Pour la deuxième fois en l’espace de moins de 12 heures, le secrétaire général
du Hezbollah a fait son apparition ce jeudi, au terme de la procession du
dixième de Moharram célébré dans la banlieue sud, pour commémorer le martyre du
petit fils du Prophète l’Imam al-Hussein (Psl).
S’exprimant devant une foule monstre toute vêtue de noire, le numéro un de la
résistance a assuré qu’il n’est pas question que le Hezbollah échange sa
présence en Syrie, contre « quelques postes ministériels » au Liban et que les
combattants de la résistance allaient poursuivre le combat en Syrie.
Son
éminence répondait aux conditions posées la veille par le chef du courant du
Futur (parti libanais pro saoudien), Saad Hariri, qui a stipulé pour sa
participation au cabinet ministériel le retrait des combattants du Hezbollah de
la Syrie.
« Sachez que nous nous sommes rendus en Syrie pour défendre la cause
palestinienne, pour sauver le Liban et pour défendre la Syrie qui est le berceau
de la Résistance », a-t-il clamé dans une courte allocution en milieu de
journée. Avant d’ajouter : « Nous ne négocierons jamais l’existence de la
Syrie et celle du Liban contre quelques portefeuilles »
S’adressant tout autant aux forces du 14-Mars, il leur a signifié que le
Hezbollah n’a pas besoin de leur couverture pour sa présence en Syrie. «
Lorsque des dangers stratégiques menacent les peuples de la région, c’est
quelque chose d’amplement plus important qu’un troc pour la formation d’un
gouvernement au Liban ! »
Le numéro un du Hezbollah a réaffirmé qu’il n’est pas question de désarmer la
résistance, tant que l’ennemi israélien est toujours aussi fort et puissant et
ne cesse de comploter et de nuire à la région.
« Certains se plaisent à nous parler de la résistance française comme quoi
elle est désarmée dès la fin de la libération. Mais sachez que cette résistance
n’a été désarmée qu’après avoir réduit l’ennemi nazi à néant ». « Tant
que les causes de l’existence de la résistance persistent, celle-ci perdura
», a-t-il affirmé.
Son éminence a aussi mis l’accent sur la primordialité de la cause palestinienne
« qu’aucun des peuples arabes et musulmans ne devrait abandonner, quelque
soient les difficultés qu’il traverse ».
Il a aussi insisté sur le nécessité de lutter contre les groupuscules
extrémistes takfiris (qui apostasient tous ceux qui n’appartiennent pas à leur
vision religieuse) , car selon lui « ces takfiris constituent une menace pour
tout le monde, pour tous les Musulmans (Chiites et sunnites) comme pour les
Chrétiens aussi, et ce partout dans le monde ».
Avant de commencer son discours, sayed Nasrallah a surtout tenu à remercier le
public qui a participé cette année en masse, (estimé à des centaines de milliers),
à toutes les célébrations d'Achoura , et ce en dépit des menaces proférées par
les groupuscules extrémistes takfiris d'y mener des attentats suicide et
terroristes.
Sachant que la banlieue-sud a été ces derniers mois victime de deux attentats
terroristes, le second, particulièrement meurtrier, s'étant soldé par la mort de
27 personnes.
Le discours de Sayed Nasrallah
Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux.
Prières et Salutations à notre seigneur, Sceau des Prophètes, Mohammed fils
d'Abdullah, à sa sainte et pure famille , à ses fidèles compagnons et à tous les
Prophètes et Messagers.
Salutations à mon seigneur et mon maître, Abou Abdullah, fils du Messager de
Dieu et à tous les esprits qui rôdent sur son mausolée, mes salutations à vous
tous à jamais, tant que je vivrai, et tant que la nuit et le jour se succèderont.
Que la Paix soit sur à al-Hussein, sur Ali fils d'al-Hussein,sur les enfants
d'al-Hussein, et sur les compagnons d'al-Hussein.
Messieurs les Oulémas, mes frères et sœurs, Que la paix de Dieu soit sur vous
tous
Je voudrais au début, une nouvelle fois, tout comme je l’ai fait la nuit
dernière, je voudrais vous adresser mes remerciements les plus humbles pour
votre participation considérable et grandiose, qui est en parfaite harmonie avec
votre amour, votre foi, votre fidélité et votre sincérité.
