L’imam Ayatollah Khomeiny est l’une des grandes personnalités du monde
contemporain qui ont marqué l’histoire de l’islam. Plusieurs ouvrages et
articles ont été écrits sur ce personnage et son action. Nous aussi, nous
apportons notre modeste contribution dans la connaissance de ce grand homme
religieux qui a révolutionné la société iranienne des années de la dictature
instaurée par le Chah d’Iran et ses prédécesseurs. La résistance est entendue
comme le fait de ne pas se soumettre à un certain ordre établi. Dans cet
article, nous allons parler de la résistance qu’a menée L’imam al-Khomeiny en
Iran.
Avant d’entrer le vif de notre sujet, nous allons d’abord parler de l’homme puis
de ses actions dans la résistance. Ces actions de résistance seront exposées à
travers ses multiples exiles, autrement dit nous parlerons des actions menées
dans chaque pays où il s’était réfugié afin de se mettre à l’abri de ses
détracteurs. En effet, l’Ayatollah Khomeiny fut un grand chef religieux qui
avait joué un rôle très important ayant contribué à la chute du régime
dictatorial iranien. Certes, le peuple iranien a beaucoup souffert durant toutes
ces années de dictature. Il a fallu quelqu’un de grand caractère, comme L’imam
al-Khomeiny, pour le tirer de cette situation.
L’imam al-Khomeiny
L’imam al-Khomeiny naquit le 20 Jamada-II 1320 de l’hégire lunaire, soit le 24
septembre 1902 dans la ville de Khomein en Iran, sous le nom de Rouhollah al-Moussawi
al-Khomeiny. Il était héritier des aïeuls qui, de génération en génération,
s’étaient évertués à guider le peuple et à acquérir des connaissances divines.
Cinq mois après sa naissance, son père fut assassiné. Il s’est retrouvé orphelin
dès sa tendre enfance. Il passa son enfance et son adolescence sous la tutelle
de sa mère dévote (Madame HAghar), elle-même issue d’une noble famille pieuse et
descendante de feu Ayatollah Khansari et auprès de sa vénérable tante Sahebeh
Khanoun qui était une dame courageuse et éprise du juste.
A 15 ans, il fut également privé de ces deux dames vertueuses. Enfant virtuose,
l’imam apprit avant l’âge de l’adolescence, une partie des sciences de l’époque
et suivit les cours préparatoires du premier niveau des sciences religieuses
dont la littérature arabe, la logique, le jurisprudence et les principes auprès
des Oulémas de la région. Il entra à l’école théologique d’Arak en 1289 de
l’hégire solaire. L’imam al-Khomeiny se rendit, une année plus tard, au centre
théologique de Qom où il suivit rapidement les diverses étapes des études
complémentaires des sciences théologiques, compléta les cours du premier niveau,
sath et enfin suivit les cours externes de jurisprudence, kharej et les
principes.
L’esprit subtil et investigateur de L’imam al-Khomeiny, l’empêchait de se
contenter de la littérature arabe et des cours de jurisprudence et des principes.
Il s’intéressa donc aux autres branches scientifiques. Il suivit alors les cours
de mathématiques, d’astrologie et de philosophie. Il apprit en outre les
sciences spirituelles et le mysticisme. Il apprit aussi les règles de la
versification, la philosophie islamique et la philosophie occidentale. Feu
Ayatollah Haj Mirza Javad Maleki Tabrizi était son maître de l’éthique et de la
gnose ; et enfin, pendant six ans, il suivit les cours supérieurs de gnose
théorique et pratique auprès de Feu Ayatollah Mirza Mohammad Ali Chah Abadi.(1)
L’imam al-Khomeiny naquit dans l’une des périodes les plus difficiles de
l’histoire d’Iran. Le vénérable imam est mort le samedi 13 Khordad 1368 à l’âge
de 87 ans. Sa disparition a semé une grande désolation dans le chef du peuple
iranien, car ce peuple avait perdu celui qui leur avait restitué leur gloire
bafouée.
