La Première Destruction d'Al-Baqih
Les Wahhabites croyaient que la visite des tombes et mausolées des Prophètes,
des Imams, ou des Saints était une forme d'idolâtrie et totalement anti
islamique. Ceux qui ne se conformèrent pas, donc, à leurs croyances furent tués
et leurs propriétés confisquées.
Depuis leur première invasion en Irak, et jusqu'à nos jours, en fait, les
Wahhabites, aussi bien que les autres dirigeants des Etats du Golfe,
effectuèrent des massacres dont aucun Musulman, en désaccord avec eux, ne fut
épargné. Évidemment, le reste du Monde Islamique regarda ces tombes avec un
respect profond.
De 1205 AH à 1217 AH, les Wahhabites firent plusieurs tentatives pour s’imposer
au Hijaz, mais ils échouèrent. Finalement, en 1217 AH, ils sortirent victorieux
au Taïf où ils versèrent le sang des Musulmans innocents. En 1218 AH, ils firent
leur entrée à Makkah et y détruisirent tous les endroits et dômes sacrés, y
compris celui qui servait de coupole au-dessus de la source de Zamzam.
En 1221, les Wahhabites pénétrèrent à Madina pour profaner Al-Baqih, aussi bien
que toutes les Mosquées qu'ils trouvèrent sur leur chemin. Une tentative fut
même organisée pour démolir la Tombe du Saint Prophète, mais pour une raison ou
une autre, l'idée fut abandonnée.
Dans les années suivantes, il fut interdit aux Musulmans de l’Irak, de la Syrie,
et de l'Egypte d’entrer à Makkah pour le Hajj. Le Roi Al-Saoud posa une
condition préalable que ceux qui souhaiteraient accomplir le Pèlerinage
devraient accepter le Wahhabitesm ou bien se déclarer comme non Musulmans, par
conséquent, n’ayant pas le droit d’entrer dans le Haram.
Al-Baqih fut rasé complètement, sans aucun signe d’une tombe ou d’un tombeau
quelconques. Mais les Saoudiens ne furent toujours pas entièrement satisfaits
d’avoir fait tout cela. Leur roi donna l’ordre aux trois préposés noirs devant
le Tombeau du Prophète pour lui montrer où le trésor des cadeaux de valeur était
stocké. Les Wahhabites pillèrent le trésor pour leur usage personnel.
Des milliers de Musulmans fuirent Makkah et Madina afin de sauver leurs vies
ainsi que de s'échapper à la pression croissante et à la persécution de la part
des Wahhabites. Les Musulmans, partout dans le monde, dénoncèrent cette
sauvagerie saoudienne et exhortèrent le Calife de l'Empire Ottoman de sauver les
tombeaux sacrés de la destruction totale.
Puis, comme on le connaît, Mouhammad Ali Basha attaqua Hijaz et, avec l'appui
des tribus locales, parvint à restaurer la loi et l'ordre à Madina et Makkah,
délogeant les membres du clan Al-Saoud. Le monde musulman entier célébra cette
victoire avec fanfare et réjouissances. Au Caire, les célébrations continuèrent
pendant cinq jours. Sans aucun doute, la joie était, surtout, due, au fait que
les pèlerins, une fois de plus, auront la permission d’aller, librement, au Hajj
et les Tombes Sacrées seront, de nouveau, reconstituées.
En 1818 A.H, le Calife Ottoman, Abdoul Majid et ses successeurs, Califes Abdoul
Hamid et Mohamed, effectuèrent la reconstruction de tous les endroits sacrés,
reconstituant, ainsi, l'Héritage Islamique de tous les emplacements importants.
En 1848 et 1860 A.H, d'autres rénovations furent réalisées aux frais de,
presque, sept cents mille livres, la plus grande partie provenant des donations
rassemblées au Tombeau du Saint Prophète.
Le Second pillage par les Wahhabites
L’Empire Ottoman ajouta à la splendeur de Madina et de Makkah la construction
des structures religieuses d’une grande beauté et de valeur architecturale.
Richard Burton, qui visita les Mausolées Sacrés en 1853 A.H, déguisé en musulman
afghan et ayant adopté Abdoullah comme nom musulman, parle de Madina qui
s’enorgueillit de 55 mosquées et de Tombeaux sacrés. Un autre aventurier Anglais
qui visita Madina en 1877-1878 A.H, la décrit comme une petite belle ville
ressemblant à Istanbul. Il écrivit au sujet de ses murs blancs, de ses minarets
minces couverts d’or et de ses jardins verdoyants.
En 1924, Les Wahhabites pénétrèrent, une seconde fois, au Hijaz et effectuèrent
un pillage et un massacre impitoyables. Les gens furent tués dans les rues. Les
maisons furent rasées complètement. Les femmes et enfants n’en furent pas
épargnés.
Awn bin Hashim (le Shérif de Makkah) écrit :
" Devant moi, une vallée apparaissait avoir été pavée de cadavres, partout, du
sang desséché tachait tout autour. Il y avait à peine un arbre où deux corps
s’allongeaient à son tronc."
Madina se rendit à l'attaque des Wahhabites en 1925. Tout l'Héritage Islamique
fut détruit. La seule Tombe qui resta intacte fut celle du Saint Prophète (saw).
Ibn Jabhan déclare :
" Nous savons que le Mausolée se tenant sur la tombe du Saint Prophète est
contre nos principes et avoir sa tombe dans une Mosquée est un péché
abominable."
Les tombeaux de Hazrat Hamza et d'autres martyres furent aussi démolis à Ohod.
La Mosquée du Prophète fut bombardée. En réponse aux protestations faites par
les Musulmans, Ibn Saoud donna l’assurance qu’elle sera restaurée, mais la
promesse ne fut jamais respectée. Une promesse fut donnée que Hijaz aura un
Gouvernement Islamique Multinational. Elle fut aussi abandonnée.
En1925, Jannat al-Mou'alla, le cimetière sacré de Makkah, fut démoli, en même
temps que la maison où le Saint Prophète était né. Depuis lors, ce jour devint
un jour du deuil pour tous les Musulmans.
N'est-il pas étrange de voir cela que les Wahhabites trouvent injurieuse la
préservation des Tombeaux et Mausolées ainsi que des autres Lieux importants,
tandis que les restes de leurs rois Saoudiens sont gardés aux frais des millions
de dollars ?
*source : www.al-islam.org/shrines/Baqih et traduit par moullanissar)