Ghadir, la vérité intemporelle Grâce au nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le
Très-Miséricordieux
« Aujourd’hui, les mécréants
désespèrent de votre religion : ne les craignez donc pas, craignez-Moi.
Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon
bienfait. Et il M’agrée que la Soumission soit votre religion »
(verset 3, sourate Al-Ma’ida, chapitre V du saint
Coran)
Serviteur du Créateur de l’univers, tu es successeur du Prophète et son héritier,
celui-là même qui s’est exprimé en ces termes à ton propos : « Par ce même
Dieu qui m’a chargé de Sa mission, celui qui mécroit ton droit, n’a pas cru en
moi, et celui qui renie ton Autorité, n’a pas témoigné de l’unicité de Dieu. Et
quiconque empêche les hommes à te suivre, figure parmi les égarés et celui qui
n’est pas guidé vers toi, n’est pas en vérité guidé vers Dieu et Ses
enseignements »
O Emir des croyants ! Tu es la preuve de Dieu à tous Ses serviteurs, le guide
des hommes vers le salut, le bagage des serviteurs de Dieu au Jour de la
Résurrection.
O Emir des croyants ! Le Seigneur t’a placé haut dans ce monde d’ici-bas et Il a
élevé ton rang dans l’Au-delà. Il a ouvert tes yeux sur tout, sur tout ce qui
resta occulte aux yeux de ton ennemi.
Les rituels ont pris fin les musulmans ont déjà célébré une grande fête, l’Aïd
el-Kebir, et maintenant ils se préparent pour fêter un autre bienheureux
événement : le jour où le Seigneur le Très Haut dans son immense mansuétude a
gratifié Ses serviteurs en leur parachevant la religion, le jour où par ordre
Dieu, Son très vénéré Messager a pris la main de son cousin et gendre, Ali fils
d’Abitaleb pour le désigner comme son successeur et testateur, le jour où le
Autorité d’Ali a été scellé, pour ainsi être le garant de la pérennité de la
sainte religion.
Et ce sont les Gens de la Demeure qui se sont attelés à alimenter la foi et la
connaissance de l’Umma islamique, et dotés du thesaurus du savoir divin – du
Livre de Dieu (le Coran) et de la sunna du Prophète (Pslf) – ce sont qui se sont
dressés contre dérives et dépravations. Et ce sont toujours eux qui ont
vaillamment défendu la sainte religion dans ses fondements dès qu’un danger l’a
menacée.
Et en ce 18 de la lune de Thul-Hijja nous célébrons un bienheureux événement, la
fête de Ghadir, la fête de l'Autorité d’un grand homme qui fut l’incarnation du
juste et de l’équité, d’un grand homme dont la pensée, le verbe et l’acte
représente la quintessence de l’Islam dans la formation des générations.
D’un grand homme qui ne fit qu’appliquer les préceptes du Seigneur le Très haut
et de Son messager dans tout ce qu’il accomplissait. D’un grand homme à qui le
grand Prophète de l’Islam avait dit : « O Ali ! Tu es pour moi ce qu’était
Haroun pour Moïse, sauf qu’après moi nul messager ne viendra. Je t’informe que
ta mort et ton existence seront avec moi et sur la base de ma sunna »
Tel un flambeau lumineux, cette figure intemporelle de toute l’Humanité, le
Prince des croyants éclaire, dans son verbe et dans son acte, le chemin jalonné
d’écueils de l’homme vers le salut, scellant la trame et la chaîne de son
existence à la perfection de l’homme, travaillant inlassablement pour le bonheur
des humains dans le monde d’ici-bas et leur salut dans l’Au-delà, désaltérant
les hommes à leur source intarissable de science et de piété.
Le vénéré Ali – béni soit-il – figure parmi ces rares personnes qui tout au long
de l’Histoire, ont su conjuguer avec brio équité et pouvoir, gravant à jamais en
lettre d’or leur nom dans les annales de l’Humanité entière.