Le peuple avait donc perdu son cher guide, sa source d’imitation et l’éclaireur
de l’islam authentique. Cette éminente personnalité n’a pas seulement fait de
brillantes études, il a aussi écrit beaucoup d’ouvrages d’éthique, de gnose, de
jurisprudence, de principe, de philosophie, de politique et des sciences
sociales. Outre ses œuvres scientifiques, L’imam al-Khomeiny avait recopié d’une
belle écriture certaines traitées scientifiques des penseurs.
Genèse de la
dictature iranienne
L’imam al-Khomeiny naquit dans l’une des périodes les plus difficiles de
l’histoire d’Iran. ‘’La révolution constitutionnelle avait été menée à la
déviation par les complots et les oppositions des agents de l’Angleterre à la
cour Qajar ainsi que les divergences domestiques et la trahison de certains
intellectuels occidentalisés.(2)
Cette révolution ne fut pas conduite dans le bon chemin, mais bouleversa la
structure de la société iranienne et élimina les privilèges des classes, fit
écroulé les palais des courtisans et des féodaux, et instaura la loi de la
justice.
Cependant par l’influence des éléments occidentalisés, les religieux furent mis
à l’écart de la scène politique de la révolution constitutionnelle ne réalisa
pas ses objectifs escomptés et finalement avec le coup d’Etat de Reda Khan, père
de l’ex roi d’Iran, l’ordre de la monarchie héréditaire fut de nouveau proclamé.
Les premières démarches que Reda Khan a entreprises à la suite de son coup
d’Etat furent entre autres l’interdiction de l’enseignement du coran et des
sciences religieuses ainsi que de la célébration de la prière collective dans
les écoles dans tout le pays.
La résistance
de l’imam al-Khomeiny
La mentalité de la lutte et du djihad dans le sentier de Dieu trouve ses
origines dans l’idéologie conceptionnelle, l’éducation, le milieu familial et
les conditions politico sociales durant la vie de l’honoré imam. Ses luttes ont
commencé depuis son adolescence et ont poursuivi leur chemin parallèlement, à la
perfection des dimensions spirituelles et scientifiques de sa personnalité d’une
part et de l’autre, à la conjoncture socio politique où vivaient l’Iran et la
communauté islamique sous diverses formes. L’ensemble des actions menées par lui
et tous ceux qui adhéraient à son idéologie sont connus sous le nom de la
Révolution Islamique. L’imam s’intéressait particulièrement aux affaires
politiques et sociales de l’Iran. La tentative du roi Reda Khan d’éliminer la
culture islamique dans la société iranienne et celle de mettre à l’écart le
clergé islamique furent révoltées davantage l’Ayatollah Khomeiny.
Outre les restrictions qu’il imposa contre les religieux, il interdit les
séances de deuil et discours religieux ainsi que l’enseignement des questions
religieuses et du Coran dans les écoles et la célébration de la prière
collective. Avant que Reda Khan ait pu révéler ses buts sur une vaste échelle,
le clergé engagé d’Iran était la première couche à protester contre ses
démarches. Les oulémas engagés d’Isfahan dirigés par l’Ayatollah Haj Agha
Nouroullah Esfahani procédèrent à une émigration vers Qom, en 1306 de l’hégire
solaire en signe de protestation et procédèrent à un sit-in. Cet événement
offrit une occasion propice au jeune séminariste, talentueux et brave, répondant
au nom de Rouhollah Khomeiny pour s’initier de près aux luttes menées par le
clergé islamique contre Reda Khan.
