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Récit du Martyre de l’Imam al-Hussein : L’Ermite Tué Par Chamir

Mois De Moharram

La traversée du désert de Syrie, parsemé de buissons épineux, fut pour l’Imam Ali Zayn Abidine un supplice épouvantable


La traversée du désert de Syrie, parsemé de buissons épineux, fut pour l'Imam Ali Zayn Abidine un supplice épouvantable. D'autant plus que les monstres à forme humaine qui menaient la caravane le forçaient à lutter de vitesse avec les chameaux marchant d'un pas soutenu! La nuit, on s'arrêtait à peine quelques heures, et pendant que les gardes festoyaient, les malheureux captifs recevaient à peine de quoi ne pas mourir de soif et de faim.
 

Une nuit, la caravane fit halte près d'un ermitage. Le moine qui vivait là avait passé toute sa vie en prière et en méditation, et dans l'adoration de Dieu.

 

Chamir confia les têtes à sa garde, certain qu'elles ne risqueraient pas d'être volées. Un simple regard au visage de l'Imam al-Hussein convainquit l'ermite qu'il s'agissait là de la tête d'un Saint.


Il la prit avec lui et la garda à son chevet pendant qu'il prenait quelque repos. Il vit en songe tous les Prophètes et les Anges descendre du Ciel et se promener sur la tête qui reposait près de lui...
 

 Il s'éveilla, et se demanda ce qu'il devait faire. Il décida d'interroger le chef de la caravane au sujet de l'identité des personnes décapitées et des femmes et des enfants qu'ils détenaient prisonniers.

 

Il sortit donc de son ermitage, réveilla Chamir, et le questionna. Chamir lui révéla que c'était le petit-fils du Prophète Mohammad, qu'il avait refusé de reconnaître l'autorité religieuse de Yazid, et qu'il avait été tué pour cette raison, en même temps que ses parents et ses partisans.

 

Il lui dit que les captifs étaient les survivants de la Famille du Prophète, et qu'ils étaient conduits auprès de Yazid qui déciderait quel châtiment devait leur être infligé.

 

Au comble de l'indignation le saint homme s'écria:
 
 - Que la Malédiction de Dieu soit sur vous! Ne réalisez-vous pas l'horreur du crime dont vous vous êtes rendus coupables en décapitant le petit-fils de votre Prophète? Nul doute que cet homme était un grand Saint! Honte à vous, lâches! Non contents de l'ignominie que vous avez commise, vous brutalisez des femmes sans défense et des enfants innocents!
 

Chamir, qui était déjà de fort mauvaise humeur d'avoir été réveillé en pleine nuit, fut pris d'un accès de rage. Il saisit son épée et, d'un coup, trancha la tête de l'ermite. Il n'eut pas le moindre respect pour les injonctions du Saint Prophète concernant la protection qui doit être accordée à ceux qui se retirent du monde et vouent leur existence à la prière et à la pénitence.


Mais celui qui avait montré tant de mépris pour la vie du petit-fils du Prophète, pouvait-il accorder quelque importance aux Commandements de l'Envoyé de Dieu.

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