Avant tout, il conviendrait de souligner que deux grands Oulamàs ont porté le
titre de Toussi.
L’un est celui qui concerné par le présent et l’autre c’est
Khaja Nassirouddine Al-Toussi. Ils n’ont aucun lien de parenté mais ils sont
tous les deux nés dans la ville iranienne de Tousse ( Mashhad ).
Il y a une différence approximative de 200 ans entre leurs époques respectives. Cheikhoul Tâifa se nomme Mohammad ibn Hassan ibn Ali ibn Hassan et il est né durant le mois de Ramadhan de l’an 385 de l’hégire à Tousse où il vécu ses premières années et où il a pu bénéficier de l’enseignement par son père grand savant de son époque.
En 408, il est parti à Baghdad pour poursuivre ses études et devient élève de Cheikh Moufîd. A la mort de ce dernier, c’est Sayed Mourtouza (‘Alamoul Houda ) qui prend la relève et fait de Cheikh Toussi un brillant étudiant.
A la suite du décès de Sayed Mourtouza en 436, Cheikh Toussi fut le principal
savant chiite et renommé comme étant savant de référence (Marja’ ) dans le monde
chiite. On lui a donné le titre de Cheikh à la suite de ce statut. En 448,
pendant le règne de Qàim ibn Amr Allah, les gens qui éprouvaient du mépris pour
les Ahloul Bayte (gens de la famille du Prophète) ne pouvaient plus voir les
progrès faits par les savants chiites et en particulier par Cheikh Toussi. Ils
ont commencé à influencer le Calife en disant que Cheikh Toussi est l’un de ceux
qui injurient les trois premiers Califes.
Pour lui prouver cela ils lui montrèrent la zyarat (visite pieuse) de Ashoura ou il est dit : “….que la malédiction soit sur le 1er, le 2ème, le 3ème et le 4ème qui ont commis des injustices… ”. Cheikh Toussi fut appelé à la Cour pour fournir des explications. Il a déclaré que le 1er c’est Qabil, le 2ème est celui qui a tué la chamelle de Salih, le 3ème le tueur de Yahyah (fils du Prophète Zakaria) et le 4ème Abdour Rahman ibn Mouljim (l’assassin de l’Imam ‘Ali (Psl) ) .
Le Calife fut satisfait . Cependant, ceux qui complotèrent contre lui furent
mécontents de leurs échecs et ont commencé à semer des confusions dans l’esprit
du peuple. Ceci entraîna des émeutes entres sunnites et chiites à Baghdad en 448
( soit en 1056 ).
Au cours de ces confrontations, des milliers de maisons appartenants aux chiites
furent incendiées et détruites y compris celle de Cheikh Toussi et sa fameuse
Bibliothèque qui contenait environ 90000 ouvrages ( 80000 donnés par Sayed
Mourtouza ).
Les émeutes se propagèrent vers Kadhemein et Cheikh Toussi décida de partir vers
Najaf avec certains de ses étudiants parmi lesquels se trouvait son fils Sayed
Hassan. Cheikh Toussi a oeuvré pour propager l’Islam en instaurant des Madressas
et en les transformant en de florissants centres d’études (Maintenant détruit
par Saddam Hussein ).
Ainsi d’innombrables personnes qui ont pu accéder à ces enseignements devinrent des Moujtahidines (savants capables de déduire des lois légales). Parmi tant d’autres livres, Cheikh Toussi est l’auteur de deux des quatre principaux livres de Hadiths : Al Istibsàr et Al Tahdhib .
Le dernier compte 393 chapitres avec 13590 Hadiths ! Son autorité et son influence étaient tels qu’après sa mort, pendant 80 ans, aucun savant n’a donné de fatwa (loi légale) différentes des siennes.
Son livre Al Nibaya était discuté par certains savants de Baghdad. Ils sont arrivés à Najaf pour résoudre cette discussion en demandant de l’aide auprès de l’Imam ‘Ali (Psl) dans son mausolée ; ils étaient trois et ils ont tous vu l'Imam ’Ali (Psl) dans leur rêve leur autorisant leur livre !
Cheikh Toussi avait deux filles et un fils. Tous devinrent des Moujtahidines.
Son fils Hassan était connu comme Cheikh Moufid II. Ses petits-fils furent
également d’éminents chercheurs en Islam. Il est décédé à Najaf la nuit du 22
Moharram 460 ( soit en 1067 ) à l’âge de 75 ans .
Il fut inhumé dans sa maison selon son testament. Cette maison a été transformée en mosquée qui a été incluse par la suite dans le Mausolée de l’Imam ‘Ali (Psl).
Aujourd’hui, il est difficile d’identifier la mosquée d’origine mais, il y a une
porte dans le Mausolée vers un côté appelée “Bàb al Toussi.”