Famille
Le Guide suprême de la Révolution islamique, l'honorable Ayatollah
Sayed Ali Khamenei, descendant de la famille du Noble Prophète et fils du défunt
Ayatollah Sayed Jawad Hosseyni, est né en juillet 1939, dans la ville sainte de
Machhad. Cadet de sa famille, il connut une enfance simple tout comme la plupart
des enfants de religieux et apprit dès son plus jeune âge à vivre dans la
simplicité tout en comprenant le sens profond de la frugalité.
Lorsqu'il évoque ses premiers souvenirs, l'honorable Guide parle de
sa famille en ces termes : " Mon père était un dignitaire connu de tous.
Cependant il était très vertueux et assez timide. La vie n'était pas toujours
rose pour nous. J'ai le souvenir de certains soirs où nous allions nous coucher
sans souper. Ma mère faisait tout son possible pour nous préparer un dîner mais
cela restait une chose rare. Si nous avions de la chance, nous avions droit à du
pain aux raisins secs ".
" La maison dans laquelle je suis né et j’ai vécu jusqu'à l'âge de cinq ans,
raconte-t-il, se trouvait dans un quartier très moyen de Machhad et faisait à
peine 70 mètres carrés. En fait, cette maison n'avait que deux pièces, si l'on
compte la cave, qui se trouvait au sous-sol! Un peu plus tard, des gens du
quartier, dévoués à mon père achetèrent un petit terrain qui se trouvait
derrière notre maison et c'est ainsi que la maison fut agrandie et que nous
eûmes trois chambres ".
La famille au sein de laquelle grandit l'Ayatollah Khamenei n'était pas riche
mais avait la foi en Dieu, et c'est cette même croyance qu'elle laissa en
héritage aux enfants. Dès quatre ans, le jeune Sayed Ali et son frère aîné
furent conduits dans une école coranique où ils apprirent les lettres et le
Coran.
Etudes
Centre théologique
En quittant le lycée où il avait appris l'arabe, il entra à l'école théologique
pour entamer ses études auprès de son père et d'autres professeurs.Aucune image
Lorsqu'on l'interroge sur les motivations qui l'ont poussé de rejoindre cette
école, il répond fièrement que la principale personne l'ayant encouragé dans
cette voie divine était son père, mais aussi sa mère qui l'a beaucoup soutenu.
C'est chez les enseignants de l'école théologique tels que Soleyman Khan ou
encore Navvab, qu'il termina les cours préparatoires. Après cela, il acheva, à
une vitesse surprenante, ses études en moins de cinq ans. Tout ceci, bien sûr
n'aurait pas eu lieu sans le soutien et l'effort de son défunt père.
Ecole théologique de Nadjaf
L'Ayatollah Khamenei qui avait entamé à 18 ans, dans sa ville natale, ses études
en jurisprudence religieuse et ce, notamment chez le défunt Ayatollah Milani, se
rendit en 1957 à Nadjaf pour se recueillir sur la tombe des Imams de l'Islam.
C'est durant ce voyage et en participant aux cours de théologie donnés par les
plus grands dignitaires de l'époque qu'il fit connaissance avec leurs pensées,
entre autre celles du défunt Sayed Mohammad Hakim, Sayed Mahmoud Chahroudi,
Mirza Bagher Zanjani, Sayed Yahya Yazdi, ou encore Mirza Hassan Bojnourdi. Il
fut subjugué par l'enseignement dans cette école. Pour lui, c'était décidé!
C'est au sein de cet établissement qu'il poursuivrait ses études. Cependant, le
plus difficile était de convaincre son père et il en était très inquiet. Sans
tort d'ailleurs, car son vœux de rester en Irak fut rejeté et, obéissant à son
père, il regagna Machhad assez rapidement.
Centre théologique de Qom
Entre 1958 et 1964, il poursuivit ses études supérieures à l'école
théologique de Qom auprès de grands tels que l'Ayatollah Boroudjerdi, l'Imam
Khomeiny, Cheikh Morteza Haëri Yazdi, et l'Allameh Tabatabaï.
Un événement triste vint troubler les études du jeune homme lorsqu'il apprit que
son père avait perdu la vue. Désormais il ne pouvait plus rester à Qom et
abandonner son père qui avait besoin de ses enfants. A ce propos il dit : "
Je
suis rentré à Machhad, et grâce à Dieu tout a bien marché pour moi. J'ai la
conviction que ma réussite, je la dois à la bénédiction de mes parents pour qui
j'étais prêt à tout sacrifier ".
Malgré l'envie de rester à Qom, il fit le choix de rester auprès de son père
accablé par l'âge et la maladie. Ceci ne l'empêcha pas de poursuivre ses études
à Machhad même jusqu'en 1968 et d'enseigner son savoir aux étudiants de
théologie dans cette ville.
Combats
Les combats politiques
Reprenant ses propres termes, l'Ayatollah Khamenei est avant tout " un disciple
de l'Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis) ", toutefois, " …
les
premières étincelles en matière de la politique et de la lutte contre le régime
Pahlavi datent d'une rencontre avec un grand homme : Sayed Mojtaba Nawwab Safavi ".
En 1952, ce martyr de l'Islam se rendit à Machhad et tenu un discours émouvant
qui leva un coin du voile sur les complots tramés par le régime du Chah, épaulé
par la Grande Bretagne. Le jeune étudiant en théologie qu'était l'Ayatollah fut
extrêmement touché par ce discours frappant et c'est précisément à cette date
que la motivation pour défendre les valeurs sacrées de la révolution naquit en
lui.
Le mouvement de l'Imam Khomeiny
L'Ayatollah Khamenei se trouvait à Qom lorsqu'éclata la grande vague
révolutionnaire et protestataire lancée par le défunt Imam Khomeiny contre les
politiques islamophobes de Mohammad-Reza Pahlavi, le Chah d'Iran.
