Le Monothéisme dans l’optique du Guide suprême
Les modèles
d’adoration
Parfois les gens attribuent à celui qu’ils adorent des caractéristiques sacrées
et des pouvoirs surnaturels. C’est l’exemple des idoles ou des saints que des
gens adoraient dans l'Histoire. La sainteté et le respect spirituel semblent
donc en un premier temps, être les signes d’adoration.
Par exemple, les chrétiens accordent au Christ et à sa mère (que les salutations
de Dieu soient sur eux) une sorte de sainteté. Ils s'agenouillent devant les
statues imaginaires du Christ et de Marie, pleurent et les prient. L'adoration
ne se résume pas à s'incliner, à se prosterner ou à faire l'éloge de quelqu’un
en signe de respect, ni à prier ou lever les mains vers lui avec humilité. Il y
a d'autres choses qui peuvent être considérés comme des signes d’adoration dans
le second sens du mot, et qui correspond dans la langue persane à l’obéissance
inconditionnelle.
Dans la culture coranique, l’obéissance à quelqu'un ou quelque chose autre que
Dieu comme par exemple un pouvoir politique ou religieux, les passions humaines
et les désirs, ou des facteurs externes comme une femme, un ami ou une personne
très respectée, tout cela est considéré comme une adoration. Quiconque obéit à
quelqu'un ou à quelque chose est un adorateur.
Adorer Dieu et
Satan
L’Imam al-Jawad (Que la Paix de Dieu soit sur lui)
dit:
« Quiconque accorde une attention soutenue à un locuteur devient son
serviteur »
Le champ d'application du mot adoration est donc beaucoup plus large qu'on ne
l'imagine, non seulement il signifie l’obéissance mais également une attention
soutenue à quelqu'un. Est-ce que cela veut dire que nous devons éviter
d’accorder notre attention aux vérités ?
Le hadith ci-dessus continue :
« Et si le locuteur prononce les paroles de Dieu, alors l'auditeur est le
serviteur de Dieu »
Si l'orateur a toute l'attention de son auditoire et rapporte les paroles de
Dieu, les gens qui l'écoutent avec attention et concentration sont en fait, en
train d’adorer Dieu.
« Et si l'orateur prononce les paroles de Satan, l'auditeur est alors le
serviteur de Satan »
Si le locuteur prononce les paroles de Satan et que ses paroles sont contraires
à la raison et à la philosophie divine, son auditoire à l’écoute, est en fait en
train d’adorer Satan. L'orateur lui-même est Satan. Du point de vue coranique,
le locuteur est Satan lui-même et non pas un simple représentant ou un porte-parole.
Une société
monothéiste
Quand le monothéisme entre dans une société, tous les serviteurs de Dieu dans
cette société sont au même rang. Dans un monde monothéiste où tout dépend de la
volonté et du pouvoir divin, tous les gens malgré leurs différences de couleurs,
de races et de milieux sociaux sont les membres d’une même famille. Les gens
sont connectés à la même origine et au Créateur du monde qui a le plein contrôle
sur tous les phénomènes, ils sont connectés à la même origine et reçoivent
l'aide et l'assistance de la même source. C'est le résultat de la foi au
monothéisme. Dans la perspective monothéiste, les êtres humains ne sont pas
seulement reliés les uns aux autres, toutes les créatures, les animaux, le ciel,
la terre et tout ce qui existe sont en relation et en relation avec les êtres
humains. Par conséquent, tout ce que l’être humain peut voir, sentir et
percevoir, se situe dans un monde et un ensemble sain et un environnement sûr.
Les caractéristiques d'une société islamique
La société islamique désigne une société dans laquelle le culte de Dieu est
généralisé à tous les membres de la société. En d'autres termes, une société
islamique est une société dans laquelle le cours général est fondé sur les
ordres divins. La dévotion d'une société se manifeste dans un certain nombre
d’aspects. Si ces choses sont respectées dans une société, les membres de cette
société sont les serviteurs de Dieu et la société est un système divin. Tout
d'abord, une société islamique doit être dirigée par les serviteurs de Dieu et
non par Ses ennemis. Les Taghuts [les dirigeants et les gouvernements non
approuvés par Dieu] ne doivent pas dominer cette société. Ceux qui veulent que
les gens leur obéissent au lieu d’obéir à Dieu, qu’ils les servent comme Nemrod,
le Pharaon et d'autres dictateurs de l'Histoire, et dont les cœurs ne sont pas
familiarisés avec Dieu, ne doivent pas diriger cette société.
