Au dixième jour de Moharram .. Les chiites du monde célèbrent les plus belles
valeurs humaines à travers la commèmoration d'Achoura: le martyre du petit-fils
du prophète Mohammed (Pslf), l'Imam al-Hussein tué avec un certain nombre de ses
compagnons et de sa famille lors de la bataille de Karbala, décapité et mutilé..
La révolte contre l'oppression, le sacrifice pour préserver sa liberté et sa
dignité, l'orgueil, l'altruisme .. Autant de valeurs et de thèmes que portent le
mouvement d'Achoura de l'Imam al-Hussein (Pslf). Un mouvement qui a transcendé
l'espace et le temps pour devenir un mouvement universel à suivre de Révolution
humaine.
Il ne s'agit pas d'une fête comme certains le pensent ou comme certains veulent
laisser croire. Il s'agit d'une tragédie humaine dans laquelle la majorité de la
famille du prophète Mohammed (Pslf) a été assiegée, assoifée et massacrée par les
hommes du calife Ziad fils de Mouawiya: où les hommes ont été décapités, où les
femmes et les enfants ont été fait prisonniers et traînés dans les villes
arabes, mains et pieds liés par des chaines, privés de nourriture et d'eau...
Il s'agit de la commémoration de la lutte contre la tyrannie et de la victoire
du sang sur le glaive puisque plus de mille ans aprés le martyre de l'Imam
al-Hussein (Pslf) des centaines de milliers de musulmans à travers le monde
réiterent leur allégeance et leur loyauté envers l'Imam al-Hussein (Pslf) en criant:
" Allégence à
toi O Imam! "
Au Liban, la banlieue-sud de Beyrouth s'est vêtue de noir, des centaines de milliers
de chiites libanais sont descendus dans les rues pour commémorer, sous haute
sécurité, l'Achoura.
Une marée humaine a envahi les rues de la banlieue sud de Beyrouth.
Hommes, femmes et enfants habillés en noir en signe de deuil ont défilé dans les
rues de la banlieue surpeuplée, certains le front ceint d'un bandeau sur lequel
est écrit le nom d'al-Hussein.
L'armée libanaise, présente pour la première fois dans la banlieue sud après les
attentats, y a déployé ses tanks et des barrages militaires ont été placés aux
entrées de la banlieue.
Dans la région de Baalbek - Hermel comme chaque année la participation était
massive , défiant les menaces et les quelques obus qui sont tombés dans la
région sans faire de victimes..
Au Liban-sud, à Nabatieh , l' appel de l'Imam al-Hussein (Pslf) a trouvé écho dans les
marches solennelles et massives .
Dans la région de Tyr et Bint Jbeil, la scène a été remarquable dans l'intensité
de la participation.
Même scène aussi intense dans la capitale du Liban-sud à Saida et aussi à Byblos
au nord du Liban.
En Irak, plusieurs centaines de milliers de pèlerins se rassemblaient dans la
journée dans la ville sainte chiite de Karbala où de strictes mesures de
sécurité ont été prises pour les célébrations d'Achoura.
Cette année, les mesures de sécurité ont été renforcées avec plus de 35.000
soldats et policiers déployés dans et autour de Karbala et des périmètres de
sécurité établis pour empêcher l'entrée de véhicules dans cette ville située à
une centaine de Km au sud-ouest de Bagdad également survolée par des
hélicoptères.
Vêtus de noir, les pèlerins se sont regroupés devant les mausolées de l'Imam
al-Hussein et de son demi-frère Abbas, alors que des haut-parleurs diffusaient le
récit de la bataille dans laquelle al-Hussein a été tué et des volontaires
distribuaient de la nourriture et de l'eau.
Certains des fidèles courent entre les deux mausolées en se frappant la poitrine
et criant: " Nous nous sacrifions pour toi, O
al-Hussein ", dernier acte symbolique
du pèlerinage d'Achoura. Les commémorations, qui incluent également une
reproduction de l'assassinat, prennent fin après la prière de la mi-journée.
" Je viens ici tous les ans depuis ma jeunesse, même sous
la dictature de Saddam Hussein, le président renversé et exécuté " affirme Abou Ali, un pèlerin de 35
ans venu de la ville portuaire de Bassorah (sud). " Je mets au défi quiconque de
ne pas pleurer ", poursuit-il, ému.
Sous l'ancien dictateur Saddam Hussein, une grande partie des commémorations
d'Achoura était interdite.
Ces célébrations qui prennent fin jeudi durent dix jours avec la participation
de centaines de milliers de fidèles chiites, venant de
différentes régions d'Irak et de l'étranger.
Pendant cette période, les fidèles organisent à travers l'Irak des processions
et érigent des tentes où de la nourriture est distribuée aux passants et où se
rassemblent les pèlerins convergeant en grand nombre souvent à pied vers
Karbala.
Selon les autorités provinciales, deux millions de pèlerins, dont 200.000 venus
de l'étranger, auront visité Karbala pendant les dix jours des commémorations.
Tous les hôtels de la ville affichaient complet.
Après le 14 novembre, des pèlerins continueront de se rendre vers cette ville
pour le Arbaïn, les 40 jours de deuil suivant l'Achoura.
Plusieurs attentats meurtriers avaient visé les pèlerins durant les dix jours de
célébrations.
*source: almanar.com.lb