La résistance des oulémas et du peuple iranien, fit échouer tous les efforts
déployés par Reda Khan pour faire entièrement disparaître l’Islam, interdire le
port du voile islamique et la célébration des cérémonies religieuses, qui furent
voués à l’échec et il fut obligé de battre en retraite. ‘’L’imam al-Khomeiny qui
suivait avec une grande attention la conjoncture politique de la société et la
situation prévalant dans les centres théologiques et qui complétait son savoir
en lisant des livres d’histoire contemporaine, des revues et des journaux, se
rendant souvent à Téhéran (…) avait conçu que l’unique issue à cette situation
avilissante créée après la défaite de la révolution constitutionnelle et surtout
après l’avènement au pouvoir de Reda Khan semblait être l’écueil des centres
théologiques et aussi, le maintien de centres et la relation spirituelle entre
le peuple et le clergé‘’.(3)
Profitant alors de l’occasion, L’imam al-Khomeiny publia le livre Kachf-ol-
asrar où il dénonça les atrocités des vingt années du régime du règne des
Pahlavi et en défendant l’islam et le clergé islamique, il riposta aux fausses
idées dépravées. De même il prôna, pour la première fois l’idée du gouvernement
islamique et suggéra le soulèvement pour son instauration. En Oridbéhécht 1323
de l’hégire solaire, sa première déclaration politique dans laquelle les oulémas
et la communauté islamique étaient appelés à un soulèvement général fut publiée.
Le mobile de la publication de cette déclaration consistait à lancer l’alarme
pour éveiller les jeunes séminaristes. La position politique et la personnalité
de L’imam al-Khomeiny se révélèrent de plus en plus après ces récents efforts.
Et ce fut ainsi que se forma progressivement autour de l’Imam un cercle de
condisciples.
Lorsque le Chah arrive au pouvoir, il suit la ligne tracée par ses prédécesseurs
entre autres Reda Khan. Arrivé au pouvoir sous la bénédiction de la Maison
Blanche, il signe des contrats d’exploitation du pétrole iranien avec les
américains qui, à l’époque, convoitaient les gisements pétroliers de l’Iran et
de la région. L’Amérique installe le Chah en tant que gendarme du Golfe Persique
et gardien des intérêts de l’occident dans la région, aux autres régimes. Car
l’Amérique avait une autre visée malgré le soutien qu’elle accordait au Chah et
à son régime. Plusieurs propositions des lois et des réformes étaient ébauchées
en Amérique ou dans l’Ambassade de ce pays en Iran, selon ‘’les aveux des chefs
du régime du Chah faits ultérieurement‘’.(4)
Ayant compris toutes ces visées américaines, L’imam al-Khomeiny joua un rôle
important, celui de dénoncer les vrais objectifs du régime du chah. Le chah
commença par lancer une campagne de menaces et de propAghandes intoxiquées
contre le clergé islamique. L’imam al-Khomeiny appela encore une fois les
autorités religieuses et les oulémas de Qom à chercher une solution et à un
autre soulèvement. Bien que l’imam connaissait les visées suivies dans les
coulisses par ce régime de part des réformes et le référendum, et il considérait
la lutte comme fait inévitable, dans la réunion, il fut convenu qu’il fallait
consulter le Chah et chercher à comprendre ses motivations. Mais L’imam al-Khomeiny
s’opposa à l’avance à ce que les autorités religieuses accueillirent le chah. A
l’initiative de l’imam, la fête ancienne de Nayrouz de l’an 1342 fut boycottée,
en guise de protestation contre les démarches du régime.
A cet effet, il publia une déclaration dénonçant la soumission de Chah aux
visées dictées par l’Amérique et l’Israël. Il déclara ce qui suit : ‘’Je crois
que la solution en est que ce gouvernement despotique soit démis pour avoir
violé les lois islamiques et étant solidaire au peuple iranien. O Dieu, j’ai
rempli mon devoir, si dieu le veuille‘’
(5)
Par ailleurs, le Chah avait rassuré
les autorités de Washington de la disposition de la société iranienne à accepter
les réformes à l’américaine et les avaient baptisées la Révolution Blanche.
Il ne pouvait pas supporter l’opposition des oulémas et il décréta une vaste
campagne d’intoxication et décida de réprimer le soulèvement. Devant le
rassemblement populaire, L’imam al-Khomeiny présenta avec intrépidité, la
personne de Chah comme le principal auteur des crimes et l’allié d’Israël. Il
convoqua le peuple au soulèvement. Dans cette protestation de l’imam, il rendit
public une déclaration virulente qui soumettait le régime du Chah au jugement et
à la fin. Cette fameuse déclaration fut intitulée ‘’le royalisme signifie le
pillage.’’(6)
Le monde a connu de nombreuses
personnalités combattantes et révolutionnaires, mais ce qui met en relief
l’œuvre de L’imam al-Khomeiny et distingue sa révolution des autres, c’est le
fait de sa détermination d’une ligne de conduite dans la lutte et son adoption
des positions claires sans jamais les outrepasser et sa fermeté pour faire
réaliser les buts.