Ce sont les serviteurs de Dieu qui doivent diriger une société islamique.
Deuxièmement, les règles divines doivent être appliquées dans cette société. Les
gens doivent observer les règles divines et non pas être esclaves des passions,
des désirs charnels ou de jugements humains défectueux. Les cadres juridiques de
cette société doivent être déterminés en fonction du Coran et des lois divines.
Troisièmement, la justice doit être respectée dans cette société car une société
où règne l'oppression n'est pas une société divine.
Quatrièmement, les membres de cette société doivent être traités avec respect.
Les citoyens doivent être considérés comme honorables. Les êtres humains ne
doivent pas être considérés comme des outils. Dans cette société, les êtres
humains doivent être considérés comme les gestionnaires et les meilleures
créatures du monde, et non pas comme des créatures dont il faut remplir le
ventre et profiter de leur travail. Cette société ne doit pas être indifférente
au fait que les gens comprennent ou non, ou soient satisfaits ou non des
objectifs qu’elle s’est fixés.
Les êtres humains doivent être respectés. Le verset :
« Et certainement, Nous avons honoré les fils d'Adam
» (Coran 17: 70)
n'est pas une formule de politesse mais un principe essentiel et la base d’une
société islamique. Une communauté dans laquelle ce principe n'est pas respecté
n'est pas une société islamique. Une société où les gens sont humiliés, où des
gens puissants exigent la réalisation de leurs caprices, où les gens ne sont pas
autorisés à penser, à acquérir des connaissances, à choisir leur voie et à faire
des efforts dans la voie divine qu’ils ont choisie, n’est pas une société
islamique.
Cinquièmement, il ne doit pas y avoir de discriminations dans une société
islamique. Etre blanc ou noir, arabe ou non, membre d'une certaine tribu,
famille ou classe sociale, ne doit pas être un motif de discrimination. Les
êtres humains doivent simplement être considérés comme des êtres humains, et les
points doivent être accordés en fonction de la piété. Toutes ces
caractéristiques existaient aux premières années de l'Islam. Sixièmement, le
Jihad dans la voie de Dieu est le signe d'une société islamique et divine. Une
société dans laquelle il n'y a pas de Jihad ni d’efforts pour l'amour de Dieu,
n’est pas une société islamique.
L'effet du
monothéisme sur la structure économique de la société
Dans une société monothéiste, tout le monde doit bénéficier également des
services sociaux. Cela ne signifie pas que tout le monde doit avoir le même
montant d'argent. Ce n'est pas l'argent qui doit être réparti uniformément mais
les services et les possibilités. Certaines personnes sont laborieuses, tandis
que d’autres sont paresseuses. Si quelqu'un travaille plus, il gagnera plus
d'argent, et personne ne viendra prendre une partie de son salaire pour la
donner à quelqu'un d'autres afin que tout le monde ait le même montant d'argent.
Ce sont les possibilités d'étude, de formation et de travail qui doivent être
réparties justement entre les citoyens d'une société monothéiste. Ce sont les
opportunités qui doivent être réparties équitablement. L'effet du monothéisme
sur la structure économique de la société est qu'il exige la création d'un
équilibre et non d'une égalité. Au début de son califat, l'Imam Ali
(Que la Paix de Dieu soit sur lui) a dit que
Dieu avait exigé des oulémas qu'ils ne tolèrent pas la faim des opprimés et la
gourmandise des oppresseurs.
C'est pour cette raison que l'Imam Ali (Que la Paix
de Dieu soit sur lui) a accepté le califat. C'est le devoir
prioritaire d'un système économique islamique et les enjeux économiques de
l'Islam sont définis en fonction de ce devoir. Cet équilibre est le résultat de
la foi en Dieu. Il va sans dire que la situation de la société serait différente
si Dieu n'existait pas, et si ce monde n'avait pas de propriétaire en dehors des
êtres humains qui pouvaient acquérir tout ce qu’ils voulaient par la force.
