Déterminer les obstacles
Maintenant que nous sommes convaincus de la nécessité de la présence du coeur,
que nous sommes prêts à nous engager sur la voie menant à la félicité et à
l’Au-delà, il nous faut en retirer les obstacles et arracher les épines avec
leurs racines. Après, il nous sera plus facile d’avancer pour réaliser la
présence du coeur. Les obstacles pour la présence du coeur durant les actes
d’adoration sont la dispersion des idées et la multiplicité des effluves du
coeur.
Elles peuvent être provoquées par
des facteurs extérieurs. Comme, par exemple, quand le prieur entend quelque
chose (pendant sa prière) à laquelle son esprit s’accroche. C’est alors le point
de départ du vagabondage de l’imagination et des élucubrations de la pensée.
Ou quand l’oeil voit quelque chose
qui provoque la dispersion de ses idées et le vagabondage de ses pensées. Ou
encore quand les autres sens ressentent quelque chose et l’imagination commence
à voyager.
Dans ce cas, certains savants
proposent comme remède de prier dans une pièce sombre ou complètement vide, ou
de fermer les yeux, et surtout de ne pas prier dans un endroit où le regard peut
être attiré par quelque chose.
Cependant, il est connu que cela ne résout pas le problème ni ne supprime les obstacles, parce que le noeud principal du problème réside dans le comportement-même de l’imagination. Rien n’empêche que le vagabondage de l’imagination soit même plus grand dans une pièce obscure.
Non ! L’arrachement total de la matière, de la cause de cet obstacle se situe
dans la réforme même de l’imagination ! Et la dispersion des idées et les
obstacles à la présence du coeur peuvent sans doute être aussi liés à des
facteurs internes. Mais, dans tous les cas, ils ne sont que des facteurs qui
peuvent favoriser l’absence (de la présence) du coeur mais n’en sont pas les
causes réelles fondamentales. Les deux principales origines auxquelles
reviennent la plupart des causes sont :
1) L’oiseau de l’imagination :
Qui est en lui-même, par sa nature, vagabondant comme un oiseau sautant de
branche en branche, ou volant d’une corniche à une autre. Et cela n’est pas lié
à l’amour pour ce monde ni à l’orientation vers les ordres et les biens de ce
monde. Non ! Le fait que l’imagination soit vagabonde est un malheur dont sont
éprouvés même ceux qui ont délaissé le monde d’ici-bas. Arriver à calmer
l’esprit, à tranquilliser l’âme, à arrêter l’imagination font partie de ces
choses importantes qui permettent, par leur réforme, la guérison totale.
2) L’amour pour ce monde:
L’esprit est accroché aux considérations de ce monde qui sont elles à la
tête de tous les maux, la mère des maladies intérieures. C’est l’épine sur le
chemin de ceux qui cheminent [vers Dieu] et la source des malheurs. Tant que le
coeur est accroché, plongé dans l’amour pour ce monde, le chemin pour réformer
le coeur est bouché, et la porte de l’ensemble des félicités est fermée à la
face de l’homme. Une fois que l’on a su quelles sont les deux véritables sources
grandioses à l’origine des obstacles à la présence du coeur, il nous faut en
découvrir les remèdes.
(d’après Al-Adab al-
Ma‘nawiyyah li-s-Salât de l’Imam al-Khomeynî(qs) – Maqâlat 1 – Chap 10 (2))
*source: revue lumières spirituelles