C’est dans cette probité de pensée, cette fermeté d’idée et cette honnêteté sans
tâche avec le peuple que réside le secret de l’influence extraordinaire
qu’exerçait le message et la parole de l’imam sur l’esprit de ses interlocuteurs
qui allaient jusqu’au dévouement absolu.
Le Chah s’acharnait à faire réaliser les réformes dictées par l’Amérique et
l’imam se donnait entièrement à éveiller le peuple et à dénoncer les
interventions et les trahisons de Chah. Le peuple iranien ayant compris et
intériorisé le sens de la lutte de L’imam al-Khomeiny conclut un mariage avec ce
dernier. C’est ainsi qu’il répondait favorablement à ses multiples incitations
au soulèvement. ‘’Le jour d’Achoura (Muharram 1383 de l’hégire lunaire), une
masse de 100.000 personnes procéda à des manifestations devant le palais Marmar
(résidence du Chah) en brandissant des effigies de l’imam et pour la première
fois le slogan ‘’à bas le dictateur fut scandé dans la capitale’’(7)
Dans les multiples discours et déclarations de l’imam, les paroles s’abattirent
comme une massue sur l’esprit du Chah qui lança l’ordre d’étouffer la voix de la
Révolution. Ainsi commença la vague d’arrestation des proches de l’imam.
L’imam lui-même fut aussi arrêté et emprisonné à Ghasr. Cette arrestation du
guide de la révolution entraîna de grandes manifestations dans le pays. Beaucoup
de gens en sont morts. Une année plus tard, suite à des réactions et
protestation de tous genres, le guide de la révolution fut libéré et transféré à
Qom. Malgré l’arrogance du Chah qui croyait que la répression et les massacres
perpétrés par ses hommes allaient faire taire la principale force de résistance,
L’imam al-Khomeiny continua à dénoncer les manœuvres dilatoires du Chah à faire
appliquer les réformes initiées par l’Amérique.
Le chemin de
l’exil
Tellement que L’imam al-Khomeiny dérangeait tous les plans du chah, ce dernier
s’est vu obligé de l’envoyer en exil, même de force. L’imam constituait donc un
danger pour son régime. L’extrait suivant du récit de l’éveil le démontre : ‘’Le
danger principal qui menaçait le régime du chah était la personne de l’imam
qu’il n’avait pas pu taire par aucun subterfuge (…) Un attentat à sa vie était
comme le soulèvement d’une émeute incontrôlable à travers le pays. Finalement
l’on opta pour son exil à l’étranger. (…) L’imam al-Khomeiny fut arrêté et les
forces de sécurité le conduisirent directement à l’aéroport Mehr Abad où
l’attendait un avion militaire pour l’emmener sous surveillance des agents de
sécurité et militaire à Ankara (Turquie)’’(8).
Durant son séjour d’exil en Turquie, au pays les pressions continues de la
communauté religieuse ainsi que les efforts et les manifestations des étudiants
musulmans à l’étranger revendiquant la mise en liberté de l’imam et les
problèmes d’ordre sécuritaire du gouvernement turc et la montée de pressions de
la communauté religieuse en Turquie ont fait que L’imam al-Khomeiny soit
transféré de la Turquie en Irak. En Irak, précisément à Nadjaf, l’imam commença
ses cours qui réussirent à réunir un grand nombre d’étudiants et séminaristes
iraniens, irakiens, pakistanais, afghans, indiens et des pays riverains du Golfe
Persique. Au travers de ces cours, il leur rappela la nécessité de la
résistance.
