En fait, il n’est pas exagéré de dire que l'origine de la diversité islamique
dans les différentes écoles commence avec l'ère de notre Saint Prophète
(Que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur lui) car il
a prédit une telle diversité dans son noble hadith, lorsqu’il a dit que la
religion islamique est prédestinée à se diviser en soixante-douze sectes, de
même que le judaïsme et le christianisme ont été divisés en soixante-dix et
soixante-onze sectes, respectivement.
Cela signifie que la Révélation
Sainte d’un point de vue islamique n’est pas à l'abri d'une mauvaise
interprétation, malgré le fait communément admis que la vérité dans sa pureté
est une et connue d’Allah et des Infaillibles
(Que la Paix soit sur eux tous).
Mais ceci a-t-il quelque chose de commun avec la division des écoles de droit
(les écoles de droits), ou ce hadith sain veut-il dire quelque chose de
totalement différent? En d'autres termes, la différence se situe-t-elle sur la
surface sectaire simple ou l'affaire est totalement différente, paradoxalement
plus simple et plus compliquée en même temps?
Depuis cette époque, une mauvaise interprétation et une idée fausse s’est formée
concernant l'expression «la secte du salut » (al-Firqah al-Najiyah). Le fait
incontestable qu'il existe une pluralité dans la pensée musulmane à travers les
âges a été mal interprété par certains, de telle sorte, que divers les écoles de
droits sont exactement tels qu’il a été fait référence à eux par le hadith cité
ci-dessus, et accepté par les deux écoles Chiite et Sunnite , tout en soulignant
que La secte du Salut est une écoles de droit particulier alors que les autres
ne sont pas sur le chemin de la vérité (le droit chemin, al-Sirat
al-Moustaquim). Ainsi, presque toutes les écoles émergentes sous l’égide de
l'enseignement islamique tout au long de l'histoire humaine, ont revendiqué leur
droit unique de posséder la vérité tout en proclamant que les autres se sont
égarés.
Mais qu’en est-il réellement ?
Pour répondre correctement à la question, nous devons faire nos recherches dans
le précieux patrimoine des Imams Infaillibles qui nous est parvenu sous la forme
écrite de hadiths. Certains d'entre eux avaient été recueillis dans des livres
d'autorité commune chez les Chiites, comme Bihaar al-Anwar par Allamah Majlissi
et Jurisprudence al-Kaafi par Allamah Kulaini.
Les autres sont parvenus sous forme de discours direct par Sharif al-Radhi dans son célèbre recueil intitulé "La Voie de l'Eloquence". Les lire et les étudier avec toute la diligence qui leur est due nous permet d’arriver à la compréhension correcte de la position chiite sur le sens de La secte du Salut.
Nous comprenons clairement
que la position chiite n'a pas la prétention de monopoliser la vérité, et que
par ailleurs, l'unité islamique mondiale (et tout d'abord - l'unité entre
chiites et sunnites) est l'un des piliers de base de notre croyance chiite.
Pour prouver cette dernière déclaration, nous devons simplement observer le fait
que la croyance en l’Imamat est une pierre angulaire distinctive du chiisme -
donc, il semble tout à fait suffisant d’observer la conduite morale et politique
des Imams - Paix sur eux – quant à l'unité de la communauté musulmane et des
croyances non-sectaires afin de préciser la position chiite en général.
En d'autres termes, il
suffirait de prouver que nos Saints Imams eux-mêmes n'ont pas eu la prétention
de créer une secte de l'Islam séparée des autres, et, de surcroît, ils n’ont
jamais prétendu que la vérité de l'Islam appartient seulement à leurs disciples
directs (parallèlement au fait qu’aimer Ahlul-Bayt est un devoir- nécessaire -
pour tous les musulmans, et il n'y a pas aucune secte chiite ou sunnite qui
oserait prétendre le contraire).
