet état, que va-t-il dire !? »
La plupart de l'assistance fondit en larmes et sous leur pression, Yazid ordonna
d'enlever les liens des prisonniers.
Dans l'ivresse de sa victoire illusoire, Yazid laissa échapper de sa bouche un
aveu clair et net de son hypocrisie : en effet, frappant la tête de l'Imam
al-Hussein (Psl) qui lui a été servie dans un récipient en or, il récita
quelques vers de sa poésie dans lesquels il fit signifier à tous les présents
qu'il venait enfin de venger la bataille de Badr et que toute l'affaire entre
Bèni Omeyyeh et Bèni Hachem n'était qu'un duel pour le pouvoir qu'il venait de
l'emporter définitivement.
Les historiens dignes de foi nous rapportent que la grande Zeinab lui répondit
d'une manière suffisamment éloquente et argumentée pour qu'il perde toute
légitimité auprès de toute personne qui croit en Dieu et en Son messager.
Toujours emporté par sa paranoïa, Yazid crut bon de fêter son illusoire victoire
sur Ahlul Bayt dans la grande mosquée et en présence d'un très grand nombre de
Syriens et de visiteurs envoyés des quatre coins du califat par ses gouverneurs.
Cette grande assemblée ne tarda pas à tourner au scandale pour Yazid lorsque
l'Imam as-Sajâd (Psl), prenant la parole à la tribune de la mosquée sous la
pression que l'assistance effectua sur Yazid, fit un prêche qui reste gravée
dans les mémoires.
Dans son discours, l'Imam as-Sajâd rappela à l'assistance qui était-il et qui
étaient ses ancêtres jusqu'à ce qu'il arrive au massacre de Karbala, démasquant,
ainsi, l'illégitimité du pouvoir de Yazid.
Voyant ainsi le cours des événements, Yazid ordonna de rappeler à la prière pour
couper le discours de l'Imam as-Sajâd (Psl), mais l'Imam continua son discours
en commentant l'appel à la prière et lorsqu'il entendit : "Je témoigne que
Mohammed est le messager de Dieu", il se retourna vers Yazid et lui demanda
:
« Mohammed-ci, est-il mon grand père ou bien ton grand père ? Si tu dis qu'il
est ton grand père, alors, tu mens, et si tu dis qu'il est mon grand père, alors
pourquoi as tu tué sa famille et ses descendants ? »
A entendre le discours convaincant de l'Imam as-Sajâd, l'assistance fut choquée
et indignée des crimes du despote Omeyyade, et certains d'entre eux quittèrent
la mosquée.
Craignant l'insurrection générale des musulmans de la Syrie, jusqu'alors son
fief sûr, Yazid ordonna de renvoyer les prisonniers chez eux, à la Médine. Mais
le récit du massacre de Karbala' s'était déjà propagé partout dans le monde
islamique et les habitants de la Médine particulièrement en furent très touchés.
Dans un sursaut d'honneur, la Médine se souleva et désavoua les Omeyyades et
leurs crimes. Cette insurrection était une tentative de sauver une face perdue
le jour même où cette ville refusa de participer à la révolte de l'Imam
al-Hussein (Psl), l'abandonnant ainsi à un moment décisif de l'histoire de
l'Islam.
La réaction du despote de Damas ne se fit pas trop attendre et il envoya vers la
Médine un criminel de guerre qui avait déjà servi son père en commettant
suffisamment de massacres au Yémen pour qu'il puisse accomplir la mission la
plus sale de l'histoire de l'Islam : investir la ville du Prophète (Pslf), tuer
ses hommes, violer ses femmes et piller tous leurs biens ! L'histoire nous
rapporte le chiffre terrible de huit mille hommes massacrés en une seule
journée.
A l'époque de l'instabilité politique
Le règne de Yazid ne dura pas plus que 4 ans au bout desquelles il périt pour
laisser son fils Muawiya au pouvoir.
Muawiya Ibn Yazid était un musulman sincère, il désavoua ses ancêtres et leurs
crimes, se proclama innocent de tout ce qu'ils avaient commis et abdiqua en
laissant un vide politique pour la première fois dans l'histoire de la dynastie
omeyyade.
