Certains enfants ont un comportement anormal. Nous ne parlons pas des enfants qui sont nés attardés mentaux ou atteints d’une maladie génétique, nous entendons ici cette catégorie d’enfants qui, tout en étant physiquement bien constitués, témoignent de troubles comportementaux plus ou moins graves. Face à ces cas, il convient de chercher les causes à l’origine de cet état. S’il s’agit d’une maladie, liée à une carence physique ou intellectuelle due à un phénomène génétique ou un choc, il faut la traiter à l’aide de la médecine. et l’éducation, au sens accepté du terme, n’y pourra rien.
Education
Il est donc clair qu’un programme éducatif s’applique avant tout à des enfants
saints de corps et d’esprit, auquel cas il aura des effets tout à fait
efficaces. Bien entendu, ce type de programme éducatif peut également
s’appliquer aux enfants atteints d’une maladie mentale, mais les résultats
seront sans doute moindres que dans le cas précédent.
On doit bien sûr garder à l’esprit que l’éducation des enfants est aujourd’hui
une affaire sociale des plus importantes qui conditionne le succès de l’humanité
de demain. C’est pourquoi la puériculture est un sujet d’étude pris au sérieux
par l’ensemble des pays développés et que nombre d’études sont réalisées à ce
sujet. Des institutions spécialisées ont été fondées pour observer, comprendre
et étudier le comportement des enfants dans le but d’améliorer l’éducation des
générations à venir. Bien entendu, la religion islamique a évoqué ces sujets dès
le 7ème siècle et son programme éducatif est des plus évolués, aujourd’hui
encore.
Nul doute que nombre de difficultés rencontrées par les enfants et de carences
éducatives touchant leur éducation provient d’un manquement de la part de leur
famille.
Parfois, les parents sont eux-mêmes des gens pervers, corrompus et ayant mauvais
caractère, et éduquent leurs enfants dans ces conditions. Il est logique que ces
enfants soient influencés par ces regrettables traits de caractères. Alors que
certains parents limitent leur devoir à subsister aux besoins alimentaires et
matériels de l’enfant, d’autres sont conscients de leur lourde responsabilité en
matière d’éducation, mais ignorent comment s’y prendre suite à une négligence de
leur part. En tout cas, l’indifférence des parents par rapport à l’éducation de
leurs enfants conduit bientôt ces derniers à dévier de la voie droite et à Dieu
ne plaise, à commettre des pêchés !
La structure mentale, morale et comportementale de l’enfant est formée dès le
plus jeune âge.
Dis : chacun agit selon sa fabrique (Le voyage nocturne, 84)
Cela signifie que les actions de l’être humain se conforment à sa moralité et sa
structure mentale. Or, sa « fabrique » psychologique prend forme très tôt et
l’on peut dire que les sentiments psychologiques de l’enfant sont activés dès
les premières semaines suivant la naissance et pendant l’allaitement. Alors que
le bébé est incapable de marcher, de parler et demeure obligé de rester allongé
dans son landau, un comportement violent ou au contraire doux de la part des
parents, notamment de la mère, influencera grandement l’enfant positivement ou
négativement.
Dès cet âge, les parents doivent prêter toute leur attention au confort moral et psychologique de l’enfant. Le saint Prophète de l’islam paix sur lui et sa famille respectait pleinement tous les principes de la bonne éducation des enfants et témoignait son affection et son respect à l’égard de ses propres enfants ainsi qu’à l’égard des enfants des gens conformément à leur âge.
On rapporte d'Umm al-Fadel, épouse d'Abbas ibn al-Muttalib et nourrice de l’Imam al-Hussein paix sur lui : « le saint Prophète prit al-Hussein dans ses bras – qui était un nourrisson – lequel urina sur la tunique du Prophète. Je repris alors al-Hussein des bras du Prophète avec une telle violence que le bébé se mit à pleurer. Le saint Prophète dit : « doucement, ô Umm al-Fadel, car on peut laver ma tunique avec de l’eau, mais qu’est-ce qui pourra effacer cette indisposition du cœur d'al-Hussein ? » » (Hediyya al-ahbab, p.176).
Bien qu’il soit impotent, le nourrisson comprend les comportements violents qui l’indisposent de même qu’il apprécie les comportements doux et gentils. En l’occurrence, quand le nourrisson urine sur une personne, il n’est pas conscient du regard que la société porte sur cet acte, aussi le saint Prophète conseille t-il de ne pas empêcher avec force l’enfant de faire son besoin naturel et de le laisser libre d’uriner. En plus, l’empêcher de terminer s’oppose aux principes hygiéniques élémentaires. Enfin, se comporter violemment avec son nourrisson suscite sa tristesse et laisse une trace indélébile sur sa psyché.
On raconte que « le saint Prophète invita les gens à la prière accompagné de son
petit-fils al-Hassan ibn Ali. Il le fit asseoir près de lui et commença la prière.
L’une des prosternations dura longtemps. Je levai la tête d’entre les prieurs et
je vis al-Hassan assis sur l’épaule du Prophète. Quand la prière fut terminée, les
gens lui dirent : tu t’es prosterné pendant la prière comme on ne l’a jamais vu
et l’on pensait qu’une révélation descendait sur toi. Il répondit : rien ne me
fut révélé mais mon fils se tenait sur mon épaule et je voulais éviter de me
presser et de remettre al-Hassan sur le sol, j’ai attendu qu’il descende lui-même »
(Bihar, t.10, p.82).
On notera les points suivants : la personnalité de l’enfant se renforce mieux
quand on lui témoigne son respect en présence des gens. Par ailleurs, le saint
Prophète utilisait cette occasion pour enseigner les bonnes manières aux gens.
« L’amabilité envers les enfants est une habitude du Prophète »
(Muhajja al-baydha, t.3, p.366)
En se comportant respectueusement et gentillement envers les enfants, le saint
Prophète obtenait les résultats suivants: un peuple indépendant et ayant
confiance en soi, ce qui constitue le meilleur capital aux yeux du chef d’un
pays légal et libre.
Le bon comportement et les sentiments agréables du saint Prophète envers les
enfants ont suscité chez eux un attachement très fort envers le Prophète.