Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a affirmé que
l’équation « armée-peuple-résistance » a
réussi à libérer la terre, là où le monde entier a échoué, ajoutant que cette résistance constitue l’or du Liban,
voire l’or le plus précieux au monde.
S’exprimant à l’occasion de l’inauguration du forum du Mont Amel pour la culture
et la littérature et l’ouverture du théâtre de la victoire dans le village du
Sud Liban, Ainata, Sayed Nasrallah a assuré que le véritable motif derrière la
campagne menée contre le Hezbollah n'est autre que sa promotion de la résistance
qui a réalisé les victoires tout au long de son histoire.
Il a par ailleurs raillé des tentatives d’intimidations de certains partis
politiques libanais concernant une possible offensive israélienne contre le
Liban, faisant savoir que l’ennemi israélien craint la force grandissante de la
résistance.
Enfin, Sayed Nasrallah a appelé les forces politiques libanaises à oeuvrer de
concert pour trouver des solutions aux problèmes économiques, sécuritaires et
sociaux, et à profiter de l’occasion qui se présente devant eux pour élire un
nouveau chef d’Etat.
Dans ce qui suit, les idées principales du discours de Sayed Hassan Nasrallah :
« Depuis le début de la création, Dieu a créé l’Homme dans la meilleure forme,
et l'a doté du cerveau pour pouvoir produire et recevoir la connaissance. Cet
homme est capable de parler, d’exprimer ses émotions et ses rêves, de
transmettre à autrui ce qu’il ressent dans son for intérieur. Cette capacité à
s’exprimer est la principale raison qui a assuré le développement de l’humanité.
La langue, la parole, l’écriture, les signes, le dessin, la sculpture, la
musique sont les différents moyens qui permettent à l’homme de s’exprimer. Ces
capacités étaient depuis toujours disponibles, mais elles se sont développées à
l’heure actuelle avec l’internet, le théâtre et la littérature. Donc, l’homme
est doté de l’esprit et de la capacité de s’exprimer.
La diversité des langues est aussi l’une des grâces divines, et chaque langue
possède ses propres caractéristiques et c’est à travers elle que les images de
la beauté se reflètent. La langue arabe est la meilleure des langues mondiales,
de par la beauté de ses images et ses capacités de traduire de plus les arts de
la littérature et de la poésie.
Il nous suffit de dire que Dieu a choisi cette langue pour transmettre son
Message à l’Humanité… Cette langue était depuis toujours une arme pour combattre
l’ennemi et défendre les droits de la nation. Nombreux sont les exemples des
poètes et des écrivains qui ont été condamnés à mort ou emprisonnés à cause d’un
récit ou d’un poème qui ne convenait pas aux intérêts du bourreau… Au Mont Amel,
la grande majorité des oulémas religieux n’étaient pas seulement des hommes de
religion, mais aussi des écrivains et des poètes. Ce don littéraire a beaucoup
influencé les écrits des oulémas du Mont Amel qui se sont distingués par la
beauté de leur façon de s’exprimer.
1- Parmi les grands exploits réalisés par les oulémas, les poètes et les
écrivains du Mont Amel fut la protection de la langue arabe face aux tentatives
turques (au début du siècle dernier) et occidentales de porter atteinte à la
langue arabe, la langue du Saint Coran et la langue qui représente notre
culture, nos valeurs.
Il est de notre devoir de préserver cette langue contre les campagnes qui la
visent.
2- Il faut lutter contre la colonisation étrangère. D’aucuns au Liban nous
disent que nous avons des problèmes majeurs dans le pays et que nous devons les
régler, au lieu de s’occuper des problèmes régionaux. Sachez que les oulémas du
Mont Amel ne se sont jamais isolés du reste du monde arabe. Lorsque l’Italie a
envahi la Libye, un religieux de cette région a décrété des fatwas (décrets
religieux) stipulant la lutte contre la colonisation italienne. Donc, les
oulémas de cette région défendaient les causes de la population arabe tout
entière.
3- La lutte contre l’occupation sioniste figure dans les discours, les récits et
toutes les productions littéraires de ces oulémas. De plus, l’attachement à la
patrie et l’amour au Liban se manifestent clairement dans les livres de ces
grands oulémas. Si les habitants du Mont Amel voulaient adopter une position
quelconque face aux multiples causes de la région, ils auraient été des
isolationnistes retranchés dans leur région du Mont Amel, compte tenu de
l’injustice qu'ils ont subie depuis l’époque ottomane.