Mes frères et sœurs, je voudrais sincèrement vous dire ce qu’on dit dans la
Ziarate ( Visite ) des partisans d'al-Hussein qui ont succombé avec lui :
Paix sur vous, partisans du Messager de Dieu, le Prophète Mohammed
Paix sur vous, partisans du Prince des croyants l’Imam Ali
Paix sur vous, partisans de notre dame Fatima al-Zahraa, la meilleure des femmes
de tous les mondes
Paix sur vous, partisans de l’Imam Hassan fils de l’Imam Ali
Paix sur vous, partisans d’Abu Abdullah al-Hussein
(La foule a scandé : à tes ordres Nasrallah ; à tes ordres al-Hussein, à tes
ordres al-Hussein)
Paix sur vous, gens de la patience, de la bravoure, du courage, de la fidélité
et du sacrifice
Vous prouvez une nouvelle fois que vous êtes les véritables partisans de Zein
el-Abidine ( l’Imam Ali fils d'al-Hussein) qui face au tyran massacreur
Oubaydoullah Ibn Ziad (qui a mis à exécution l’ordre du calife omeyyade Yazid
fils de Mouawiya de tuer l’imam al-Hussein et sa sainte famille) et qui l’avait
menacé, croyant que ceci allait l’effrayer, souvenez-vous il lui avait alors dit
une parole qui jusqu’à présent demeure pour nous un slogan et une feuille de
route : « Tu me menaces par la mort,---, notre
assassinat ne nous est que familier et notre dignité auprès de Dieu est le
martyre ».
Aujourd’hui, nous nous réunissons de nouveau, comme nous le faisons chaque année,
pour renouveler notre allégeance au seigneur des martyrs, le maitre de la
dignité, celui qui refusa la soumission et l’humiliation, le maitres des
moudjahidines, des révolutionnaires et des résistants et pour l’écouter avec nos
oreilles, nos raisons et nos cœurs, lorsqu’il s’est dressé le dixième jour pour
dire : « cet adultérin fils d’adultérin a proposé de
choisir entre la bataille et la soumission. (Sachez que) nous ne serons jamais
humiliés »
(Et la foule de clamer : « Jamais nous ne serons humiliés »)
Dieu nous réfuse cette situation, de même que son Messager et tous les croyants,
ainsi que tous les esprits libres,..., que de privilégier la subordination aux
méchants au combat des braves.
Frères et sœurs, je ne voudrais pas prendre beaucoup de votre temps. Hier j’ai
dit beaucoup de choses. J’ai seulement quelques points à préciser brièvement.
La Résistance, tant que ses causes subsistent
Premièrement: je renouvelle en ce jour d’Achoura notre ferme attachement
à la résistance, à sa mobilisation, son armement, et ses capacités, comme voie
primordiale pour protéger notre pays, et notre peuple et sa dignité, ainsi que
sa souveraineté de notre pays, ses ressources et se richesses.
Certains se plaisent au Liban à nous parler de la résistance française, comme
quoi elle s’est désarmée après la libération, et ils oublient que la résistance
française n’a mis un terme à ses activistes qu’après avoir réduit à néant
l’ennemi, le projet nazi, l’Allemagne nazie, Hitler et les généraux, qui ont été
tués, soit suicidés ou ont été faits prisonniers.
Comme la menace a été annihilée, le besoin à la résistance s’est estompée.
Alors qu’ici au Liban, il est vrai que la résistance a libéré la terre en mai
2000, mais l’ennemi est toujours présent, toujours aussi fort, qui guette notre
sol, nos ressources hydrauliques, et nos lieux saints ; il menace, met en garde,
espionne, complote et prépare les guerres
Face à cette réalité, et au décalage qui ressort de la comparaison (avec la
France) faut-il laisser le champ libre à notre ennemi ?
En ce jour d’Achoura, nous disons en toute franchise, tant que les causes de la
résistance subsistent, tant que les menaces de l’ennemi et ses convoitises
persistent, la résistance de cheikh Ragheb Harb, de Sayed Abbas Moussaoui et de
Haj Imad Moughniyé se poursuivra.
La cause palestinienne surtout
Deuxièmement : en ce jour d'Achoura, nous devons rappeler à la nation
islamique sa cause centrale, la cause palestinienne, le peuple palestinien, et
les sacro-saints de la nation en Palestine, et qu’il n’est pas permis, quelque
soient les conditions internes difficiles que traversent les pays traversent, de
renoncer à cette cause. Tous les musulmans doivent aider le peuple palestinien,
dans ses sacrifices, ses souffrances et lui prêter main forte pour qu’il
parvienne à libérer la terre et les sacro-saints avec le soutien de cette
nation.
Troisièmement : Nous assurons notre rejet de tous les projets de division
et de démembrement dans les pays arabes et musulmans, et sur la nécessité de
s’attacher à l’unité de chaque Etat et pays et de chaque terre, et de recourir à
résoudre via le dialogue et la sagesse et les solutions politiques tous les
désaccords internes, partout, en Syrie, au Bahreïn, en Irak, au Yémen, en Libye,
en Tunisie, en Egypte et partout ailleurs dans les autres pays arabes et
islamiques.
Aux 14-mars: Nous n'avons pas besoin de votre
couverture
Quatrièmement : Notre présence en Syrie, la présence de nos combattants
et moudjahidines sur le sol syrien, comme nous l’avons plusieurs fois signalé,
s’inscrit dans le cadre de notre défense du Liban de la Palestine et la cause
palestinienne, et de la Syrie qui est le berceau de la résistance, et son
soutien, pour faire face à toutes les menaces qui s’illustrent à travers cet
assaut international, régional et takfiri contre ce pays et cette région.
