La «bataille
d’Ohod», en l’an 3 de l’hégire, oppose encore les Mecquois dirigés par Abou
Sufiãn aux croyants de Médine; au cours de ce combat qui se déroule dans la
plaine d’Ohod - située près de Médine - trois mille Mecquois affrontent sept
cents Musulmans.
Au début, les forces du Prophète ont l’avantage mais, une série d’erreurs
provoque leur encerclement puis leur défaite. Les pertes musulmanes sont lourdes:
l’oncle du Prophète, Hamza, meurt en martyr avec près de soixante-dix hommes, la
plupart des «ansãr»; Le Prophète est blessé au front; d’ailleurs, c’est
l’agresseur du Prophète qui, ayant frappé l’épaule de ce dernier, a crié: «J’ai
tué Mohammad» et a semé ainsi la panique parmi les Musulmans. Seuls l'Imam
’Ali (P) et quelques autres dirigent courageusement cette résistance acharnée,
qui continue jusqu’à la tombée du jour, entraînant le regroupement des Musulmans
qui avaient fui à l’annonce de la mort de leur chef.
Les Mecquois étaient déterminés à se venger de leur défaite à Badr. Leurs femmes
ne pouvaient pas accepter que leurs braves champions aient été si facilement
vaincus par les Musulmans, et elles se moquaient de la faiblesse de leurs
hommes. Abou Soufiyane voulait garder la colère des gens vive et il interdit
tout deuil tant qu’ils n’auraient pas entièrement vengé leurs camarades tués.
Les sentiments des gens étaient nourris encore plus par certains Juifs qui
composaient des poèmes les incitant à la guerre.
Lorsque le Saint Prophète (s) bloqua les routes aux caravanes Koraïchites vers
l’Irak, ce fut la goutte de trop! Les chefs Mecquois décidèrent qu’ils avaient à
présent assez de raisons pour s’attaquer aux Musulmans. Les commerçants
Koraïchites auraient à nouveau accès aux routes si les Musulmans étaient vaincus
; ils acceptèrent donc de payer toutes les dépenses pour la guerre.
Abou Soufiyane était conscient de la bravoure des Musulmans et il savait qu’il
lui faudrait plus d’hommes qu’eux s’il voulait emporter la guerre. Il lista donc
les tribus de Kanànah et de Sakif, leur promettant des armes et toutes les
provisions pour le séjour.
Un grand nombre d’esclaves se jouinrent également aux Koraïchites en espérant
acquérir ainsi leur liberté. Parmi eux, se trouvait Wahchi, un esclave
Ethiopien. Il possédait une grande adresse dans l’utilisation des lances et on
lui avait promis sa liberté s’il tuait le Saint Prophète (s), Imam Ali (a) ou
Hamza.
Abou Soufiyane parvînt ainsi à préparer une importante armée de 700 hommes en
armures, 3 000 soldats sur chameaux, une cavalerie de 200 hommes et un groupe de
fantassins. Cette armée se mit en marche vers Médine et campa au pied des
collines d’Ohod, le 5 Chawwal 3 A.H.
Le Saint Prophète (s) était mis au courant des intentions des Koraïchites par
son oncle Abbass qui résidait à la Mecque. Après consultation des Musulmans, il
décida de faire face à l’ennemi en dehors des limites de la ville de Médine pour
3 raisons :
1. Un face à face dans les rues étroites
de Médine ne serait pas organisé et les soldats ne pourront pas faire bloc face
à l’ennemi. De plus, une fois que l’ennemi aura franchi la ville, la vie des
femmes et des enfants serait en danger.
2. L’ennemi pourrait encercler la ville et
contrôler toutes les routes menant hors de la cité. Un tel siège porterait
atteinte au moral des Musulmans.
3. Le Saint Prophète (s) ne faisait pas confiance à
certains hypocrites comme Abdoullah Oubay, et craignait que ceux-là ne fassent
du mal aux Musulmans à l’intérieur même de la ville.
