La limitation de la polygamie en Islam
L’Islam n’a ni inventé la polygamie (car elle existait depuis des siècles avant
l’avènement de l’Islam), ni ne l’a abolie, car il n’y a pas une autre solution à
certains problèmes sociaux. L’Islam n’a fait que réformer cette ancienne coutume.
Avant l’Islam, on pouvait avoir un nombre illimité de femmes et former un harem.
L’Islam a prescrit une limite maximum. Personne n’a le droit d’avoir plus de
quatre femmes. Ceux qui avaient plus de quatre femmes lorsqu’ils embrassèrent
l’Islam furent contraints de se séparer de celles qui excédaient ce nombre.
Ainsi, un homme nommé Ghaylan Ibn Aslamah avait dix femmes, et le Prophète (Pslf)
lui ordonna de divorcer d’avec six d’entre elles. Nawfal Ibn Mu`ãwiyah, en avait
cinq, et le Prophète (Pslf) exigea de lui qu’il se sépare de l’une d’elles.
Selon un récit des traditions chiites, à l’époque de l’Imam Al-Sãdiq, un
Zoroastrien embrassa l’Islam. Il avait sept femmes. On demanda alors à l’Imam
As-Sãdiq (Psl) ce que cet homme devait faire avec ses femmes. L’Imam As-Sãdiq
répondit qu’il devait se séparer de trois d’entre elles.
Les harems
L’autre raison pour laquelle la polygamie en Islam est critiquée, c’est le
système du harem adopté par les anciens califes et sultans qui régnèrent sur le
monde musulman. Quelques écrivains chrétiens et certains missionnaires ont
décrit la polygamie en Islam comme étant l’équivalent du système du harem dans
tous ses aspects honteux et cruels.
Malheureusement, certains de nos propres écrivains, qui répètent comme des
perroquets les idées émises par les Européens, associent improprement la
polygamie au harem. Ils n’ont pas suffisamment d’esprit indépendant pour pouvoir
distinguer ces deux pratiques bien distinctes.
D’autres conditions
Outre la condition de la justice et de l’égalité dans le traitement des épouses,
il y a d’autres conditions que le mari doit remplir. Nous savons tous qu’une
femme a un nombre de droits financiers et autres que le mari doit assurer. Un
mari a le droit d’avoir plus d’une femme, à condition que sa situation
financière le lui permette. En fait, la condition financière est posée même pour
le premier mariage, mais le contexte de notre sujet ne nous permet pas d’en
débattre.
Les capacités physiques et sexuelles sont d’autres exigences préalables.
Il est rapporté dans "Al-Kãfî" et "Al-Wassã’il" que l’Imam As-Sãdiq a dit que
tout homme ayant réuni autour de lui un nombre de femmes sans pouvoir satis
faire leurs instincts sexuels, supportera leur péché si elles tombent dans la
débauche et l’adultère.
L’histoire des harems nous rapporte beaucoup de cas où de jeunes femmes faisant
partie d’un harem furent forcées de recourir à la débauche sous la pression de
leur besoin sexuel, ce qui conduisait parfois au crime et au meurtre.
A présent le lecteur connaît sans doute les causes de la polygamie et sait
pourquoi l’Islam ne l’a pas abolie. Il doit pouvoir connaître également les
conditions et les limites que l’Islam a prescrites à cet égard. L’Islam n’a pas
déprécié la femme avec l’autorisation de la polygamie, bien au contraire, il lui
a rendu un grand service. Si la polygamie n’était pas autorisée même là où le
nombre des femmes en âge de se marier dépasse celui des hommes, les femmes
seraient devenues des marionnettes bon marché entre les mains des hommes. Elles
auraient pu être traitées pire que les esclaves, car l’homme reconnaît l’enfant
d’une esclave comme étant le sien, mais il ne reconnaît pas la concubine ou la
maîtresse comme étant la sienne.
*Source: MUTAHARI. Mortadhã, Les Droits de la femme en Islam, Traduit par al-Bostani, éd. Ansariyan, Téhéran, 2002, PP.311-313.