Tant que les causes persistent, notre présence là-bas restera de vigueur. Le
problème au Liban réside toujours dans le fait qu’ils transforment les
conséquences en causes, et ignorent les causes.
Celui qui parle du retrait du Hezbollah de la Syrie, comme condition de sa
participation au gouvernement ne fait que poser des conditions obstructives et
il sait très bien qu’il l’est. Il le sait. Et tout le monde devrait savoir que
nous n’échangerons jamais l’existence de la Syrie et du Liban, la cause
palestinienne, la résistance et son axe contre quelques portefeuilles
ministériels dans un gouvernement libanais sans grande utilité.
Tout le monde sait très bien que nous ne sommes pas en position de troc. Lorsque
nous sommes face à des dangers stratégiques et existentiels qui menacent les
peuples, et les gouvernements de la région, c’est une condition beaucoup trop
importante pour être posé pour un partenariat dans un gouvernement de libanais.
J’en appelle l’autre partie à être plus réaliste. Ils ont toujours formulé des
conditions obstructives. Dans le passé, ils nous ont dit qu’il fallait que l’on
renonce à l’armement de la résistance pour que l’on soit ensemble au
gouvernement. Après, ils ont exigé un engagement, une garantie au prette qu’ils
ne participent pas dans un gouvernement qui accorde une couverture à l’armement.
D’ailleurs, nous ne vous demandons pas de nous accorder une couverture à
l’armement de la résistance, ni à la résistance.
Nous ne l’avons jamais demandé dans le passé, ne le faisons pas actuellement et
ne le ferons jamais dans l’avenir.
Aujourd’hui, ils nous disent nous ne participerons pas avec vous dans un
gouvernement qui puisse couvrir votre présence en Syrie. Et moi je leur dis :
Nous n’avons pas besoin de votre couverture pour notre présence en Syrie. Ceci
n’a jamais été le cas dans le passé, ne l’est pas actuellement et ne le sera pas
dans l’avenir.
Qu’ils soient plus réalistes et qu’ils mettent de côté les conditions
obstructives et qu’ils viennent pour que l’on voit comment faut-il régler nos
problèmes au Liban.
Les takfiris: menace pour les Sunnites, les Chiites, et
les Chrétiens
Cinquièmement : je voudrais en ce jour d’Achoura, jour du martyre du
petit-fils du Prophète (Pslf), pour défendre la religion de son grand-père
Mohammed (Psl) et pour la nation de son grand-père, la nation des Musulmans, je
voudrais assurer notre attachement à la fraternité entre Musulmans, quelque
soient les différentes écoles religieuses auxquelles ils appartiennent, surtout
entre Chiites et Sunnites et nous disons que le problème des Takfiris est avec
tous les Musulmans.
La preuve
est en ce qui se passe dans les pays musulmans, et ce que les Sunnites aussi
subissent, en Irak, au Pakistan, en Afghanistan, en Somalie, en Tunisie, et
autre. Leur danger menace tout le monde; Musulmans et Chrétiens, et avec la
collaboration de tous, on peut lui faire face et l’encercler et l’isoler pour
l’é radiquer.
Sixièmement : nous assurons en ce jour d'Achoura, ce jour de l’Humanité, le
jour des messages célestes, notre attachement à notre unité nationale en tant
que libanais, à notre coexistence et à notre destin unique. Nous en appelons à
toutes les formes de rencontres et d’ouverture, malgré les divisions et les
divergences, pour réaliser à notre peuple ce à quoi il aspire, comme existence
décente et digne.
Mes frères et sœurs, en ce jour d’Achoura de l’Imam al-Hussein (Psl), vous êtes
venus ici pour répondre en toute sincérité à l’appel de votre seigneur, imam, et
commandant. Nous voudrions, comme chaque année, répéter cet appel qui a retenti
dans l’histoire et chaque fois que nous voulions défendre le Liban.
Nous voulons le répéter aujourd’hui, alors que nous défendons les peuples de la
région, l’axe de la résistance.
Nos voix ne cesseront jamais de dire haut et fort, et nos poings ne se
fatigueront jamais de se lever, pour répondre à al-Hussein dans sa grandeur :
"A tes ordres O Hussein "
Je vous remercie de nouveau. Que dieu vous récompense. Je renouvelle mes
remerciements à l’armée libanaise, à tous les frères et sœurs qui ont déployé
des efforts considérables depuis hier, et aujourd’hui et tout au long des 10
nuits pour mener à bien ces cérémonies...
Mes salutations à mon seigneur et mon maitre, Abou Abdullah, fils du Messager de
Dieu et à tous les esprits qui rodent sur ton mausolée, mes salutations à vous
tous à jamais, tant que je serai vivant...tant que la nuit et le jour se
succèderont.
(Avec le public)
Nos salutations à al-Hussein, à Ali fils d'al-Hussein, aux enfants d'al-Hussein,
et aux compagnons d'al-Hussein
*source: almanar.com.lb