Une expression de la manifestation de la servitude
et de l’obéissance à Dieu
Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
En s’adressant à Son prophète Ibrâhîm (p), Dieu, le Très-Haut, dit dans Son
Noble Livre : ((Appelle les hommes au Pèlerinage : Ils
viendront à toi, à pied et sur toute monture élancée. Ils viendront par des
chemins encaissés)) (Coran, XXII, 27),
((Pour témoigner des bienfaits qui leur ont été accordés ; pour invoquer le nom
de Dieu aux jours fixés, sur la bête des troupeaux qu’Il leur a accordée.
Mangez-en et nourrissez-en le pauvre, le malheureux))
(Coran XXII, 28). ((Qu’ils accomplissent les tours
de circumambulation autour de l’Antique Maison)) (Coran
XXII, 29).
((Quiconque respecte les choses sacrées de Dieu sait que
leur observance procède de la crainte révérencielle de Dieu contenue dans les
cœurs)) (Coran XXII, 32).
Dieu, à Lui la Grandeur et le Gloire dit
aussi : ((Il incombe aux hommes –à celui qui en possède
les moyens- d’aller, pour Dieu, en pèlerinage à la Maison. Quant à l’incrédule,
qu’il sache que Dieu se suffit à Lui-même, et qu’Il n’a pas besoin des mondes))
(Coran III, 97).
Répondre à Dieu dans les milieux de la servitude et
de l’obéissance
Ces jours-ci sont ceux de la participation à la saison du Pèlerinage. Les gens
se dirigent de partout dans le monde pour s’acquitter de cette obligation du
Pèlerinage imposée par Dieu à toute personne ayant les moyens. Les Musulmans se
rencontrent à la Mosquée Sacrée qui est la première Mosquée universelle :
((La première Mosquée qui ait été fondée pour les hommes
est, en vérité, celle de Bakka : Elle est bénie et elle sert de Direction aux
mondes)) (Coran III, 96). C’est la Mosquée vers
laquelle Dieu veut que les gens se rendent et se dirigent en priant et en
pratiquant bon nombre de leurs rites. Pour y sentir qu’ils s’unissent par Dieu,
qu’ils s’abritent sous l’ombre de la Maison de Dieu, et qu’ils font les tours de
circumambulation autour d’elle.
Cette obligation du pèlerinage est une obligation où l’homme récupère sa
relation avec son Seigneur. Il Lui répond en reconnaissant sa servitude envers
Dieu et son obéissance à Lui dans tous Ses ordres. C’est pour cette raison Que
Dieu a demandé à l’homme, qui entame le pèlerinage, d’abandonner tout ce qu’il
est habitué à porter en matière de vêtements taillés dans tel ou tel tissu et de
telle ou de telle couleur. L’homme doit abandonner tout cela et se contenter des
deux robes de sacralisation qui ressemblent au linceul que l’homme met pour se
présenter demain, dans l’Autre Monde devant Dieu.
Le pèlerin poursuit sa sacralisation après s’être lavé du lavage de
sacralisation qui a la fonction de le purifier de ses péchés pour se présenter
tout purifié devant Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire. Il le fait pour avoir
à l’esprit les paroles que Dieu lui a adressé en disant :
((Ô vous les hommes ! Craignez votre Seigneur !)) (Coran
IV, 1) ; et les paroles ((Ô ceux qui ont cru))
(Coran II, 104). Paroles où Dieu s’adresse aux
hommes, en tant qu’humains et en tant que croyants, pour les conduire à vivre la
servitude entre Ses Mains, pour se soumettre à Lui et pour Lui obéir en faisant
ce qu’Il leur demande de faire et en ne faisant pas ce qu’Il leur demande de ne
pas faire.
Etre prêt en permanence à réponde à Dieu
Là le pèlerin en état de sacralisation crie en s’adressant à son Seigneur : «
Me voilà, Seigneur, me voilà. Me Voilà, Tu n’as pas d’associé. Certes la Gloire,
la Bénédiction et la Royauté sont à Toi. Tu n’as pas d’associé. Me voilà» (
labbaykal lahumma labbayk, labbayka la sharîka laka labbayk, innal hamda wan
ni’mata laka wal mulk).
Il s’agit là de la talbiya dont le sens littéral est le fait de s’exécuter, d’être à la disposition de Dieu. Elle équivaut à un nouveau pacte avec Dieu, où l’homme dirait : Seigneur ! Je suis là pour répondre à tous Tes appels.