Mais nous sommes attachés, de génération en génération à toutes les causes de la
nation arabe, à la cause de la Palestine, grâce à l’esprit des oulémas du Mont
Amel. Nous attendons de ce forum de transmettre ces mêmes valeurs aux jeunes.
Dans la deuxième partie de mon discours, je voudrais parler du projet sioniste
qui menace toujours notre région arabe et notre pays. La seule option toujours
disponible devant le peuple libanais est la résistance dans toutes ses
dimensions. La résistance est une culture. L’action militaire directe, le jihad,
l’attachement à la terre occupée, le consentement des sacrifices, tous ces
facteurs reflètent l’esprit de la résistance. La polémique autour de la
résistance n’a rien à voir à notre intervention en Syrie, ni aux années 2006, ni
1982.
Depuis la mise en place de l’entité usurpatrice sioniste en Palestine, la
polémique sur la résistance est née. Cette polémique datait de l’époque de Sayed
Moussa Sadr, même avant, et avant le début de l’action du Hezbollah et du
mouvement Amal, ce débat existe depuis 1948. J’ai toujours dit qu’il n’y a eu
jamais d’unanimité nationale sur la résistance. Ceette allégation est trompeuse.
Ceux qui s’opposent à la résistance ont depuis toujours été opposés à l’action
de cette résistance. Le fait de prétendre que l’opposition à cette action est
née de l’intervention du Hezbollah en Syrie est erroné. Cette résistance est cet
esprit culturel et politique capable de rassembler tous ceux qui y croient, bien
qu’ils soient opposés sur d'autres plans idéologique ou politique.
La résistance libanaise est présente au Liban dès le début de l’occupation, soit
depuis 1948. Nombreux sont les Libanais qui ne connaissent rien des souffrances,
injustices, massacres, et humiliations qu’ont subis les habitants du Sud, des
agressions israéliennes contre les institutions de l’Etat. Pour certains
Libanais, les agissements israéliens contre le Sud du pays n'étaient qu’une
riposte aux agissements des factions palestiniennes au Liban.
Cette résistance à laquelle nous croyons a donc commencé en 1948. L’attachement
des habitants du Mont Amel à leurs terres occupées était une forme de la
résistance disponible à l’époque. Ceux qui mouraient dans leurs maisons à cause
des bombardements sionistes dans les villages du Sud, ceux qui acceptaient de
souffrir des maladies pour ne pas se procurer de médicaments de cette entité
sioniste … tous ces facteurs représentent une forme de la résistance.
Malheureusement, les médias de l’autre camp continuent leur campagne contre la
résistance. Si vous avez des différends avec le Hezbollah, parlez du Hezbollah
et non de la résistance. Mais leur véritable problème réside avec la résistance.
Importance de l’équation
« armée-peuple-résistance »
L’équation « armée-peuple-résistance » a réussi à libérer la terre, là où le
monde entier a échoué. La résistance, à côté de l’armée et du peuple, a permis
de protéger les frontières du Liban. Personne n’est plus en mesure de négliger
le statut du Liban parce que ce pays renferme de l’or, avant qu’il ne renferme
le pétrole. Cet or n’est que la résistance. Et l’or restera de l’or quelles que
soient les qualifications de certains. Si quelqu’un prétend que l’or est du
bois, ceci ne signifie pas qu'elle est pour de vraie.
Au Liban, il existe de l’or plus précieux qu’ailleurs. Et le bois du Liban a été
transformé en cercueils pour les officiers et soldats sionistes qui ont osé
envahir le sol libanais.
Par contre, dites-nous quels sont vos exploits ? Cette résistance restera forte,
tenace et ferme et préservera les terres du pays. Le sujet des menaces
israéliennes ne doit faire peur à personne. Les intimidations évoquées par
certains sur une possible guerre israélienne contre le Liban ne sont pas
exactes. Les calculs israéliens prennent en considération la disposition de la
résistance à riposter fermement à toute agression. La résistance est aujourd’hui
plus forte qu’en juillet 2006, sur le plan des capacités militaires, logistiques
et même au niveau du nombre des combattants. L’ennemi est au courant des
capacités grandissantes de la résistance.