Une perspective monothéiste sur les questions financières de la société est une
des exigences les plus importantes.
Selon le Coran :
« Et donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a donnés
» (Coran 24: 33)
tout ce que possède l'être humain appartient à Dieu et toutes ces richesses ne
sont que des prêts confiés à l’homme. Tout ce que les gens possèdent vient de
Dieu et doit retourner à Lui.
C'est un point de vue très important dans l'idéologie monothéiste.
Les effets du
monothéisme sur la morale sociale
Dans une société monothéiste, la façon dont les gens pensent, leur attitude
envers leurs coreligionnaires et les autres personnes, et leur façon de vivre
sont différentes des normes qui existent dans les sociétés matérialistes. Les
premiers vivent en présence de Dieu. Ils demandent à Dieu de répondre à leurs
besoins. Ils L'aiment. Ils Le craignent. Ils cherchent refuge auprès de Lui. Ils
se considèrent comme Ses serviteurs. Ils éprouvent du respect et de l’estime
pour les autres serviteurs, ne les maltraitent pas et ne sont pas envieux.
Toutes les vertus mentionnées dans les livres d'éthique sont le résultat de la
foi en Dieu qui constitue le fondement de la morale islamique.
Les effets du monothéisme sur la structure de la société
islamique
Il y a une question fondamentale qui sert de base aux discussions sur les
questions sociales en islam et qui peut aider les gens à comprendre toutes les
questions sociales de l'Islam. Cette question fondamentale est la suivante :
Quels sont les effets des principes monothéistes et islamiques sur la structure
sociale d'une société islamique? En d'autres termes, quelle est la différence
entre la structure d'une société croyante et celle d'une société athée ? Est-ce
que la foi en Dieu se limite à accepter l'existence de Dieu sans toucher notre
comportement ? Est-ce que la foi en Dieu se limite à accepter l'existence de
Dieu et se contenter de s’acquitter de ses prières quotidiennes, de jeûner et
d'éviter de mentir ? Est-ce que la foi en Dieu n'a aucun rapport avec la forme
et le système politique de la société où l’on vit ?
Ou au contraire, la foi en Dieu doit-elle se refléter dans la vie sociale des
fidèles et des monothéistes? Il n'y a aucun doute que le but de la foi n'est pas
seulement d'améliorer les cœurs et les esprits, au contraire, la foi exige la
construction d'un monde approprié. La foi dans le monothéisme et en Dieu influe
également sur les systèmes politiques et économiques de la société monothéiste.
Elle touche les principes moraux de chaque membre de cette société. Une société
dont les membres ont la foi doit être dirigée par un gouvernement religieux.
C'est-à-dire que l'Islam, la charia et les règles islamiques doivent régir la
vie sociale et ceux qui sont chargés d'appliquer ces règlements dans une société
monothéiste, doivent être les personnes les plus qualifiées de cette société.
Premièrement, ils doivent connaitre mieux que quiconque la charia, la
jurisprudence et les règles islamique, et avoir une maîtrise complète des règles
de la charia et des lois divine.
Deuxièmement, ils doivent être capables d'éviter les péchés et les erreurs.
C'est ce qu'on entend par «justice» dans le vocabulaire islamique.
La liberté dans la culture islamique
La vision monothéiste est à l'origine de la liberté dans la culture islamique.
Le principe du monothéisme, dans son sens profond, subtil et précis, garantit la
liberté. Tous ceux qui ont foi en l'unicité de Dieu et croient au monothéisme
doivent permettre aux gens d'être libres. La première tâche de tous les
prophètes divins était d’inviter les gens à obéir à Dieu et à éviter le Taghut
et ceux qui voulaient assujettir et asservir les êtres humains.
« Adorez Allah et éviter le mal »
(Coran 16: 36)
Par conséquent, la liberté islamique se fonde sur le monothéisme qui consiste à
rejeter l’adoration de quiconque en dehors de Dieu. La raison de la liberté dans
l'islam est la personnalité et la valeur intrinsèque des êtres humains qui
refusent de servir autre que Dieu.