Avec l’exil de l’imam et la répression violente de l’opposition, la période la
plus noire du gouvernement policier de chah avait commencé. Pendant toute la
période du règne du Chah, la population iranienne est restée la plus pauvre de
toute la région, alors qu’il recevait beaucoup d’argent des USA et de la vente
du brut qui avait atteint 30 dollars le baril. Il appauvrissait le peuple pour
s’enrichir avec son clan. Durant son exil, L’imam al-Khomeiny ne renonça jamais
à la lutte. Par ses discours et messages au peuple iranien, il maintenait vivant
l’espoir de la victoire dans les cœurs.
Voici un extrait d’un message
adressé à ce peuple par le biais des centres théologiques d’Iran : ‘’Je vous
rassure, vénérables messieurs, et je rassure le peuple d’Iran que le régime est
voué à la défaite. Leurs prédécesseurs avaient reçu le coup de l’Islam… ceux-ci
le recevront aussi… Résistez. Ne fléchissez pas devant l’oppression. Ceux-ci
sont voués au néant et, vous, vous resterez… Ces armes émoussées et empruntées
seront rengainées’’. Toujours en exil irakien, l’honoré imam commença une
série des cours sur le gouvernement islamique ou la Wilaya du Faqih. La
publication de l’ensemble de ces cours sous forme d’un livre intitulé ‘’La
Wilaya du Faqih ‘’ qui prônait l’instauration du gouvernement islamique en Iran,
en Irak, et au Liban pendant la période du Hadj insuffla une nouvelle âme à la
lutte.
Le Chah poursuivit ses politiques anti- religieuses et des massacres des
iraniens qui s’opposaient à son régime. La signature des accords d’Alger en 1975
par le chah et Saddam Hussein alors vice- président irakien mit provisoirement
fin aux animosités entre les deux régimes. La poursuite des tensions entre
Bagdad et Téhéran, était jugée à l’époque d’opposée à la stabilité escomptée par
l’Amérique dans le Golfe Persique. C’est pourquoi, avec la médiation du
président algérien et l’ami intime du Chah, Anwar Sadate, président égyptien cet
accord fut conclu. L’amitié entre les dirigeants de Bagdad et Téhéran rendit de
plus en plus ardu le chemin des luttes de L’imam al-Khomeiny. Mais ces embûches
ne purent faire renoncer à l’imam à la poursuite du djihad qu’il avait entamé.
A l’occasion du martyre de l’Ayatollah Hadj Agha Mustapha Khomeiny, L’imam al-Khomeiny
avait appelé cet événement de bienfaits cachés divins. Les soulèvements, les
contestations et les messages successifs de l’imam appelaient le peuple iranien
à résister et à poursuivre la révolte jusqu’au renversement de la monarchie. Le
Chah, en dépit des massacres, ne put éteindre les flammes allumées. Le
remplacement du 1er ministre Howeyda par Djamchid Amouzégar ne changa point la
situation. L’imam al-Khomeiny avait basé sa Révolution sur ce verset noble du
Coran : ‘’Par Dieu, la destinée d’aucun peuple ne
changera sans sa propre volonté.’’ Durant la Révolution islamique,
les mosquées et les centres religieux étaient les principales bases du mouvement
et du rassemblement du peuple. L’un des procédés réussis de L’imam al-Khomeiny,
dans sa lutte contre le régime de chah consistait à appeler le peuple à la grève
générale.
Comme l’imam continuait, à partir de l’Irak, à téléguider des actions de
déstabilisation du régime du Chah, il fut décidé, à New york, d’expulser l’imam
de l’Irak, lors de l’entrevue entre les ministres des affaires étrangères de
l’Iran et l’Irak. On lui interdit toute activité politique sur le territoire
irakien, mais il ne transigea pas. Il fut envoyé au Koweït. Les autorités
koweitiennes furent sommées par les autorités iraniennes de ne pas lui donner
asile. Il décida d’immigrer en France (Neauphle-le-château). Les agents de
l’Elysée lui rapportèrent le désir du président français lui interdisant toute
activité politique. Rien ne changea sa position. A partir de la France, il
téléguida des activités d’insurrection, de résistance de grande envergure en
Iran, aux point que tous les gouvernements qui se succédèrent ne parvinrent pas
à étouffer les flammes allumées à partir de l’étranger. Tellement que les
messages de l’imam prescrivant la nécessité de poursuivre la lutte affluaient,
le Chah s’enfuit du pays le 26 dey 1357.
