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Commémoration du jour de Achoura (partie V)

Mois De Moharram

Commémorer le martyre de Karbala, est prescrit par la sharî’a du Sceau des Messagers divins..


Commémorer le martyre de Karbala, est prescrit par la sharî'a du Sceau des Messagers divins


En prenant ainsi quelque peu la mesure de l'importance du djihâd d'al-Hussein, de son martyre à Karbala et du martyre de ses fidèles, et enfin de la commémoration de ce martyre pour la préservation passée, présente et à venir du pur islam de Mohammad, Dieu le bénisse lui et les siens, on comprendra sans peine qu'outre les prescriptions divines fondamentales gravées au plus profond de la nature humaine, de l'intelligence humaine et du coeur humain, il ne manque pas non plus, pour rendre obligatoire la commémoration du martyre de Karbala, de prescriptions énoncées dans la Parole de Dieu et de Son Messager, Dieu le bénisse lui et les siens.

Pour ce qui est de la Parole de Dieu, on a déjà cité les versets coraniques qui rendent obligatoire de "rappeler les Jours de Dieu" et de "vénérer les Repères de Dieu", et l'on a vu que ces prescriptions s'appliquent par excellence au martyre de Karbala plus qu'à n'importe quel autre événement de l'histoire de l'humanité et de l'islam:
 

Rappelle-leur les Jours de Dieu: il y a en cela des signes pour tout [homme] plein de patience et de reconnaissance (Cor. s.30v.30)

Quant à qui vénère les repères de Dieu, cela relève en vérité de la vertu des coeurs . (Cor. s.22v.32)

Quant aux actes et aux propos du plus noble Envoyé, Dieu le bénisse lui et les siens, et des Gens de la Demeure prophétique, par qui nous vient la Paix, pleurant les martyrs de Karbala et évoquant les pleurs pour eux, ils remplissent des pages et l'on se contentera ici d'en citer quelques uns:

Shaykh Sâdouq rapporte dans ses Amâlî […] d'après Ibn 'Abbâs, que 'Ali dit un jour au Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens:

" O Messager de Dieu, en vérité tu aimes 'Aqîl [fils d'Abou Taleb, le frère aîné de 'Ali] ?
Oui, répondit-il, par Dieu, je l'aime doublement: je l'aime pour lui-même et je l'aime en raison de l'amour qu'a pour lui Abou Taleb. En vérité, son fils [Moslim] sera tué par amour pour ton fils: les yeux des fidèles le pleureront et les anges rapprochés prieront sur lui ".

Le Messager de Dieu pleura alors au point que les larmes coulèrent sur sa poitrine, puis il dit:

" C'est à Dieu que je me plains de ce que va subir ma famille après moi " (Bihâr, 44/288-289)


Madjlissî rapporte dans son Bihâr al-anwâr […] que lorsque le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, informa sa fille Fatima que son fils al-Hussein serait tué et des épreuves qui s'abattront sur lui, elle pleura intensément et dit:

" Papa, quand donc aura-ce lieu ?

En un temps, répondit-il, où ni moi, ni toi, ni 'Ali ne serons là.

Ses pleurs s'intensifièrent alors et elle dit:

" Papa, qui donc le pleurera? Et qui donc se chargera de la cérémonie de deuil?
O Fatima, répondit-il, en vérité les femmes de ma communauté pleureront les femmes de ma famille et les hommes pleureront les hommes de ma famille.

Ils renouvelleront ce deuil chaque année, génération après génération. Et lors de la Résurrection, tu intercéderas pour les femmes et moi pour les hommes: nous prendrons par la main chacun d'entre eux qui aura pleuré sur le malheur d'al-Hussein et le ferons entrer au Paradis " (Bihâr, 44/292-293)

 

Madjlissî rapporte d'après plusieurs sources dans son Bihâr al-anwâr […] que ['Ali Ibn Moussa] ar-Ridâ, (Psl) a dit:
" Quiconque pense à nos malheurs et pleure en raison de ce qu'on nous a fait sera avec nous à notre degré au jour de la Résurrection. Quiconque entend évoquer nos malheurs et pleure ou fait pleurer, son oeil ne pleurera pas le jour où les yeux pleureront. Quiconque participe à une réunion où l'on fait vivre notre cause, son coeur ne mourra pas le jour où mourront les coeurs " (Bihâr, 44/278)

