Considérez un anophèle; regardez-le à l'oeil nu, sans microscope, et vous constaterez combien cet être minuscule et insignifiant est en fait extraordinaire par sa structure.
Son corps est doté de tout le nécessaire d'un laboratoire; sa circulation sanguine, son appareil digestif, son réseau nerveux, et son appareil respiratoire. Il fabrique avec une précision stupéfiante les matières dont il a besoin. A présent condidérez votre propre laboratoire. Quel en est l'envergure? Quelle quantité d'énergie humaine et d'intelligence y a-t-on investi?
Puis comparez votre laboratoire avec celui de l'insecte. Le votre est beaucoup moins rapide, moins précis. Combien de temps et d'intelligence vous faudra t-il consacrer pour préparer un médicament vous prémunissant des piqûres du moustique?
Pour accomplir une tâche donnée, il vous faut tant de calculs, de pensée, de précision. Mais le spectacle de l'ordre parfait régnant dans la nature ne constitue-t il pas une preuve de la sagesse de son créateur?
Est-ce une attitude scientifique de considérer le monde avec toutes ses merveilles et ses précisions comme le produit de la matière ignorante et dépourvue de sagesse?
Les insuffisances que l'on peut parfois relever dans la nature ne traduisent pas un défaut dans l'oeuvre de la création, mais plutôt une incapacité de notre perception et de notre intelligence à comprendre les mystères et les buts ultimes de l'existence.
S'il nous arrive de ne pas comprendre la fonction d'un boulon dans une grande machine, aurions-nous le droit d'accuser le constructeur de cette machine d'ignorance et d'incompétence, ou bien ne vaut-il pas mieux reconnaître l'étroitesse de notre perspective?
Le hasard peut-il agir comme la science, c'est-à dire sans comporter la moindre incertitude et la moindre ignorance?
Si la nature, comme se la représentent les matérialistes, ne devait rien à une volonté, pourquoi les hommes se dépenseraient-ils tant pour faire progresser leur travail, au lieu d'imiter la nature et d'accroître leur ignorance?
La réalité qui guide et oriente les actions et réactions ordonnées de l'univers ne peut pas agir sans but ni volonté.
Après des années d'efforts ardus, les biochimistes n'ont pu accéder qu'à des matières simples et élémentaires ne comportant pas la moindre trace d'une vie complète. Cette réalisation scientifique a tout de même été accueillie avec des éloges par les milieux scientifiques.
Cependant, personne n'a prétendu que cette réalisation était dûe à un hasard, qu'elle avait été faite sans efforts soutenus, et sans programmation. Alors que certains savants matérialistes continuent d'attribuer tous les systèmes complexes et inextricables de la nature à des facteurs matériels aveugles. De tels jugements constituent autant d'affronts à la logique et à la raison.
Imaginez ce que serait l'épreuve imprimée, si le typographe au lieu d'aligner ces caractères selon un ordre significatif, les ramassait par poignées puis les disposaient aveuglèment sur son cadre.
Plus absurde encore, serait de dire que 100 kg de caractères en plomb éjectés par une lignotype pourraient, s'ils étaient dispersés par le vent, composer un livre traitant de questions scientifiques et ne comportan t aucune erreur.
Une telle fantaisie pourrait-elle avoir des partisans. Que disent les matérialistes athées au sujet de l'apparition des formes diversifiées des caractères de la création et de l'univers, ainsi qu'à propos de l'écheveau des rapports infaillibles régissant les corps célestes, les êtres naturels et tous les corps matériels?
Les caractères qui forgent l'univers (l'atome et ses particules) sont-ils moindres que les caractères d'imprimerie? Et peut-on admettre que ces lettres débordantes de sens, cette disposition bien agencée, et les aspects stupéfiants du livre de la création soient l'oeuvre de l'ignorance, sans aucun but, et qu'il n'existe pas dans ce monde une force omnisciente et ordonnatrice?
Si cette force occulte qui se trouve dans les profondeurs de la matière ne procédait pas d'une intelligence supérieure, quel facteur l'aurait donc conduit et guidé vers l'ordre et l'harmonie?
Si cette force était un facteur dépourvu d'intelligence et de volonté, pourquoi n'entrerait -elle pas dans une phase de désordre, et pourquoi la constitution et la structure de la matière ne tendraient elles pas à la collusion et à l'anéantissement?
C'est ici que la foi en un créateur intervient pour donner un sens à l'existence, et un contenu au monde. Les personnes à l'esprit ouvert et conscient ressentent clairement qu'une force infinie exerce un contrôle sévère et une souveraineté absolue sur l'ordre universel.