Simplement, le chiisme pur tel qu'il est enseigné par les Imams est une
compréhension plus profonde de l'Islam dans son aspect spirituel tel qu’il a été
hérité du Saint Prophète à travers ses descendants directs, mais en aucun cas il
ne s'agit d'un exclusionisme musulman prétendant posséder un droit exclusif de
salut. Partout dans les écrits de nos Imams, nous trouvons l'idée que La secte
du Salut n'est pas une écoles de droit particulière, mais une communauté
particulière de croyants vrais et sincères, sans aucun égard à l'école de droit
(jurisprudence) à laquelle ils appartiennent. Par conséquent, la lutte pour
l'intégrité de la Oumma islamique et de sa solidité est obligatoire pour tout
musulman, en particulier celui qui est guidé par l'exemple des quatorze
Infaillibles.
S'il en était autrement, l'Imam Ali se serait battu pour le pouvoir par tous les
moyens, en gardant à l'esprit son droit au califat, mais en réalité dans le
commentaire pour le cinquième sermon de La Voie de l'Eloquence, nous lisons les
passages suivants:
" L'Imam Ali a réitéré les mêmes idées, mais dans des mots différents.
Ainsi: « Si j'avais tenté de
cueillir les fruits verts (non mûrs) du califat, alors se verger aurait été
désolé, et moi je n’aurais rien accompli, comme ces gens qui cultivent sur les
terres des autres, et qui ne peuvent ni les garder, ni les arroser à temps, ni
récolter leurs cultures. La position de ces gens est que si je leur demande de
libérer ces terres afin que le propriétaire puisse les cultiver lui-même et les
protéger, ils disent que je suis cupide, alors que si je me tais, ils pensent
que j’ai peur de la mort. Ils devraient me dire à quelle occasion ai-je jamais
eu peur, ou ai-je fui du champ de bataille pour préserver ma vie, alors que
chaque rencontre, petite ou grande, est une preuve de ma bravoure et un
témoignage de mon audace et de courage. Celui qui joue avec des épées et des
couteaux contre les monticules n'a pas peur de la mort. Je suis familier avec la
mort. Même un nourrisson n’est pas aussi familier avec le sein de sa mère. Hark!
La raison de mon silence, c'est la connaissance que le Prophète a mis dans ma
poitrine. Si je le divulgue, vous serez perplexes et désorientés. Laissez passer
quelques jours et vous connaitrez la raison de mon inaction, et vous verrez de
vos propres yeux quelles sortes de gens apparaîtront sur cette scène sous le nom
de l'Islam, et quelle destruction ils entraîneront. Mon silence est parce que
ceci pourrait se passer, sinon ce n'est pas un silence sans raison. "
Ce qui doit être observé avec une attention particulière est la référence aux
«fruits verts du Califat». Cela signifie que, malgré la connaissance de l'Imam
Ali de son droit d’accéder au pouvoir suprême, il a fallu attendre que l'esprit
des gens mûrisse assez pour accepter cette doctrine. Quelle indication plus
claire de l’intérêt qu’il porte à la communauté musulmane en général? Il a dû
attendre pour mettre tous les esprits des croyants prêts à réaliser l'unité
commune et à ne pas créer un mouvement de division sectaire de ses proches
partisans, qui pourrait mettre en danger toute la mission de l'Islam et saper
l'Appel islamique (Daawah) de l'intérieur!
