L'Imam
sous l'oppression
Malgré son éloignement des luttes du pouvoir, l'Imam al-Askari
(Psl) avait été emprisonné sous l'ordre
du calife qui avait ordonné de lui poster deux gardes de prison choisis parmi
les plus inhumains de ses mercenaires.
La surprise des agents du calife fut totale lorsqu'ils remarquèrent un
bouleversement total du comportement et de la morale de ces deux gardes qui
furent influencés par le comportement de leur prisonnier, qui se repentit et
devinrent des plus pieux !
Tout comme son père, l'Imam al-Askari (Psl)
avait eu à affronter l'épreuve des fauves ! Et l'histoire nous raconte que le
calife abbasside de l'époque ordonna de le jeter dans le bassin des fauves et
que, devant l'étonnement général, ces bêtes féroces accueillirent l'Imam du
temps et l'argument de Dieu sur terre sans manifester aucun signe d'agressivité,
tels des chiens accueillant leur maître !
Devant un tel despotisme, l'Imam al-Askari (Psl)
ne cacha pas son hostilité à la tyrannie et il exhorta tous ses fidèles à
refuser l'injustice et l'arbitraire, et il recommandait toujours à ses adeptes
de ne point se séparer de la justice, de la bienfaisance et de l'altruisme.
Ainsi, les adeptes de l'Imam al-Askari (Psl)
constituaient à son époque la conscience vivace de la communauté musulmane.
L'existence de l'Imam al-Askari (Psl)
constituait une preuve vivante et permanente de la véracité du message
islamique, et il suffit pour tout homme dont le cœur est sain de rencontrer
l'Imam du temps pour connaître la vérité et intégrer le rang de la minorité
salutaire !
L'histoire nous raconte l'exemple d'un évêque chrétien qui obtint son salut par
la suite d'une rencontre heureuse avec l'Imam al-Askari
(Psl).
On lui demanda pourquoi s'était-il converti â l'Islam et il répondit que l'Imam
al-Askari incarnait la personnalité et la morale de Jésus
(Psl) ! Et cela est suffisant pour
quiconque qui cherche la vérité.
Le martyre
de l'Imam
Depuis l'âge de 5 ans lorsqu'il avait été convoqué avec son père à Sâmorra',
l'Imam al-Askari (Psl) vécut sous
les plus sévères restrictions et dans les prisons les plus inhumaines jusqu'à ce
que Dieu eut permis son escalade céleste le 8 Rabih-I de l'année 260 de l'Hégire
après avoir été empoisonné sous l'ordre du calife abbasside.
L'Imam al-Askari (Psl) fut
enterré à côté de son père à la ville de Sâmorra' où son mausolée reste jusqu'à
nos jours comme lieu de visite générale.
Avant de répondre à l'appel du paradis, l'Imam al-Askari
(Psl) avait parfaitement accompli sa
dernière mission: cacher en lieu sûr son fils El mahdi que tous les adeptes
d'Ahlul Bayt attendaient impatiemment.
En effet, malgré toutes les perquisitions du pouvoir abbasside, et malgré le
contrôle strict de toutes les femmes de l'Imam afin de tuer tout nouveau né
masculin, l'Imam al-Askari laissa son héritier à l'âge de 5 ans pour prendre en
charge la plus grande mission de l'histoire, de l'humanité: faire respecter la
loi de Dieu et instaurer la société universelle d'équité.
Les califes abbassides considéraient les descendants de l'Imam Ali comme leurs
rivaux pour le Califat. Comme les Saints Imams appartenaient à la Famille du
Prophète et de l'Imam Ali et que leurs qualités marquantes conduisaient les
Musulmans épris de vérité et de justice à considérer ces guides vertueux comme
étant plus dignes que tous autres pour la direction de la Ummah, l'appareil
califal était toujours sur ses gardes, craignant à tout moment une révolte ou un
soulèvement contre le pouvoir en place.
