Un autre point qui doit être souligné ici est qu’il existe une différence entre «liberté de pensée» et «liberté de croyance». Les êtres humains possèdent la faculté de pensée qui leur permet de prendre des décisions sur la base de la pensée, de la logique et de la raison. Mais la croyance entraîne un lien fort à l’objet de croyance. Et de la sorte, nombreuses sont les croyances qui ne sont pas basées sur la pensée, mais qui sont une imitation absolue, un résultat de l’éducation et des habitudes, et qui tourmentent même la liberté humaine. Ce que le genre humain doit avoir est la liberté de pensée. Il y a cependant certaines croyances qui ne sont pas tout au moins enracinées dans la pensée : elles ont leur racine dans le simple sommeil et la stagnation de l’esprit, transmises de génération en génération; elles sont l’essence d’un asservissement, alors la guerre combattue pour éliminer de telles croyances est une guerre combattue pour la liberté de l’humanité, non une guerre combattue contre elle. Si un homme prie pour ses besoins une idole qu’il a lui-même créée, alors, dans les termes du Coran, cet homme est inférieur à un animal. Un tout petit peu de pensée ne lui permettrait pas de s’engager dans un tel acte. Ce qu’il fait est simplement une réflexion de la stagnation et du sommeil qui sont apparus dans son cœur et dans son âme, et qui sont enracinés dans l’imitation aveugle. Cette personne doit être libérée avec force des chaînes internes qui l’enchaînent, pour lui permettre de penser. Ceux qui recommandent alors la liberté d’imitation et les libertés apparentes qui enchaînent en réalité les âmes telles que la liberté de croyance sont en erreur. Ce que nous soutenons, en accord avec le verset ﴾nulle contrainte en religion﴿ Sourate La Vache[2:256], est la liberté de pensée.
* MOTAHHARI, Mourtada, Le djihad, La guerre sainte en islam et sa légitimité dans le Coran.