Quoi de plus éloquents que ses propres dires pour le décrire :
« Je n’ai jamais oublié le pacte que j’ai scellé avec mon Seigneur, dans tout
ce que j’accomplis, j’ai une preuve claire de la part de Lui qu’Il a dit à Son
messager et que le Prophète me l’a dit à son tour. Et en vérité, je marche sur
un sentier lumineux, et je prononce ouvertement et sans crainte ces paroles
»
Le penseur et philosophe érudit du monde de l’Islam, le feu savant Mohammad Taqi
Jaafari donne un aperçu de ce qu’était et est l’Imam Ali pour les hommes :
« L’amour est un phénomène suprême, proprement humain qui se trouve chez tous les hommes. Chez les communs, une petite erreur, l’amour se métamorphose en inimité mais chez l’homme parfait, les tendances personnelles et les désirs de l’âme charnelle n’ont aucun effet sur cet amour et c’est à l’aune du juste qu’il est mesuré, puisque chez eux, l’homme est par nature digne de l’amour. Ce phénomène se cristallise entièrement dans la conduite d’Ali fils d’Abitaleb tout au long de sa vie bénéfique.
A la guerre et au moment de la paix, dans la société et au sein du foyer familial, avec l’ami et l’ennemi. A titre d’exemple, relatons cet épisode de la vie de l’Emir des croyants à la bataille de Safein où l’armée de l’Imam Ali et celle de Moawiya se trouvaient face à face.
Lorsque Moawiya et ses hommes eurent accès à l’Euphrate, ils fermèrent la
route sur l’armée de l’Emir des croyants, leur interdisant l’accès à l’eau, les
exposant ainsi à la soif et ainsi à la mort. Mais lorsque les hommes de l’Imam
Ali repoussèrent l’armée de Moawiya, le Prince des croyants, pour qui fermer les
vannes de l’Euphrate même sur l’ennemi contredisait tout le code de chevalerie
et de l’esprit de loyauté, permit aux hommes de Moawiya d’en avoir accès.
Lorsque l’Imam Ali accepta le leadership des musulmans, il jeta les bases de
l’équité, restitua les droits bafoués du peuple, il combattit la misère, la
dépravation et la ségrégation. Il fut le serviteur probe de Dieu et sur Son
sentier, il fut endurant dans la guerre sainte.
Il appliquait à la lettre Son livre et il resta fidèle à la sunna de Son
messager. Il célébra l’Office et fit la zakat, l’Aumône canonique, il recommanda
le louable et prohiba le blâmable, il fit tout cela avec effervescence pour
obtenir Sa gratitude et parvenir à Ses promesses. Il ne craignait ni les
vicissitudes du temps ni les difficultés de l’époque, et il ne sentit jamais
faillir devant les problèmes et ne recula devant aucun guerrier. En vérité, il
œuvra dûment sur le sentier de Dieu, et soumis à la volonté divine, il fit
preuve d’endurance et de patience devant les tourments et les affres.
Il fut le premier homme à avoir foi en Dieu et le premier à Lui avoir célébré
l’Office, et le premier à faire la guerre sainte et le premier à dévoiler sa foi
dans le pays même de polythéisme. En ce temps là où la terre s’enlisait dans
l’égarement et sombrait dans les ténèbres, et Satan était ouvertement adoré, il
fut celui qui disait : « Qu’ils soient nombreux les gens qui m’entourent,
cela ne m’apportera pas honneur et s’ils me quittaient tous et m’abandonnent je
ne les supplierais pas et je ne m’en lamenterais pas »
Et lorsqu’il s’accrocha à la câble de Dieu, il se sentit fort et lorsqu’il
préféra l’Au-delà au monde d’ici-bas, il fit preuve de piété, Dieu aussi le
confirma et le guida sur Son chemin, purifia son cœur et le gratifia. Point
d’ambivalence dans sa conduite, nulle dissonance dans son verbe et aucune
perturbation dans son état.
L’Emir des croyants, l’imam Ali – béni soit-il – transmit à la lettre, dans son
verbe et par l’acte, le message de Ghadir, qui est d’établir l’équité et le vrai.
C’est le message même du Seigneur le Très haut et de Son messager, qui se
cristallisa au jour de Ghadir. Et ce message reste à jamais vivant, malgré les
aléas du temps, afin que tout un chacun sache que notre monde a besoin des
hommes justes et probe pour le diriger vers le salut.
Le jour d'al-Ghadir montre à
l’humanité entière comment l’homme infaillible est désigné pour se charger de la
guidance de la société afin que la brise vivifiante de l’équité embaume le monde
de son parfum exquis. Et c’est peut-être pour cette même raison que le Prophète
de Dieu voit en le jour de Ghadir, une des plus grandes fêtes des musulmans.