Cette nouvelle de la fuite du chah se répandit dans tout le pays, les gens la
fêtèrent dans les rues. Malgré cela le gouvernement laissé en place par le Chah
n’accepta pas facilement le retour de L’imam al-Khomeiny en Iran. Ce retour fut
obtenu grâce aux manifestations et au sit-in d’un groupe de religieux et des
personnalités politiques dans la mosquée de l’université de Téhéran. Finalement,
le 12 Bahman 1357, au matin L’imam al-Khomeiny regagna son pays après 14 ans
d’exil, par l’aéroport de Téhéran. Une foule grandiose évaluée de 4 à 6 millions
de personnes l’accueillit. Par la même occasion, l’imam annonça la formation
d’un gouvernement. Le 16 Bahman il nomma un gouvernement provisoire dirigé par
l’ingénieur Mehdi Bazargan. Ce gouvernement avait pour mission de préparer le
référendum et les élections. Le 19 Bahman 1357, l’armée se réunit pour examiner
la situation et adhéra à la Révolution islamique ; et prêta un serment de
fidélité à L’imam al-Khomeiny. Le peuple continua de marcher dans les rues afin
de dissuader les forces encore fidèles au gouvernement de Bakhtiar laissé par le
Chah. Ainsi les dernières résistances du régime du Chah furent brisées et à
l’aube du 22 Bahman, le soleil de la victoire du soulèvement de L’imam al-Khomeiny
et de la Révolution islamique pointa et mit fin à la longue période de l’ordre
monarchique des rois oppresseurs en Iran.
Nous voici arrivé à la fin de notre exposé qui a consisté sur la résistance de
l’Ayatollah Khomeiny. Nous avons montré tout au long de notre développement la
genèse de la lutte de l’imam, ses étapes, les différentes actions menées par
l’honoré Imam Khomeiny et l’aboutissement de la Révolution islamique initiée par
lui. C’est grâce à l’adhésion et à la complicité du peuple que cette Révolution
menée par l’Ayatollah est parvenue à bout des régimes dictatoriaux qui se sont
succédé en Iran, mis en place par l’Amérique par l’entremise des dirigeants
politiques iraniens dans le but de contrôler le Golfe Persique. L’objectif
ultime de cette lutte était de construire un pays de droit, de justice et de
paix basé sur des valeurs humaines. L’un des succès, les plus importants de
L’imam al-Khomeiny, c’est d’avoir pu rehausser le niveau de la conscience et de
la connaissance générale du peuple et de créer chez lui le sens de
responsabilité et à force d’analyser les questions politiques du jour. L’imam
al-Khomeiny et le peuple iranien ayant compris toutes les manœuvres des
dirigeants dictateurs ont tenu bon jusqu’à la chute du régime dictatorial du
Chah, malgré les massacres, les tortures, les martyres, les souffrances et
autres brimades qu’ils subissaient. Nous n’avons pas la prétention d’avoir
épuisé tous les aspects de la lutte menée par l’Ayatollah Khomeiny, car beaucoup
d’autres choses peuvent être dites et ajoutées à notre modeste contribution à la
connaissance de l’honoré Imam. Toutefois, nous avons relevé les grandes lignes
de cette résistance.
Source: unicoculture.e-monsite.com / Par Saturnin NKRUM
1. Hamid Ansari, le récit de l’éveil,
Institut de la rédaction et de la publication des œuvres de L’imam al-Khomeiny,
affaires internationales, 1996, Téhéran, 340p.
2. Idem, p.27
3. Hamid Ansari, op.cit, p.35
4. Hamid Ansari, op.cit, p.48
5. Idem, p.59
6. Ibidem,p.61
7. Idem, p.69
8. Hamid Ansari, le récit de l’éveil, pp86-87