La talbiya est une réponse qui suit une
autre. Ce n’est pas une seule réponse, mais une réponse qui s’étend à toute la
vie. C’est l’obéissance à Dieu dans la vie personnelle, dans la vie familiale,
dans la vie sociale, dans la vie politique, économique et sécuritaire. C’est un
engagement de la part du pèlerin d’être en permanence en état de s’exécuter en
réponse aux directives de Dieu. C’est un pacte que le pèlerin conclue avec Dieu.
C’est un engagement de la part du pèlerin en sacralisation de faire de toute sa
vie une réponse affirmative à Dieu.
Après la talbiya, le pèlerin continue son pèlerinage abandonnant derrière lui
toutes les bonnes choses auxquelles il a été habitué. Il découvre sa tête
l’exposant au vent et au soleil et se dirige, avec les autres pèlerins, pour
qu’ensemble ((ils accomplissent les tours de
circumambulation autour de l’Antique Maison)) (Coran XXII,
29).
Accomplir les tours de circumambulation autour de l’Antique Maison représente,
l’engagement à s’attacher à la Maison de Dieu. La Maison de Dieu est les lieux
de l’obéissance que nous Lui devons. Lorsque tu accomplis les tours de
circumambulation autour de la Maison de Dieu, tu ne le fais pas en tant
qu’adoration offerte aux pierres avec lesquelles cette Maison est construite.
Même lorsque tu touches la pierre, tu ne l’adores pas, mais tu la touches pour
obtenir la bénédiction parce que Dieu t’a demandé de solliciter la bénédiction
De Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, en touchant cette pierre.
Accomplir les tours de circumambulation autour de la Maison de Dieu équivaut à
renoncer définitivement à s’approcher des maisons des injustes, des maisons de
ceux dont les lieux et les maisons ne sont là que pour les distractions, le
libertinage, la débauche et la violation des choses sacrées des autres.
Celui qui accomplit les tours de circumambulation autour de la Maison de Dieu
doit ne pas faire de sa maison familiale une maison de la désobéissance, une
maison où l’on boit le vin, où l’on s’adonne aux jeux de hasard, où l’on côtoie
les vices et où l’on traite ainsi ses habitants avec injustice.
Suivre la voie du bien et de la Guidance
Tu dois faire de tous les lieux de ta vie, de ta maison et de ton lieu de
travail, des endroits pour y adorer Dieu. Tu dois L’évoquer beaucoup et Le
Glorifier matin et soir. Lorsque tu te diriges vers as-Safâ et al-Marwâ, tu dois
avoir à l’esprit que ((As-Safâ et al-Marwâ comptent
vraiment parmi les choses sacrées de Dieu)) (Coran II,
158).
Dieu nous demande de L’adorer en
accomplissant les tours de circumambulation à as-Safâ et à al-Marwâ sept fois
consécutives dans l’intention de nous rapprocher de Lui, dans l’intention de
suivre la voie de Son obéissance. Celui qui évolue entre as-Safâ et al-Marwâ ne
peut jamais se déplacer pour faire du tort à un autre homme ; il ne peut jamais
se déplacer pour se rendre dans les lieux de distraction, de libertinage et de
débauche ; il ne peut jamais vouloir frustrer, injustement, un autre de ses
droits ou de ses biens.
La procession entre as-Safâ et à al-Marwâ suggère à l’homme qu’il doit œuvrer
pendant toute sa vie pour faire du bien à tous et pour les diriger vers le bien.
Après cela, le pèlerin doit couper un peu de ses cheveux ou de ses ongles pour
dire qu’il a rompu avec quelque chose de son passé.
Dès lors, le Pèlerinage recommence avec une nouvelle sacralisation et une
nouvelle réponse à l’appel (talbiya). On avance ainsi vers ‘Arafât pour y vivre
l’expérience de l’invocation, de la remise en cause de soi et du retour à Dieu,
à Lui la Grandeur et la Gloire. C’est le retour à Dieu pour Lui demander pardon.
La Tradition dit que « Celui qui, se
trouvant à ‘Arafat, n’a pas la conviction que Dieu lui pardonnera, ne sera pas
pardonné ». Il faut donc bien penser de Dieu. Il te faut te mettre face à
toi-même et étudier tout ton passé pour te repentir de toutes tes fautes passées
et pour décider de recommencer une nouvelle vie.
