"La première personne qui se présentera devant moi, c'est Fâtimah, la fille de
Mohammad."
A l'époque où les musulmans étaient, en vue de leur préparation, à la Mecque, le
milieu dans lequel ils évoluaient était durement orageux et leurs conditions de
vie étaient excessivement difficiles.
C'était au début de l'Islam, alors que les musulmans ne constituaient encore
qu'une petite minorité, alors que tous les pouvoirs, la force, la souveraineté
et la richesse étaient à la main des ennemis cruels et ignorants de l'Islam qui
faisaient ce qu'ils voulaient. Ils ne manquaient jamais une occasion pour
molester les musulmans et toutes les pires insultes et toutes les plus terribles
accusations, ils les ont faites contre le haut grade du Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa
famille).
A cette époque, deux personnes se distinguaient des autres de par leur dévotion
et leur amour du sacrifice: Parmi les femmes, c'était Khadija qui savait panser
à merveille les blessures du cœur et du corps du Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa
famille). Elle soufflait là poussière du chagrin et de la tristesse du cœur sacré du
Prophète avec ses sacrifices, son amitié, sa gentillesse, sa compassion et sa
sympathie.
Parmi les hommes, c'était Abou Taleb, l'illustre père de l'Emir des croyants,
Ali (Que la Paix de Dieu soit sur lui) qui exerçait de son influence et était respecté par les
mecquois. Il était doté d'une intelligence, d'une sagacité et d'une
clairvoyance. incroyables. Il représentait un soutien robuste pour le Prophète
de l'Islam (Que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) et était son ami sincère, son assistant et
son aimable protecteur. Ces deux amis fidèles du Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa
famille), ces deux grands personnages, ces deux êtres dévoués, malheureusement sont
décédés l'un, peu de temps après l'autre, au cours de la dixième année de la
prophétie. Ils mirent en deuil le Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) et l'Envoyé de Dieu
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur
sa famille) se retrouva seul, privé de ces deux
compagnons loyaux.
Pour comprendre l'étendue de la peine que ressentait le Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa
famille) suite à la disparition de ces deux personnages qui contribuèrent
considérablement au développement de l'Islam, il suffit de savoir que cette
année où ils décédèrent fut nommée l'année du chagrin et de la tristesse!
Mais, il faut savoir que quand Dieu rappelle à lui un de ses serviteurs
bienfaisants, il ne le fait jamais sans le remplacer par un autre serviteur
bienfaisant. C'est ainsi que ces deux êtres illustres laissèrent, chacun en
souvenir, un enfant, et ces deux enfants allaient suivre leur chemin et jouer à
la perfection leur rôle. L'Emir des croyants, Ali
(Que la Paix de Dieu soit sur lui), souvenir
d'Abou Taleb, devint, comme son père, le protecteur, le défenseur, l'assistant et
l'ami du Prophète (Que la Paix de Dieu
soit sur lui et sur sa famille). Alors que du vivant d'Abou Taleb
il était un des proches du Prophète (Que
la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille), après la mort de
son père, il se chargea de combler le vide laissé par lui. Quant à Khadija,
elle laissa en souvenir sa fille, Fâtimah
(Que la Paix de Dieu soit sur elle). un être doux,
aimable, vertueux, dévoué et toujours prêt à se sacrifier, qui en permanence aux
côtés du Prophète (Que la Paix de Dieu
soit sur lui et sur sa famille) soufflait la poussière de la
tristesse et du chagrin du cœur pur de son père.
L'Imam Ali (Que la Paix de Dieu soit sur
lui), à cette époque avait dix neuf ans tandis que Fâtimah
(Que la Paix de Dieu soit sur elle), selon les célèbres hadiths, n'en avait guère que cinq. Il est
intéressant de savoir que tous deux vivaient au domicile du Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa
famille) et remplissaient, en amis intimes, les moments de solitude du
Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille).Il restait alors trois années pour l'Hégire
(Emigration), trois années qui promettaient de dures aventures et de fortes
tempêtes, chargées de douleurs et de peines, de molestassions et d'insultes,
d'efforts sans cesse répétés par les ennemis pour la disparition de l'Islam et
des musulmans. Parfois, il arrivait que les cruels ennemis jetassent de la terre
ou de la cendre à la tête du Prophète (Que
la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille). Quand celui-ci
revenait à la maison, Fâtimah (Que la
Paix de Dieu soit sur elle), nettoyant la terre et la cendre
de sur la tête et le visage de son père, ne manquait pas de verser les larmes
qui venaient remplir ses yeux.
Le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) lui disait alors:
" Ne sois pas triste ma fille et ne verse pas de larmes car Dieu est le gardien
et le protecteur de ton père."
Parfois aussi, les ennemis se réunissaient à côté de la pierre d'Ismaël et
prêtaient serment aux idoles que, là où ils trouveraient "Mohammad", ils le
tueraient. Fâtimah, informée de la situation, courait alors avertir son père
pour qu'il fit plus attention à lui. Voilà à quel point Fâtimah était
soucieuse de défendre et de protéger son père et ce, pas uniquement au sein de
son foyer mais aussi à l'extérieur! Aux environs de cette même période, Abou
Djahal incita certains individus ignobles de la Mecque pour que, au moment où le
Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) se prosternerait dans le Temple de la Mecque,
ils amenassent les tripes d'un mouton afin de les lancer à la tête du Prophète.