Le Saint Prophète (s) accompagné de 1 000 hommes se mit donc en route vers Ohod
à 5 Km de Médine. Abdoullah Oubay, qui voulait se battre à Médine, déserta
l’armée Musulmane avec 300 de ses hommes.
Il prétexta que le Saint Prophète (s) avait écouté les plus jeunes plutôt que de
l’écouter, lui. Il ne restait au Saint Prophète que 700 hommes. Seuls 100
d’entre eux portaient une armure et ils n’avaient que 2 chevaux en tout.
Le Saint Prophète (s) se mit à préparer son armée à l’attaque. 50 archers
étaient flanqués entre deux collines d’Ohod afin de veiller à l’armée contre
toute attaque par l’arrière. Ils avaient reçu l’ordre strict de ne quitter leurs
postes sous aucun prétexte, quel que fût le dénouement de la bataille.
Le Saint Prophète (s) avait conscience que les Musulmans seraient inquiets
d’être surpassés en nombre par le camp ennemi; c’est pourquoi il renforçait leur
moral en leur disant: "C’est une tâche difficile que de combattre l’ennemi, et
seuls ceux qui seront guidés et soutenus par Allah resteront inébranlable .
Souvenez-vous qu’Allah est avec ceux qui L’obéissent , tandis que Chaytane est
le compagnon de ceux qui Le désobéissent. Restez fermes au Djihad et profitez-en
pour bénéficier des bénédictions promises par Allah. Nul ne mourra dans ce monde
tant qu’Allah ne l’aura pas décidé." Il leur dit ensuite de ne pas commencer la
bataille tant qu’ils n’auront pas reçu l’ordre de se battre.
Du côté des Mecquois, Abou Soufiyane avait divisé son armée en 3, les hommes
armés étant placés au milieu. Les hommes étaient à présent prêts et la petite
troupe des Musulmans prête à laisser leurs vies pour défendre l’Islam faisait
face à la grosse armée de mécréants.
L’homme qui commença la bataille d’Ouhoud s’appelait Talha bin Abi Talha, un
grand guerrier de l’armée d’Abou Soufiyane. Il s’engagea dans le champ de
bataille et défia les Musulmans à se battre un contre un. Le défi fut accepté
par Imam Ali (a) et en moins de deux le corps inerte de Talha gisait sur le sol.
L’étendard fut pris par deux de ses frères, mais les deux furent abattus par les
flèches des Musulmans.
Neuf Mecquois prirent l’étendard, l’un après l’autre, mais chacun d’eux fut
envoyé en enfer par Imam Ali (a). Ensuite, une soldat Ethiopien du nom de Sawaab
s’avança sur le champ. Il avait un visage effrayant et en le voyant aucun
Musulman n’osa avancer. Cet homme fut tué par Imam Ali (a) d’un seul coup.
Voyant ses hommes si facilement tués, Abou Soufiyane ordonna une attaque
générale. Les deux armées firent face et le bruit des armes retentissait dans
l’air. Du côté des Musulmans, Hamza, Abou Doujana et Imam Ali (a) firent preuve
d’héroïsme et de vaillance et le chaos se mit à régner dans l’armée d’ Abou
Soufiyane.
A ce moment-là, l’esclave Ethiopien Wahchi se mit discrètement derrière Hamza et
d’un lancer précis et instantané, le maudit transperça Hamza à l’abdomen et
l’assassina.
Les Musulmans continuèrent à attaquer l’ennemi avec succès et les Mecquois
commencèrent à perdre confiance. Après avoir perdu beaucoup d’hommes, ils
décidèrent de se retirer et se prirent la fuite.
Ce fut à ce moment-là que les Musulmans commirent une grossière erreur qui leur
coûta beaucoup: au lieu d’obéir le Saint Prophète (s) et de poursuivre l’ennemi
en dehors du champ de bataille, ils déposèrent les armes et se mirent à ramasser
le butin.
Pensant que la bataille était finie, la majorité des archers bloquant le passage
vers les collines quittèrent leurs postes pour ramasser le butin, malgré les
ordres de leur chef.