D’autres éléments de preuve claire peuvent être trouvés dans le début du sermon
de « al shiqshiqiyyah », lorsque le Prince des croyants dit:
« Puis j'ai commencé à penser si je devais agresser ou supporter calmement
les ténèbres aveuglantes des tribulations dans lesquelles les plus âgés sont
faibles et les jeunes vieillissent, et le véritable croyant est continuellement
sous épreuve jusqu'à ce qu'il rencontre Allah (le jour de sa mort). J'ai trouvé
que l’endurance dans ce cas est meilleure. J'ai donc adopté la patience même
s’il y avait de picotement dans les yeux et de la suffocation (la mortification)
dans la gorge. "
Oui, il n’y a aucun doute que sa patience concernant la question du Califat
avait fait que le peuple de l'Irak s’est mis à avancer « vers lui de tous les
côtés comme la crinière de l'hyène, si bien qu'al-Hassan et al-Hussein ont
failli se faire écraser et son vêtement s’est déchiré du côté de ses deux
épaules ». « Ils se sont rassemblés autour de lui comme un troupeau de moutons
et de chèvres », inspirés par sa piété et son endurance - et ceci constitue une
preuve un plus que l'unité et la solidarité sont le véritable esprit du Message
du Saint Coran, non pas la diversité et calamité, au nom de la religion ou - de
plus - une école de droit particulière.
Ce qui est encore plus important, et vaut la peine qu’on s’y attarde est la
question de la chronologie. Ici nous découvrons - certains d'entre nous sans
surprise - que la question du rapprochement dans l'histoire musulmane est
apparue bien avant les écoles de droit musulmanes qui se sont formées (bien que
prédits par le Prophète).
En d'autres termes, pour parler simplement, la question de l'unité des musulmans ou leur désunion se trouve bien au-delà de la question des écoles de droit et de la jurisprudence en général. Ceci prouve, à son tour, que la «communauté sauvée» (La secte du Salut ) qui suit le droit chemin du Prophète n'est ni une école de droit particulière ni une secte de l'islam. S’il en avait été autrement, la préférence confessionnelle aurait dû apparaître dans les discours de l'imam inclus dans La Voie de l'Eloquence, et, d'autre part, toutes sortes de polémiques avec les masses musulmanes auraient été omises de la collection de Sharif al-Radhi, surtout que les événements décrits ont eu lieu bien longtemps avant que n’apparaisse la division sectaire contemporaine.
C'est à dire, que si la question
avait été une question des écoles de droit, toute la communauté musulmane
contemporaine au premier imam (ou le quatrième calife pieux) devrait être
considéré comme étant sur la bonne voie, la voie de la Sunna prophétique
tradition et la majorité. Évidemment, les courants Hanafite ou Hanbalite ou
Malikite ou tous autres courants de loi islamique n’existaient à l'époque -
alors, la conclusion logique serait ou bien que tous étaient du côté de la
vérité (pour qui ce genre de prédication complète est à peine nécessaire) ou sur
le côté de l'infidélité et l'hypocrisie, contre lequel non la prêche, mais le
jihad est obligatoire. Mais la dichotomie stricte de ce genre n'est pas observée
à travers le texte de La Voie de l'Eloquence, alors il serait juste de conclure
que l'autre type de division existait au tout début de l'histoire islamique, et
que cette division est plus compliquée que le sectarisme simple basé seulement
sur les écoles de droit. Certes, la question de la «communauté sauvée» se pose
ici de manière beaucoup plus compliquée que ne l’avait prédit la Tradition
prophétique.
Pour la preuve de cette déclaration référons-nous à la source originale:
L’Imam Ali dit:
« Grâce à nous, tu as obtenu des conseils quand tu étais dans l'obscurité et
tu t’es assuré une position élevée, et à travers nous tu es sorti de la nuit
sombre. Les oreilles qui n'écoutent pas les cris peuvent devenir sourdes.
Comment peut-on rester sourd aux cris (du Coran et du Prophète) écouter (ma)
voix faible. Le cœur qui a toujours palpité (dans la crainte de Dieu) peut
obtenir la Paix.
J'ai toujours appréhendé les conséquences de votre trahison et je vous avais vu
dans le costume de la tromperie. Le rideau de la religion m'avait tenu caché
pour toi, mais la vérité de mes intentions vous a dévoilé à mes yeux. Je me suis
tenu pour vous sur le chemin de la vérité parmi les pistes trompeuses où vous
vous êtes rencontrés, mais il n'y avait pas de chef, et vous avez creusé, mais
vous n’avez pas obtenu d'eau.