Entre temps, Abdoullah Ibn Zubair s'était proclamé calife à la Mecque et réussit
à contrôler l'ensemble du califat islamique, à l'exception de Damas et ses
environs où Marouèn Ibn El'hakem se proclama calife et obtint le soutien de tous
les notables syriens...
A la Koufa, Elmokhtar, musulman révolutionnaire, prit le pouvoir au noir pour la
vengeance de l'Imam al-Hussein (Psl) et pour ses compagnons et réussit à
capturer et à exécuter la plupart de ceux qui avaient participé au massacre de
Achoura'.
L'armée d'Ibn Zubair tait ensuite fin à l'insurrection d'Elmokhtar et l'ensemble
du monde islamique, à l'exception toujours de la Syrie, qui demeura alors sous
le règne d'Ibn Zubair.
Le règne d'Ibn Zubair se prolongea plus d'une décade au bout de laquelle Abdoul
Malek, fils de Marouèn réussit à conquérir la Mecque après l'avoir totalement
détruite, la Kaaba comprise, en utilisant la catapulte. Le commandant de cette
campagne barbare était un criminel de renommée redoutable : Hajjej, qui fut
nommé par la suite gouverneur de tout l'Est islamique à partir de l'Iraq et qui
était le principal bourreau des révoltes des musulmans sincères et fidèles de
Ahlul Bayt (P).
Aussi bien sous le règne d'Ibn Zubair que sous le règne de Abdoul Malek Ibn
Marouèn, l'Imam as-Sajâd (Psl) s'était éloigné de toutes les luttes de pouvoir
et s'était consacré à la préservation et la protection de l'Islam authentique de
toute sorte de déviation, comme nous allons le voir dans la dernière partie.
L'Imam (Psl) et Abdoul Malek
Sachant qu'il n'était pas plus qu'un usurpateur de pouvoir, Abdoul Malek Ibn
Marouèn s'inquiétait beaucoup de la présence d'une personnalité telle que l'Imam
as-Sajâd (Psl).
Tout le long de son règne, il mit l'Imam sous une surveillance stricte et le
gouverneur de la Médine avait toujours l'ordre de l'espionner et de contrôler
ses relations de très près.
Toutes ces restrictions n'eurent aucun résultat, puisque l'Imam as-Sajâd (Psl)
savait bien que la génération de son père était meilleure que sa génération et
que si l'Imam al-Hussein (Psl) n'avait pas pu trouver le soutien nécessaire pour
renverser le régime illégal des Omeyyades alors que les musulmans n'étaient pas
très loin de l'époque du Prophète (Pslf). Toute tentative de transformation
sociale ou politique sous la terreur du destructeur de la Kaaba serait
vraisemblablement vouée à l'échec...
Et dans l'ambiance de la terreur omeyyade, l'Imam as-Sajâd (Psl) choisit de
sauver ce qui pouvait ; notamment garder les principes de l'Islam de la
falsification et empêcher le processus destructeur de la véritable religion de
Dieu, processus analogue à celui qui avait défiguré la religion de Jésus (Psl)
et toutes les autres religions divines.
Malgré cette attitude de non intervention dans les affaires du pouvoir et les
luttes politiques, l'Imam as-Sajâd (Psl) fut quand même arrêté et emporté à
Damas chez Abdoul Malek Ibn Marouèn qui fut obligé par la suite d'ordonner sa
libération et permettre son retour à la Médine.
Face à Hichem
Après la mort de Abdoul Malek Ibn Marouèn, son fils Hichem prit le pouvoir pour
continuer la politique de son père : répression sans merci des adversaires
politiques révoltés, et restriction et contrôle stricts sur les adversaires non
révoltés.
L'histoire nous rapporte que l'Imam as-Sajâd (Psl) ne quittait jamais le champ
de contrôle des espions de Hichem, mais il continua, malgré toutes ces
restrictions, à diffuser calmement les préceptes islamiques fondamentaux à
travers ses invocations célèbres qui se distinguaient par leur richesse
spirituelle et doctrinaire inouï.
*source: islamshia-w.com