Au cours de l'été 1963 et plus précisément durant le mois de Moharram, il fut
arrêté pour avoir fait de la propagande anti-américaine. Sa libération s'est
faite sous condition, l'obligeant à ne point tenir de discours de ce genre à
l'avenir. Il fut relâché le lendemain.
Seconde arrestation
Durant le mois de Ramadan de la même année, l'Ayatollah et plusieurs de ses
disciples se rendirent, dans un but précis, à Kermân. Après une escale de deux
jours dans cette ville où il tint des discours marquants en présence des Ulémas
et des étudiants en théologie, ils quittèrent la ville pour Zahédân. Le discours
qu'il a tenu dans cette ville, et ce à la veille des élections et du soit disant
référendum du Chah, remporta un réel succès. Mais il fut arrêté de nuit peu de
temps après par les agents du Savak, et fut conduit en avion à Téhéran. Là, il
purgea une peine de deux mois. Deux mois terribles car il subit les pires
tortures.
Troisième, quatrième et cinquième arrestations
Les jeunes épris de la révolution devenaient de plus en plus nombreux à assister
aux sermons de l'Ayatollah, ce qui ne manqua pas de susciter la crainte du Savak
qui arrêta une fois en 1968 et l'année d'après l'Ayatollah qui vivait
secrètement à Téhéran.
Il fut également emprisonné une cinquième fois quelques temps plus tard, et il
nous en fait part de cette expérience en ces mots : " Dès 1969, le terrain était
propice à un soulèvement armé en Iran. Les responsables de l'ancien régime, se
doutant fort bien que ces courants étaient d'une certaine manière liés à ma
personne, ordonnèrent mon arrestation pour la cinquième fois en 1971 ".
Tout porte à croire que le Savak craignait fort un soulèvement du genre, d'où
l'intensité des tortures infligées aux détenus qu'ils arrêtaient pour leurs
croyances islamiques. Ce qu'ils craignaient surtout était le ralliement de la
lutte armée et de la lutte religieuse.
Sixième arrestation
Aucune imageDe 1971 à 1974, trois mosquées de Machhad ouvraient leurs portes à
l'Ayatollah pour ses cours d'idéologie qui rassemblaient quotidiennement des
milliers d'adeptes, jeunes surtout. La manière dont il avait d'interpréter la
" Voie de l'Eloquence " était inouïe. Les épris prenaient note, et le tout fut
rassemblé dans un ouvrage qui se répandit bientôt comme des petits pains au sein
de toute la jeune génération éprise de justice et de liberté. A leur tour, ces
jeunes se rendirent aux quatre coins du pays pour répandre la parole de
l'Ayatollah Khamenei.
Ce sont ces activités mêmes qui menèrent à une sixième arrestation par le Savak
et qui fut la plus difficile de toutes.
" Seuls ceux qui ont vécu la même expérience me comprennent ", dit-il, lorsqu'il
évoque les conditions intenables de son incarcération.
En exil
En 1977, le régime Pahlavi arrêta une fois de plus l'Ayatollah Khamenei et cette
fois, il fut exilé pour une durée de trois ans à Iranshahr.L'année d'après, avec
la montée du mouvement de la lutte populaire, il fut libéré et retourna à
Machhad.
A ce moment-là, il regagna les rangs des combattants et après quinze années de
souffrances, il réalisa son vœu qui était identique à celui du peuple iranien :
la victoire de la Révolution Islamique dans son pays.
Au seuil de la victoire
Avant le retour au pays de l'Imam Khomeiny qui se trouvait jusque-là à Paris, le
conseil de la Révolution islamique, avec en tête des combattants tels que les
défunts martyres Motahhari, Béheshti ou encore Hachemi Rafsandjani, fut fondée
en Iran sous l'ordre de l'Imam Khomeiny. L'Ayatollah Khamenei y adhéra également
et quitta dès lors Machhad pour Téhéran.
Après la victoire
Après la victoire de la Révolution islamique en Iran l'Ayatollah Khamenei
poursuivit comme jadis la défense des valeurs sacrées de l'Islam. Citons ici
quelques uns des objectifs de la Révolution défendus avec ferveur par
l'Ayatollah :
- Mise en place du parti dit République Islamique avec la coopération des
combattants tels les martyrs Bahonar et Béheshti ou encore Hachemi Rafsandjani
en avril 1978.
-Vice-ministre de la défense en 1979.
- Direction du Sepah (corps des Gardiens de la Révolution islamique) en
1979.Aucune image
- Imam de la prière de vendredi de Téhéran à partir de 1979.- Représentant de
l'Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis) au conseil suprême de la
défense en 1980.- Représentant de Téhéran au parlement (Madjlis islamique), la
même année.Aucune image
- Présence active sur le front durant les années de guerre, imposée par l'Irak à
l'Iran, dès 1980.
- Attentat manqué contre la personne de l'Ayatollah Khamenei en juillet 1981, à
la mosquée d'Abouzar à Téhéran.
- Président de la République, après l'assassinat de Mohammad-Ali
Radjaï, second président après la révolution. En septembre 1981, l'Ayatollah
Khamenei fut nommé président de la République Islamique d'Iran en remportant
plus de seize millions des suffrages.
-De 85 à 89, il a été réélu au même poste.- Président du conseil de la
Révolution culturelle, en 1981.Aucune image
- Président du conseil de discernement du bien et de l'ordre islamique en 1987.-
Président du conseil correctionnel législatif, en 1989.
- Guide Suprême de la République Islamique d'Iran depuis juin 1989, après le
décès du feu fondateur de la Révolution, l'Imam Khomeiny (que sa demeure soit au
paradis).