L’équilibre entre la vie de ce monde-ci et l’Autre
Monde
En quittant ‘Arafât pour le Repère consacré, le Pèlerin doit, en y arrivant,
évoquer Dieu : ((Souvenez-vous de Dieu en accomplissant
vos rites comme vous vous souvenez de vos pères…)) (Coran
II, 200). Là ((Certains hommes disent : « Notre
Seigneur ! Accorde-nous les biens de ce monde) (Coran II,
200).
Ils demandent des maisons, des enfants et
des biens. Ils oublient l’Autre Monde et ne disent rien du pardon de Dieu, de Sa
miséricorde et du rapprochement vis-à-vis de Lui. Il y a des gens qui disent :
((Notre Seigneur ! Accorde-nous les biens de ce monde » ;
mais ils n’auront aucune part dans la vie future)) (Coran
II, 200). Ceux-là n’auront rien car ils s’étaient attachés à ce bas monde
sans s’ouvrir à l’Autre Monde. Mais ((Certains hommes
disent : « Notre Seigneur ! Accorde-nous des biens en ce monde et des biens dans
la vie future. Préserve-nous du châtiment du Feu) (Coran
II, 201).
Ainsi, le pèlerin doit, en se trouvant au Repère consacré, s’occuper à regarder
d’un œil ce dont-il a besoin dans ce monde et, de l’autre œil, l’Autre Monde. Il
doit aussi demander refuge auprès de Dieu contre le Feu.
Puis le Pèlerin se dirige vers Minâ pour lancer le caillou de la ‘Aqaba, avant
d’immoler une bête et la sacrifier conformément à la directive divine en en
mangeant et en en donnant à manger aux pauvres :
((Mangez-en et nourrissez-en le pauvre, le malheureux))
(Coran XXII, 28).
Vient ensuite le raccourcissement ou le
rasage des cheveux, symbolisant le fait de se débarrasser de tout le passé. Avec
les cheveux qui pousseront de nouveau, le pèlerin recommence une vie nouvelle
fondée sur l’obéissance. Puis, il doit accomplir des nouveaux tours de
circumambulation autour de la Maison de Dieu, faire une nouvelle procession et
retourner à Minâ pour se présenter devant Dieu, le Très-Haut, L’invoquant et se
soumettant à Lui.
En lançant les cailloux, le pèlerin invoque l’idée de lapider tous ses diables,
grands et petits et termine son pèlerinage au douzième jour de dhû al-hijja.
S’il l’avait fait en y exécutant tout ce que Dieu lui a demandé, alors il lui
sera dit : Tu es exempt de tes fautes. Recommence ton action ; recommence ta
vie, une vie dans l’obéissance à Dieu.
Pèlerinage… Dans toutes les situations de la vie
En terminant ces rites, on termine le Pèlerinage et l’homme commence un nouveau
pèlerinage : Un pèlerinage dans toute sa vie, dans toutes ses relations et dans
toutes ses attitudes et positions.
Un pèlerinage dont les tours se font dans ce qui plait à Dieu, dont la
procession se fait dans ce qui est aimé de Dieu, le Très-Haut. Un Pèlerinage où
les cailloux lancés le sont contre les démons parmi les hommes et les
djinns.C’est dans un tel pèlerinage que le pèlerin trouve la finalité de sa vie
et de sa morale.
Certaines Traditions rapportées des Imâms
de la Famille Prophétique (p) affirment que : « Aucun de ceux qui se rendent
à cette Maison n’est regardé de Dieu s’il ne possède trois qualités : Une piété
qui l’empêche de s’attaquer aux interdits de Dieu, une magnanimité par laquelle
il repousse l’ignorance des ignorants et un bon caractère avec lequel il agit
convenablement avec les gens ».
Nous invoquons Dieu d’agréer le pèlerinage des pèlerins. Nous demandons aux
pèlerins d’avoir conscience du vrai sens du pèlerinage. Ils ne doivent pas le
considérer comme un voyage dans lequel ils vivent l’aspect matériel. Ils doivent
le considérer comme une révolution contre soi, contre leurs propres péchés,
comme une révolte contre le Diable, comme un commencement d’une nouvelle vie.
Ils doivent y invoquer l’unité islamique qui les rassemble, qui unit leurs
rangs. l’unité islamique qui fortifie leurs positions et qui met toutes leurs
actions au service de la cause de Dieu, à Lui la Grandeur et le Gloire, face à
l’incrédulité et aux incrédules, face à l’arrogance et aux arrogants.