Nous avons vu dans le cas des autres Imams, combien les califes les
surveillaient de près. En ce qui concerne l'Imam Al-'Askari la pression et la
surveillance ont atteint leur comble car l'appareil califal avait entendu depuis
longtemps que de nombreux hadiths attribués au Saint Prophète parlaient du
neuvième descendant de l'Imam Al-Hussayn, soit le fils de l'Imam Al-Hassan
Al-'Askari, et que les vrais aadeptes de l'Islam considéraient le douzième Imam
comme étant en question, et celui qui se soulèverait contre l'oppression et
l'injustice pour remplir le monde d'équité et de justice.
Dès que l'appareil califal s'est aperçu que c'était Al-Hassan Al-'Askari qui est
devenu le onzième Imam, après la mort du dixième Imam, il a redoublé de
vigilance, au point que toute personne qui entrait chez l'Imam ou sortait de
chez lui était tenue sous haute surveillance et suivie de très près. C'est pour
cette raison que le douzième Imam s'est abstenu d'apparaître en public, même
pendant son enfance et su vivant de son père. Seules les personnes qui avaient
l'entière confiance de son père avaient l'habitude de le voir.
La plupart des amis très sûrs du
onzième Imam et ses repésentants avaient pour but de fermer la voie d'éventuels
futurs faux représentants à l'Imamat d'une part, de ne laisser aucun doute sur
l'existence du douzième Imam, le fils de l'Imam Al-'Askari, d'autre part.
Parfois, la surveillance de l'Imam Al-Hassan Al-'Askari devenait plus sévère,
puisqu'on le gardait carrément en prison. Toutefois, les geôliers et leur
entourage étaient si favorablement impressionnés par la pureté, la sincérité, la
piété, l'honnêteté et la spiritualité de l'Imam qu'ils devenaient eux-même pieux
et vertueux.
L'Imam occupait une position si élevée aux yeux du public que même ses ennemis
étaient obligés de le louanger.
A l'époque, Ahmed Ibn 'Ubaidullah a été nommé par le calife, administrateur des
Awqâf (biens de mainmorte) à Qom. Son père était ministre du calife. Un jour,
alors qu'il était assis avec quelques amis et que les notables de Samarrâ'
étaient en pleine discussion, il a dit : "Parmi les Sayyid (titre de noblesse
donnéaux descendants du Prophète) alawites (de Ali, les descendants de l'Imam
Ali - Ali Ibn Abi Tâlib), je ne connais personne qui puisse égaler Al-Hassan
Al-'Askari. Il est sans égal en matière de savoir, de sagesse, de retenue, de
majesté, de grandeux, de chasteté, de modestie, de noblesse, de sobriété, de
piété, de dignité et de magnanimité. Tout le monde, y compris le calife, les
dirigeants et les fils aînés de la nation, lui témoigne un repect
extraordinaire."
L'Ima Al-Naqi avait un frère qui s'appelait Ja'far le Menteur, parce qu'il avait
prétendu faussement à l'Imamat. Comme l'Imam Al-Mahdi, le fils de l'Imam
Al-Hassan Al-'Askari, était caché au moment de la mort de ce dernier, et que la
plupart des gens n'étaient pas au courant de son existence, Ja'far a profité de
l'occasion pour se présenter comme le successeur de son frère, et s'est efforcé
de défendre sa cause par différents moyens.
Un jour, il a vu le ministre du calife et lui a fait l'offre de lui payer vingt
mille dinars en or par année q'il consentait à le reconnaître formellement comme
étant le successeur de son père et de son frère. Le ministre l'a renvoyé en lui
disant : "Idiot ! Les califes ont dégainé leur sabre et brandi leur fouet pour
écarter de ton père et de ton frère leurs partisans, mais il n'ont pas réussi.
Ils ont essayé de les amener à leur désobéir, mais sans succès. Maintenant, si
les adeptes de ton père et de ton frère consentaient à te reconnaître comme
Imam, tu n'aurais pas besoin d'en voir un confirmation d'une autre partie. Et si
à leurs yeux tu n'es pas Imam, tu n'auras jamais ce titre, même si le calife t'y
aidait.