Dans le passé, les hommes vivaient dans l'autarcie, dans un environnement restreint, et ordonnaient individuellement leurs vies. Pendant de longues époques, il était naturel de rencontrer le propriétaire terrien, le paysan, et l'artisan sur les lieux mêmes de leur travail.
Il en va autrement à notre époque. L'homme d'aujourd'hui a construit des satellites téléguidés, des machines électroniques, des avions sans pilote, et d'autres instruments et appareils automatiques. Et chacun sait qu'il est possible de fabriquer des appareils équipés pour fonctionner au moment voulu en réaction à des phénomènes déterminés, sans que l'on connaisse ou voie le constructeur.
Par conséquent, nous n'avons plus droit de nier le Créateur, sous prétexte que nous ne voyons pas sa main agir directement.
Bien que la comparaison soit défectueuse, on peut affirmer que le constructeur d'un satellite artificiel ou d'un missile, contrôle le mouvement de son vaisseau spatial à partir d'une base terrestre et d'autres moyens aériens. Mais si l'intervention d'Allah dans les affaires du monde n'est pas perceptible à l'oeil nu, -et bien que nous soyons témoins des phénomènes et des signes manifestes de la grandeur du Créateur du monde et de l'homme- peut-on ignorer carrément le concepteur absolu, le détenteur exclusif de la puissance et de la volonté, et le coordonnateur de tous les mouvements, pour la raison qu'il ne s'inscrit pas dans le cadre spatio-temporel.
Bien que pour la connaissance d'un être qui ne présente pas d'équivalent dans le domaine des sens et de la conscience et que la langue des hommes est impuissante à définir de façon précise, nos moyens sont forts limités, et l'éclairage de notre intelligence est trop insuffisant, et bien que nos rapports ne se font dans ce monde qu'avec les phénomènes, il n'existe pas d'obstacles à une connaissance objective de cet Etre.
Cependant, certains sceptiques à l'esprit défaillant, et dont le regard est porté exclusivement sur les phénomènes naturels, attendent à chaque instant qu'un miracle se produise à l'encontre de l'ordre naturel, pour qu'enfin ils puissent croire en Allah, et reconnaissent son existence.
Mais ils sont inattentifs au fait que tout phénomène nouveau ne joue le rôle de preuve de l'existence d'Allah que provisoirement. Avec le temps, sa fonction de motivation finit par s'estomper, il devient habituel et cesse d'attirer l'attention.
Car tous les phénomènes ont été à leur début exceptionnels, mais ont fini par faire partie du paysage ordinaire de l'existence.
Mais un être non sensible, en particulier un être plein de majesté, de grandeur et de sacralité, fait que les âmes sont constamment sous son influence, il attire vers lui toute l'attention et l'homme a sans cesse le regard tourné vers lui, plaçant en lui tous ses espoirs.
La persistance de l'esprit d'entêtement et d'absence de logique enserrent l'homme dans un cadre étroit, autrement tout serait clair pour tous les hommes.
"En tant que chimiste, je crois qu'Allah veille sur le monde et que la permanence et la stabilité des lois naturelles procèdent de cette surveillance. Au moment où j'entre dans mon laboratoire, je sais, sans le moindre doute, que les lois qui étaient justes hier, seront justes aussi demain, après demain et même jusqu'au Jugement dernier. Autrement, ma vie en laboratoire ne serait rien d'autre que perplexité, doute, et tourment, et l'activité scientifique n'aboutirait à aucun résultat.
Par exemple, si dans mon laboratoire je plaçais sur le feu un récipient d'eau distillé, je sais qu'au moment de l'ébullition, la température de l'eau sera de 100 degrés centigrade, et pour le savoir je n'ai pas besoin d'un thermomètre. Parce que je sais que tant que la pression atmosphérique sera de 76 cm de mercure, l'eau pure entrera en ébullition à 100'. Si la pression est inférieure à 76 cm, moins de chaleur sera nécessaire pour que les molécules d'eau s'évaporent, et par conséquent le point d'ébullition sera inférieur à 100degrés centigrade. Par contre, si la pression atmosphérique est supérieure à 76 cms de mercure, la température d'ébullition sera aussi au-dessus des 100 degrés.
Je peux refaire cette expérience autant de fois que je désire. Quand les chimistes appliquent même dans leur travail quotidien ce rapport entre la pression atmosphérique et la chaleur, ils sont encore plus stupéfaits.
Il en va de même au sujet de toutes les lois régissant l'ordre naturel. Une logique simple commande que c'est un être qui conçoit, réalise et maintient ses lois, et à mon avis, ce concepteur ou cet être n'est autre qu'Allah. La foi en l'existence d'un créateur est une réponse satisfaisante au problème de la création du monde et de son ordre stable."
* LARI, Moussaoui, Dieu et Ses Attributs, Chapitre x, Édité près: Foundation of Islamic C.P.W.