Aujourd'hui, je fais de telle sorte que ces choses stupides vous parlent (c.-à-d
mes idées suggestives et profondes réflexions, etc.) qui sont plein de puissance
descriptive… Je n'ai jamais douté de la vérité, car elle m’a été révélée. Mussa
(Moïse) n'a pas eu peur pour sa propre personne. Au contraire, il a appréhendé
la maîtrise des ignorants et l'écart de la déviation. Aujourd'hui, nous sommes à
la croisée des chemins de la vérité et le mensonge. Celui qui est sûr d'obtenir
de l'eau ne ressent pas la soif ». (La
Voie de l'Eloquence, sermon 2).
Deux questions importantes doivent être posées pour éclaircir la question pour
tout lecteur.
1. S’il y avait eu une dichotomie stricte en ce moment là, c'est à dire, une
simple division entre croyants et non-croyants, est-il nécessaire que l'Imam
sermonne les infidèles, et les appelle à suivre le chemin du Coran et la Sunna,
qui n’ont été vraisemblablement accepté par eux tous? La réponse est:
certainement pas!
2. Si le public réuni pour écouter le discours de l'Imam se compose de croyants
musulmans, serait-il nécessaire pour l'imam pour leur rappeler les valeurs
morales, tout en tenant compte du simple fait qu'aucune division sectaire
(division sur les écoles de droits) n’existait dans le temps et que la masse de
musulmans a sans doute été - a priori - sur la bonne voie? En d'autres termes,
il n'y avait pas encore 72 sectes, mais une seule – donc si nous comprenons le
hadith prophétique dans une façon sectaire, alors seule une secte musulmane à
laquelle ils appartiennent tous (la première génération de compagnons et leurs
partisans) devrait automatiquement être considérée comme La secte du Salut, et
il n'y a donc pas lieu, de rappeler les valeurs coraniques. Suivant cette
logique primitive sectaire, nous concluons que le paradis est garanti pour la
première génération musulmane, car toutes les divisions sectaires n'avaient pas
encore paru. Devons-nous accepter cette logique aujourd'hui?
La réponse est: bien sûr, NON: Non seulement La Voie de l'Eloquence et les
hadiths de l'autorité suprême, mais aussi l'histoire des débuts de l'Islam
lui-même sont un témoignage clair que ce n'est pas le cas. Les divisions, les
intrigues et les calamités parmi les premiers compagnons indiquent clairement
que le Paradis n'est pas garanti à tous. Et ce, malgré le fait qu’aucune école
particulière du droit (fiqh) existait à l'époque des débuts de l'Islam. Donc, on
pourrait tenir compte du fait qu'il n'y a pas de division sectaire entre les
frères musulmans - dans le sens de l'inimitié et le droit exclusif d'obtenir le
salut - prouvée, selon le témoignage de La Voie de l'Eloquence, l'histoire de
l'Islam et les hadiths.
Par exemple, nous allons lire ensemble les dires de l’Imam Ali, l'auteur de La
Voie de l'Eloquence, cités dans le hadith:
L'Imam Ali dit : « Il y a huit portes qui mènent au Paradis: une porte par
lequel entrent les prophètes et les pieux, une porte pour les martyrs et les
chastes, cinq portes pour nous, Chiites, et ceux qui nous aiment, et une autre
porte par laquelle entrent ceux-là qui proclament le témoignage qu'il n'y a pas
de dieu, que Dieu, et dont le cœur est exempt de toute forme de haine envers
nous, Ahlul-Bayt ».