En fait, la racine de la liberté est le monothéisme et la connaissance de Dieu.
Dans la culture islamique, l'être humain libre ne peut et ne doit obéir à autre
que Dieu.
Le monothéisme
et l'égalité des droits des êtres humains
L'ordre de Dieu ne signifie pas le Livre. Bien sûr, l'ordre de Dieu est dans Son
livre mais le livre est une chose et l'ordre de Dieu en est une autre. L’ordre
de Dieu est ce qu'il a annoncé à Ses serviteurs. Allah l'Exalté a fourni un
ensemble de lignes directrices pour la vie des êtres humains. Dieu a défini un
cadre dans lequel les êtres humains doivent se déplacer. Quel est ce cadre ? Ce
cadre est celui que tous les prophètes divins ont tenté de promouvoir et qui
découle aussi des principes islamiques à savoir, le monothéisme, le respect des
êtres humains et l'égalité des droits naturels et des règles. C'est ce cadre qui
évolue à travers l'Histoire et qui est un mouvement, un ordre et un accord entre
Dieu et Ses serviteurs. Que font les Taghuts ? Ils changent cet état de choses.
Dieu appelle les gens au monothéisme. Dieu invite les gens à L'adorer et à ne
pas adorer les autres mais les Taghuts changent cet état de choses. Ils
encouragent les gens à adorer les serviteurs de Dieu. Dieu invite les gens à
être respectueux à l'égard des êtres humains et à reconnaître les valeurs, dans
le cadre de Son projet, mais les Taghuts fondent leur pouvoir sur l'humiliation
des autres. Aujourd'hui dans la culture matérialiste occidentale, les gens
ressentent la place vide de Dieu dans leur vie quotidienne, qui ne peut être
remplie parce qu'ils se sont éloignés de leur nature originelle. Les plans non-divins
poussent les êtres humains à oublier Dieu. Cela ne veut pas dire que les plans
non-divins font oublier le nom de Dieu ou l'existence d'une vérité qu'on appelle
Dieu, ils peuvent même faire semblant de croire en Dieu. Ce qu'ils oublient, ce
sont les droits de Dieu c'est-à-dire la place de Dieu dans la société.
La condition
du salut
Le salut est la délivrance qui a été promise par le Prophète de l'Islam
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille)
:
« Dites qu'il n'y a de Dieu qu'Allah et vous obtiendrez le salut »
Cela signifie la délivrance des mauvaises pensées, d'une mauvaise conduite, des
attachements au monde, des liens qui alourdissent les mains, la tête, le cou et
les cœurs des gens, et finalement la délivrance des puissances oppressives qui
tourmentent les êtres humains. C'est-à-dire qu'un peuple même muni d'une pensée,
d'une mentalité et d'une idéologie parfaite, ne connaitra pas le salut s'il est
sous la domination d'une puissance coloniale, d'exploiteurs ou de despotes. Le
salut parfait est celui qui touche le cœur, la mentalité, le comportement, la
société, la politique et la spiritualité, et c'est le but de la religion et du
monothéisme et le sens de la formule Il n'y a de Dieu que Dieu .
Le paradis des
monothéistes
Tout ce que font les serviteurs vertueux d'Allah y compris leur sommeil, leur
nutrition, leur parole, leur commerce, leur sport, leurs études et leurs
activités politiques et sociales, est conforme à leur mouvement vers Dieu. Dans
cet objectif, un paradis se crée autour des êtres humains, un paradis dont les
émotions et la volonté sont en harmonie avec le cours naturel de la création.
Dans cette vie islamique, monothéiste et spirituelle, il n'y a pas de
contradiction, de confrontation ni de discorde. La vision monothéiste crée un
paradis à l’intérieur même des êtres humains.
Le Monothéisme
dans le système politique
Le monothéisme signifie que l'homme ne doit adorer que Dieu. Tout ce qui est
adoré en dehors de Dieu fait partie du Taghut et est opposé à Dieu. Par
conséquent, un système politique est juste s'il considère l'obéissance comme
l'obéissance à Dieu. S'il s'agit d'une obéissance à autre que Dieu, le système
est erroné. C'est le fondement du régime islamique.