Notre position politique est derrière la campagne qui nous vise
Toute la campagne actuelle contre la résistance est focalisée sur le combat du
Hezbollah en Syrie. D’aucuns disent que cette intervention en Syrie a ôté toute
légitimité à la résistance. En réalité, l’opposition de ceux-là n’est pas due à
l’intervention militaire qui est venue en retard par rapport à celle des autres
parties politiques libanaises. Le véritable problème de ces gens-là revient à la
position politique du Hezbollah sur la Syrie. Ils s'opposent à nos choix
stratégiques.
Donc, c'est la prise de position politique qui est derrière la campagne contre
nous. Ils voulaient nous faire fléchir face à la tempête qui a frappé la région.
Nous avons refusé de fléchir. Nous avons adopté une position politique qui
rejette l’idée du renversement du régime en Syrie, tout en appelant aux réformes
et au dialogue.
Notre première intervention en Syrie date de l’arrivée des groupes terroristes
armés à quelques mètres du mausolée de Sayeda Zeinab, la petite-fille du
prophète Mohammad. Nous avons pressenti que la destruction de ce sanctuaire
provoquera une scission sunnite-chiite dans la région.
Nous sommes allés pour défendre un mausolée respecté et vénéré par tous les
musulmans. Et nous voyons là récemment, une grande puissance régionale qui
s'emploie pour être admise an sein de l'Otan , c'est à dire la Turquie qui
menacent fr guerre régionale si la milice d'al-Qaida, l'EIIL, détruit une tombe
d’une personnalité turque morte, et que les peuples arabes ne connaissent
nullement.
Face à l’ampleur de l’intervention internationale et régionale en Syrie, il
n’est plus question de débattre de notre participation en Syrie. Tout le monde
combat actuellement en Syrie l’axe de la résistance. Trois ans après la guerre
en Syrie, le sommet arabe appelle à une solution politique dans ce pays. Vous
avez eu besoin de trois ans de guerre, de destructions, de divisions, de
souffrances, pour appeler enfin à une solution politique.
Le grand danger des groupes takfiris
Dès le début, nous avons dit que la guerre en Syrie attise les divisions
sectaires et menace les pays de la région voire du monde. Après trois ans de
financement de groupes armés et de torpillage de la solution politique, vous
venez de dresser une liste d’organisations terroristes dans laquelle vous placez
les groupes d’al-Qaida, l’EIIL, le front al-nosra et les Frères musulmans. Qui
restent donc en Syrie parmi les groupes armés non terroristes ?
Le courant takfiri combattant contrôle le terrain en Syrie, regardez comment les
groupes takfiris s’entretuent pour de simples différends structurels, comment
vont-ils préserver la vie des Libanais, des Syriens ou des autres peuples ?
Face à cette réalité, j’appelle l’autre camp politique au Liban à faire une
révision de leur position. Ceux qui répètent que le problème au Liban c’est que
le Hezbollah est intervenu en Syrie, je leur affirme : le véritable problème
c’est que le Hezbollah a pris du temps pour entrer en Syrie.
Sachez que si le courant terroriste takfiri remporte en Syrie, nous serons tous
éliminés. Demandez aux partis islamistes non takfiris comment vivent-ils en
Syrie, en Irak et ailleurs. Si l’axe de la résistance remporte en Syrie, nous
allons être tous à l’abri des menaces au Liban. Cet axe ne cherche pas de
vengeance.
Appel aux forces politiques libanaises
Au Liban, nous devons profiter de l’occasion de la formation du gouvernement.
Nous devons collaborer ensemble sur le dossier sécuritaire dans le pays, nous
devons aborder les volets vital, social et économique. Venons-nous concerter
ensemble pour élire un nouveau président. Le Liban peut se mettre à l’abri de ce
qui se passe en Syrie.
A la lumière des changements en Syrie, venons ensemble nous mettre à l’abri de
la guerre dans ce pays. Que Dieu préserve la Syrie et son peuple, mais profitons
au Liban de cette occasion pour dialoguer calmement. Cessez les discours
haineux. N’attendez pas de changements majeurs dans la région et ne misez pas
sur ces changements. Quant à l’élection présidentielle, nous sommes pour une
élection même anticipée d’un nouveau chef d’Etat.
Source: almanar.com.lb