Quel magnifique hadith de rapprochement! Même à l'époque de l'histoire des
débuts de l'Islam, l'Imam Ali dit qu'il y a « cinq portes pour nous chiites et
ceux qui nous aiment». Il ne fait donc pas d’exclusivité pour le salut, même
pour ses propres disciples, puisqu’il n'y a aucun musulman sain d’esprit - qu'il
soit Shiite ou Sunnite - qui serait nier la nécessité d'aimer l'imam Ali et
Ahlul-Bayt - les gens de la famille du Prophète. En outre, le hadith cité
ci-dessus élargit le chemin du salut (i.e. le chemin de la vérité) à ceux «dont
le cœur est propre de toute sorte d'hostilité envers ... Ahlul-Bayt », d’où le
fait d’exprimer son amour pour Ahlul-Bayt n'est pas une condition exclusive pour
obtenir le salut, la simple absence d'hostilité semble être suffisante. Par
conséquent, ce hadith, déclarant (en général) la position chiite sur la
question, ne laisse pas de motif pour des spéculations sectaires.
Et en ce qui concerne les personnes qui se sont égarées, l’Imam dit dans son
sermon 17:
" Parmi tous les hommes les plus détestés par Allah, deux genres se
détachent. Le premier est celui qui se consacre à sa propre personne. Alors, il
est dévié du droit chemin et adore parler de ses péchés et invite les autres à
suivre une mauvaise voie. Il est donc une nuisance pour ceux qui l’aiment, il
est lui-même détourné du droit chemin, des conseils de ceux qui l'ont précédé,
il conduit vers le faux ceux qui le suivent dans sa vie ou après sa mort, il
porte le poids des péchés des autres et il est empêtré dans ses propres méfaits.
L'autre homme est celui qui a choisi l'ignorance. Il se déplace parmi les
ignorants, il est enfermé dans l'épaisseur de ses méfaits et est aveugle aux
avantages de la Paix. Les autres hommes qui lui ressemblent le considèrent comme
instruit, mais il n'en est rien. Il sort tôt le matin pour ramasser des objets
dont la déficience est meilleure que beaucoup, il va jusqu'à étancher sa soif
d'eau polluée et acquiert des choses dépourvues de sens.
Il s’assied parmi le peuple comme un juge chargé de résoudre tout ce qui peut
sembler source de confusion pour les autres. Si un problème ambigu se présente
devant lui, il présente un argument minable à ce sujet et prononce son propre
jugement par référence à cet argument. Dans ce sens, il est empêtré dans la
confusion des doutes comme dans une toile d'araignée, ne sachant pas s'il a tort
ou raison. S’il a raison, il craint de commettre une erreur, tandis que s'il se
trompe, il espère qu'il ait raison. Il est ignorant, se fonce dans l'ignorance
et se déplace sur des chariots mobiles sans but dans les ténèbres. Il n'a pas
essayé de trouver la réalité de la connaissance. Il disperse les traditions
comme le vent disperse les feuilles sèches.
Par Allah, il n'est pas capable de résoudre les problèmes qui viennent à lui, et
il n’est pas apte pour le poste qui lui est confié. Tout ce qu'il ne sait pas ne
vaut pas la peine d’être su. Il ne se rend pas compte que ce qui est hors de sa
portée peut être à la portée des autres. Si quelque chose n'est pas clair pour
lui, il le garde sous silence parce qu'il se rend compte de sa propre ignorance.
Les vies perdues crient contre ses verdicts injustes, et les propriétés (qui ont
été détournées à tort) se plaignent de lui.
Je me plains à Dieu des hommes qui vivent ignorants et meurent égarés. Pour eux,
rien n'est plus inutile que le Coran s’il est récité comme il doit être récité,
et rien n’est plus précieux que le Coran si ses versets sont enlevés de leur
place, rien n’est plus vicieux que la vertu, ni plus vertueux que le vice. »
Quant à la dernière source, dans la lettre 31, qui représente le dernier
testament de l’Imam Ali à son fils al-Hassan, nous lisons le passage suivant sur
le rapprochement:
« Fais du bien à ton frère même quand il est décidé à te faire du mal. Quand
il ignore ou refuse de reconnaître la parenté entre vous, lie toi d'amitié avec
lui, va à son secours et essaie de préserver les relations. S’il est avare avec
toi et refuse de t’aider, sois généreux avec lui et soutiens-le financièrement.