Les pensées polythéistes ou plus précisément, les pensées sataniques et du "Taghut"
influent sur le comportement personnel et social des gens, et la constitution du
système social. Le Taghut est un autre mot pour désigner Satan. Satan signifie
une force qui encourage le mal, la corruption et la déviance. Littéralement "Taghut"
signifie "rebelle", c'est à dire le mal, la corruption et la déviance, et les
forces du "Taghut" sont les idéologies sataniques qui influent sur les
comportements individuels et collectifs, et sur la constitution des systèmes
sociaux.
Une perspective plus large
Un monothéiste est large d'esprit. Un monothéiste n'a pas un esprit étroit ni
des points de vue limités. Un monothéiste ne dit jamais qu'il a été battu dans
un domaine ou que son camp a battu en retraite. Un monothéiste ne connait pas la
défaite. Il sait que la pensée monothéiste est aussi vaste que l'Humanité. La
vision d'un monothéiste ne se limite pas aux choses matérielles et aux besoins
insignifiants et précaires. Quand un monothéiste regarde autour de lui, en
dehors des besoins matériels, il voit des dizaines et des centaines de besoins
plus grands et plus importants. Son attention ne se limite pas aux besoins
primaires. Quand un monothéiste regarde autour de lui, il voit l'avenir dans son
infinité. Un monothéiste ne croit pas que le monde est condamné à finir. Il sait
que ce monde se poursuit dans l'au-delà. Il ne considère pas la mort comme une
fin mais comme un passage vers un monde plus vaste. Voilà les caractéristiques
du monothéisme.
Pour une personne qui n'est pas monothéiste, la mort est la fin de tout, peu
importe son intérêt ou son désintérêt pour les nobles idées humaines. Pour un
monothéiste, la mort est le début d'une autre vie dans un environnement plus
intéressant et plus agréable. Une personne matérialiste vraiment désintéressée,
sera prête à se jeter dans ce qu'elle croit être le néant alors qu'il est plus
facile pour un monothéiste même moins généreux, de s'abandonner à ce que cette
personne matérialiste considère comme le néant et qu'il considère lui, comme un
état plus vaste de la vie humaine.
La sérénité du
monothéiste
L'effet psychologique le plus important du monothéisme est qu'il aide les gens à
ne pas craindre les ennemis qui se trouvent sur le chemin de Dieu, dans la voie
de l'accomplissement de leurs obligations et de ce qu'ils considèrent comme le
but de leur existence. S’adressant aux croyants, le Saint Coran dit à plusieurs
reprises :
« Alors, ne les craignez pas, mais craignez-Moi
»
Quelqu'un qui craint Dieu, ne craint personne d'autre. La peur s'éloigne du cœur
du monothéiste qui croit en la puissance divine. C'est la peur qui nous fait
perdre ce monde et l'au-delà. La crainte de la pauvreté pousse les gens à éviter
la charité, la crainte des difficultés les pousse à s'humilier, à commettre des
crimes et des actes irréparables. La peur de perdre leur vie conduit les gens à
prendre la vie des autres ou à ruiner la vie sociale.
Comment les
monothéistes s'opposent au Taghut
Quand l'envoyé de l'armée musulmane entra dans le glorieux palais sassanide,
portant des vêtements en lambeaux, a-t-il été impressionné par cette grande
puissance politique ? Pas du tout. Quand une personne simple rencontre une
grande et puissante personnalité, elle essaie de créer une relation et de se
rapprocher d’elle, même si cela exige la flatterie, l'expression d'une peur ou
une manifestation d'humilité. Est-ce que cela s'est passé ainsi ? Pas du tout.
L'envoyé s’est dirigé vers le trône. Apparemment, il a même mis le pied sur le
trône de Yazdgard quand il s'est rendu compte que Yazdgard ne se lèverait pas
pour prendre le message dont il était porteur. D'autres se sont approchés pour
prendre la lettre mais il a refusé de la leur donner et a dit qu'il la
remettrait à Yazdgard en personne. Yazdgard ne levant pas pour s'approcher de
l'arabe et prendre la lettre, l'envoyé fut donc obligé de s'avancer pour donner
la lettre. Il est dons monté sur le trône de Yazdgard et lui a remis la lettre.