Un des commandants Mecquois, Khalid bin Walid, fuyait lorsqu’il saisit
l’opportunité d’attaquer les Musulmans par l’arrière. Il rassembla ses hommes et
lança une furieuse attaque par l’arrière.
Les Musulmans furent tellement surpris qu’ils ne savaient plus que faire. Dans
la confusion, leurs rangs furent désordonnés. Les Mecquois qui s’étaient retirés
se rassemblèrent à nouveau pour une attaque frontale.
Le porte-étendard Musulman, Muss'ab bin Oumair fut tué. Il avait une grande
ressemblance avec le Saint Prophète (s) et les Mecquois se mirent à clamer que
le Saint Prophète (a) était mort. Cela jeta encore plus les Musulmans dans le
chaos et la consternation.
Beaucoup de leurs célèbres personnalités perdirent courage. Certains, moins
tenaces, comme Abou Bakr et Oumar bin Khattab jetèrent leurs épées ne voyant
plus l’intérêt de se battre si le Saint Prophète (s) n’était plus. Oussman aussi
s’enfuit, s’éloignant tellement qu’il ne revînt à Médine qu’au bout de 3 jours.
D’un autre côté, bien des soldats vaillants restèrent fidèles et s’engouffrèrent
parmi les Mecquois, déterminés à se battre jusqu’à leur dernier souffle. Cela
continua ainsi jusqu’à ce qu’un Musulman voie le Saint Prophète (s) et se mit à
hurler le plus fort possible que le Prophète était encore en vie.
Les Musulmans reprirent leurs esprits mais le Saint Prophète (s) était
maintenant devenu la cible des Mecquois. Les Mecquois se mirent à l’attaquer et
une épée brisa ses deux dents supérieures. Il était tombé dans une fosse
lorsqu’Imam Ali (a) le trouva et le protégea contre les attaques constantes des
Mecquois. D’autres fidèles, incluant la valeureuse dame Oumme Ammarah,
empêchaient également l’ennemi d’approcher le Saint Prophète (s) et l’abritaient
contre la pluie de flèches.
Ce fut dans cette bataille que la réputation de l’Imam Ali s’affirma et il fut
reconnu comme un maître en attaque à l’épée. Il se battait avec une telle force
que son épée se brisa. Le Saint Prophète (s) lui remit alors sa propre épée
"Zoulfikar". Appréciant la bravoure d’Imam Ali (a), la voix de l’ange Djibraîl
retentit des cieux: "Point de guerrier qu’ Ali; point
d’épée que Zoulfikar."
(Là ftàh
illà ‘Ali, là sayfa illà Zoulfikar)
Les forces Mecquoises avaient retourné la situation mais ils étaient trop
épuisés pour pouvoir profiter de leur avantage en attaquant Médine ou en faisant
descendre les Musulmans des hauteurs des collines d’Ohod. Ils satisfirent leur
désir de vengeance en commettant des atrocités à l’égard des blessés, leur
coupant les oreilles, le nez et mutilant ainsi leurs corps. Le brave Hamza
faisait partie de ces martyrs. Hind, la femme d’Abou Soufiyane lui arracha le
foie qu’elle mâcha.
Dans cette bataille, 70 Musulmans furent martyrisés et 70, blessés. L'Imam Ali
(a) fut aussi gravement blessé. Les Mecquois perdirent 22 guerriers parmi
lesquels 12 furent tués par Imam Ali (a).
Bien que les Musulmans subirent de lourdes pertes dans cette bataille, les
effets de cette défaite leur furent bénéfiques; en effet, ils tirèrent la leçon
de cette guerre qu’ils avaient perdue parce qu’ils n’avaient pas suivi les
ordres du Prophète. Leur défaite était une épreuve pour eux, et des
cendres de la bataille, ils ressortirent plus déterminés et désireux de défendre
leur foi et leur cause : l’Islam.
Les deux armées s’étaient promis, à la fin de la bataille, de se retrouver
l’année prochaine au même endroit, à la même époque. Le Prophète et ses hommes
se présentèrent au moment convenu mais, les forces des infidèles évitèrent
l’affrontement.
*source: www.shira974.fr