Lorsqu'ils passèrent aux actes, Abou Djahal et ses compères éclatèrent de rire
et se moquèrent bien du Prophète(Que la
Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille).
Bien que certains de ses amis eussent assisté à la scène, ils n'osèrent pas lui
porter assistance car l'ennemi cruel était resté à proximité. Pourtant, lorsque
la nouvelle arriva aux oreilles de sa petite fille Fâtimah
(Que la Paix de Dieu soit sur elle), elle se précipita vers le Temple de la Mecque pour aller aider son père.
Elle enleva la souillure de sur lui et, avec une bienveillance particulière dont
elle seule était capable, elle punit Abou Djahal et ses amis à coup du sabre de
sa langue et elle les frappa d'anathème publiquement. Oui, même dans les
endroits où, parfois les hommes les plus vertueux n'osaient pas prêter secours
et assistance au Prophète (Que la Paix de
Dieu soit sur lui et sur sa famille), cette enfant bienveillante
et encore toute jeune était présente et se chargeait de prendre la défense du
Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille).
Une fois toutes ces années difficiles passées, le Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa
famille) prit la décision d'émigrer à Médine. Fâtimah, alors âgée de huit ans, dut
se séparer provisoirement de son père et rester seule à la maison en attendant
de recevoir l'autorisation d'émigrer. De la même façon que l'Emir des croyants,
Ali (Que la Paix de Dieu soit sur lui) fut mis à l'épreuve et dut prouver sa dévotion et son amour du
sacrifice dans les moments difficiles et pénibles de l'émigration, n'hésitant
pas à se substituer au Prophète (Que la
Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) dans son lit, offrant
ainsi son corps aux sabres de l'ennemi, Fâtimah
(Que la Paix de Dieu soit sur elle) consentit à
accepter cette nouvelle mission sans tristesse et inquiétude aucune.
La difficile séparation ne dura guère très longtemps car Fâtimah
(Que la Paix de Dieu soit sur elle) sentait de son devoir de rester aux côtés de son père pour continuer de le
défendre à Médine comme elle avait fait à la Mecque et pour souffler la
poussière du chagrin et des dures épreuves du cœur étincelant de son père. Pour
cette raison, quelques jours. plus tard, accompagnée de quelques personnes
telles Fâtimah bente Assad et une autre Fâtimah de la tribu des Bani Hachem,
elle se rendit à Médine, escortée par l'Emir des croyants, Ali
(Que la Paix de Dieu soit sur lui).
Fâtimah (Que la Paix de Dieu soit sur
elle) ne prenait pas seulement la défense du Prophète ((Que
la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) dans les jours ordinaires (bien qu'aucune journée n'ait
jamais été ordinaire pour le Prophète, (Que
la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) car, en période de guerre et de lutte, elle prenait part aussi au combat, comme un homme
valeureux, dans les limites de la mission qui lui était confiée.
Lorsque la guerre d'Ohod s'acheva et que l'armée ennemie se retira, alors que
le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) était encore sur le terrain, la dent
cassée et le front meurtri, Fâtimah (Que
la Paix de Dieu soit sur elle) se pressa sur les lieux de
la bataille. Bien qu'elle n'était encore qu'une jeune fillette, elle parcourut à
pied et avec un désir ardent la distance existante entre Médine et Ohod pour
aller laver le visage de son père, pour nettoyer sa figure ensanglantée par une
blessure au front qui ne cessait de saigner.
Elle brûla un morceau de natte et recueillit les cendres qu'elle mit sur la
blessure afin d'arrêter l'effusion de sang. Le plus étonnant encore, c'est
qu'elle se chargea de préparer les armes pour son père, pour la guerre qui
devait avoir lieu le lendemain. Dans la guerre des confédérés, qui fut la
guerre la plus douloureuse de toutes les guerres islamiques, et au cours de la
conquête de la Mecque, en ce jour où l'armée de l'Islam victorieuse, suivant les
règles de prudence qui s'imposaient. prit d'assaut le dernier bastion de
l'athéisme, l'arracha des mains des polythéistes et nettoya, enfin, la Maison de
Dieu de la souillure de l'existence des idoles en son sein, nous voyons encore
que Fâtimah (Que la Paix de Dieu soit sur
elle) est présente aux côtés du Prophète
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa
famille), qu'elle se risque dans les tranchées pour aller lui offrir un
modeste repas constitué, de rien qu'un morceau de pain, lui qui, depuis quelques
jours, est resté sur sa faim.
C'est Fâtimah qui, une fois de plus, à l'heure de la conquête de la Mecque, a
monté la tente pour lui, a préparé l'eau pour lui se laver et faire ses
ablutions, pour qu'il nettoie la poussière de son corps afin de porter des
habits propres et d'aller au Temple de la Mecque.
Source: alhassanain.org