Le roi de Perse a demandé: "Pourquoi
est-tu venu ici ?" Il a répondu :
«Je suis ici pour libérer les gens de l'adoration des serviteurs de Dieu, les
conduire vers l'adoration de Dieu, les libérer des restrictions de ce monde et
les conduire vers l'immensité de ce monde et de l'au-delà ».
Cela voulait dire qu'il était venu pour libérer les gens des différentes régions
du pays de l’adoration de Yazdgard, de ses gouverneurs et de ses commandants.
Les responsabilités du monothéisme dans la vie
Tout d'abord, la foi dans une pensée, une croyance ou un principe religieux doit
être fondée sur une connaissance consciente et approfondie. Une foi aveugle est
inacceptable.
Deuxièmement, la foi doit être accompagnée d'un sentiment de responsabilités
dans le domaine personnel et social, et dans les affaires qui concernent
l'humanité ou son destin. Le monothéisme est une connaissance et une prise de
conscience qui implique des obligations et des responsabilités. Les
responsabilités que le monothéisme impose aux fidèles sont les plus grandes, les
plus lourdes et les plus importantes de toutes les obligations islamiques et
religieuses.
La première responsabilité est que l'adoration et l'obéissance sont réservées à
Dieu.
La deuxième responsabilité est la nécessité d'établir une société monothéiste,
sans différence de classes, dans laquelle les gens ne sont pas séparables en
fonction des droits et des privilèges, une société dans laquelle toutes les gens
vivent sous le même système juridique, avance dans le même sens et jouissent des
mêmes possibilités et des mêmes droits.
Être prêt à
défendre le monothéisme
Tout au long de l'Histoire, il y a toujours eu une confrontation entre la
justice et l'injustice, cette confrontation n'est pas une particularité du monde
moderne. La confrontation entre le bien et le mal est le résultat de la
confrontation entre la justice et l'injustice.
Allah l'Exalté dit :
« Et si Allah ne repoussait pas certaines personnes par
d'autres, les cloîtres et les églises et les synagogues et les mosquées seraient
certainement anéantis » (Coran 2:40)
Grâce à la puissance que confère la confiance en Dieu et en utilisant les
ressources matérielles, certains ont la responsabilité de repousser les
personnes qui répandent la corruption sur terre. Par conséquent, la guerre entre
le bien et le mal est une constante de l'Histoire. La différence entre les
religions divines et les idéologies athées est que dans les religions divines,
la guerre [entre la justice et l'injustice] est menée pour l'amour de Dieu. Ce
n'est pas un acte aveugle. Ce n'est pas un acte gratuit et futile pour parvenir
au pouvoir. La guerre est considérée comme un Jihad dans la voie de Dieu. C'est
pour cette raison que pendant son règne de dix ans à Médine, le Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille)
a mené environ 70 guerres contre les polythéistes et les ennemis de l'Islam.
Pendant ces dix années, le Saint Prophète (Que la
Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) n'a pas eu un moment
de paix.
Et c'est pour cette raison que la civilisation, la culture et la morale
islamiques ont persisté dans l'Histoire. Il est naturel que les Taghuts ne
puissent pas supporter un seul mouvement juste dans le monde. Il est naturel
qu'ils cherchent à en venir à bout. La pensée divine et monothéiste est comme
une fleur odorante qui sera détruite si elle est laissée sans défense. Quand on
croit que le combat dans la voie de Dieu qui est en fait, une tentative pour
défendre les valeurs divines et spirituelles, est une nécessité, la réponse aux
exigences de cette guerre devient elle aussi, une nécessité et un acte de piété.
L'idée que les musulmans doivent se préparer à combattre dans le sentier de Dieu
est mentionnée dans le Coran en ces termes :
« Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous
pouvez comme forces et cavalerie équipée, afin d'effrayer l'ennemi de Dieu et le
vôtre, et d'autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci mais
que Dieu connaît. Et tout ce que vous dépensez dans le sentier de Dieu vous sera
remboursé pleinement et vous ne serez point lésés » (Coran
8: 60)