S’il est cruel avec toi, soi gentil et prévenant avec lui. S’il te fait du mal,
accepte ses excuses. Comporte-toi avec lui comme s'il est le maître et toi
l’esclave, comme s’il est un bienfaiteur et toi le bénéficiaire de ses bienfaits".
Dans tous ses conseils, le terme
«frère» signifie tous les musulmans. Tout ceci n’est-il pas en conformité avec
le verset coranique, qui proclame: "
En vérité, les
croyants (sincères) sont frères les uns aux autres".
Dans ses lettres à Muawiyah Bin Abi Sufyan, l'Imam étudie en détail le cas de
l’assassinat du calife 'Uthman. Niant les accusations portées contre lui par les
ennemis de l'Islam, il répond simplement par le fait, qu’il est la personne qui
a fourni de l'eau à la maison assiégée de 'Uthman, qu’il lui a été totalement
fidèle et qu’il a fait tout son possible pour protéger sa vie et son honneur.
Et enfin, un passage de la lettre de l'Imam à Malik al-Ashtar, considérée par la
majorité des penseurs musulmans anciens et contemporains comme étant un
chef-d'œuvre de la pensée politique islamique. Il a écrit:
" Malik! Vous devez porter dans votre esprit bonté, compassion et amour pour
vos sujets. Ne vous comportez pas à leur égard comme si vous étiez une bête
vorace et affamée et que votre succès réside dans le fait de les dévorer.
Rappelez-vous, Malik, que parmi vos sujets, il ya deux sortes de gens: ceux qui
ont la même religion que vous, et qui sont donc vos frères ; et ceux qui sont
d’une religion autre que la vôtre, et ceux-ci sont aussi des êtres humains comme
vous. Les hommes appartenant à deux catégories souffrent des mêmes faiblesses et
des mêmes impuissances à laquelle sont enclins la plupart des hommes, ils
commettent des péchés, se livrent à des vices de manière délibérée ou
involontaire, bêtement, et sans se rendre compte de l'énormité de leurs actes.
Laisse ta miséricorde et ta compassion venir à leur secours et aide les de la
même manière et dans la même mesure que tu attends qu’Allah fasse preuve de
miséricorde et de pardon à ton égard." (La Voie de l'Eloquence, lettre 53)
Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que l'Imam se réfère aux hommes
en deux catégories: ses frères dans la foi, et ses frères comme êtres humains,
affirmant ainsi non seulement que les musulmans doivent rester unis, mais que
l'humanité tout entière doit éviter la diversité. Non seulement les conflits
inter-sectaires et inter-religieux de toutes sortes sont strictement condamnés,
mais le principe de la liberté de la foi est proclamé. Une fois de plus, comme
dans beaucoup d'autres sermons et lettres, l'Imam confirme et redit son
obéissance à Allah Tout-Puissant et au Saint Coran ; par exemple dans la lettre
citée ci-dessus, Il dit:
"Je vous ordonne, Malik, de garder toujours la crainte d'Allah dans votre
esprit, de donner la priorité à Son culte et de donner la préférence à
l’obéissance à Ses ordres plus que toute autre chose dans la vie, et de suivre
fidèlement Ses commandements et Ses prescriptions qui sont présentées dans le
Livre Saint et les hadiths du Saint Prophète, parce que le succès d'un homme à
atteindre le bonheur dans ce monde et dans l'autre monde dépend de ces qualités,
et l’incapacité à atteindre ces attributs entraîne un échec total dans les deux
mondes. "
Et aujourd'hui, nous tenons à proclamer sans réserve le verset du Saint Coran
qui fait référence (sans exagération) à chaque être humain sur Terre:
« Et
cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allah et ne soyez pas divisés ».
Source: balaghah.net / * Ecrivain - République Tchèque