Il est aussi rapporté de l'Imam 'Ali Ibn Moussa ar-Ridâ, (Psl), qu'il a dit:

" Moharram est un mois durant lequel les gens de la Djâhiliyya considéraient comme illicite de faire la guerre, et voilà qu'ils ont considéré licite d'y verser notre sang, qu'ils y ont porté atteinte à nos dignes épouses, qu'ils y ont capturé nos femmes et enfants et qu'ils ont mis le feu à notre campement et pillé ce qui s'y trouvait de nos trésors: ils ne firent en rien preuve du respect dû au Messager de Dieu en ce qui nous concerne.

En vérité, le jour d'al-Hussein a meurtri nos paupières et fait couler nos larmes. Celui qui nous est cher a été avili en une terre de Karbala qui nous laissa en héritage l'affliction (karb) et l'épreuve (balâ') jusqu'au jour où tout sera fini. Qu'on pleure donc sur quelqu'un comme al-Hussein, car  pleurer sur lui diminue les grands péchés.

Lorsqu'on entrait dans le mois de moharram, jamais on ne voyait mon père rire. Il était dominé par la peine jusqu'à son dixième jour, et lorsque ce jour arrivait c'était pour lui une journée de malheur, de tristesse et de pleurs, et il disait: "C'est le jour en lequel on a tué al-Hussein…
"
 


Pour terminer, je citerai encore cet extrait du testament politico spirituel de l'Imam Khomeiny, Dieu ait son âme, lié à la commémoration du martyre de Karbala, afin de montrer que ces pratiques n'ont pas le moindre rapport avec l'époque antéislamique de la jâhiliyya:

 " Je conjure et supplie instamment les peuples musulmans de s’attacher comme il se doit, de tout leur coeur et de toute leur âme, en faisant don d’eux-mêmes et des êtres qui leur sont chers, aux Saints Imams [infaillibles de la famille du
Prophète] et à la culture politique, sociale, économique et militaire de ces illustres guides de l’humanité. […]

Qu’ils ne négligent jamais les cérémonies de deuil des Purs Imams, en particulier du Seigneur des opprimés et Prince des martyrs, Sa Seigneurie Abû ‘Abd Allah al al-Hussein, que les bénédictions de Dieu, des Prophètes, des Anges et des hommes de bien soient abondamment répandues sur son noble et vaillant esprit.

Qu’ils sachent que l’ordre donné par les Imams, que la Paix soit avec eux, de commémorer cette épopée historique de l’islam ainsi que les imprécations et malédictions à l’encontre des oppresseurs des Gens de la Demeure sont la clameur héroïque des peuples face aux gouvernants iniques tout au long de l’histoire [et] pour l’éternité.

Sachez que les malédictions, imprécations et clameurs en raison de l’iniquité des Omeyyade, que la malédiction divine soit sur eux, alors qu’ils ont disparu et pris le chemin de l’Enfer, est une clameur à la face des oppresseurs du monde entier, et maintenir cette clameur vivante détruit l’oppression.

Et il faut ponctuer fortement et sans relâche les lamentations et les poèmes de deuil ou de louange des Imams de Vérité, que la Paix soit avec eux, par des rappels des calamités et iniquités des oppresseurs de toute époque et de tout lieu : en ce siècle, siècle de l’oppression du monde musulman par l’Amérique, l’Union soviétique et tous ceux qui leur sont liés, dont la dynastie des Sa‘oud, ces traîtres au grand sanctuaire divin [de La Mecque] - que les malédictions de Dieu, de Ses anges et de Ses messagers soient sur eux -, que [cette situation] soit sans cesse rappelée avec force malédictions et imprécations.

Nous devons tous savoir que le facteur d’unité entre les musulmans, ce sont ces cérémonies [à caractère] politiques qui préservent l’identité communautaire des musulmans, et en particulier des fidèles des douze Imams, que les Bénédictions et la Paix divines soient avec eux "
(Imam Khomeiny, Testament Politico spirituel)


*source: sibtayn.com / Auteur:Yahya A.

 

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