Les données à partir desquelles se construisent les textes coraniques concernant
l'environnement se caractérisent par leur globalité. Ainsi, si l’on voit notre
milieu naturel dans le sens de la terre et tout ce qu'elle comporte ce concept
revient 199 fois dans le Coran dans divers versets de chapitres différents.
(46) Nous trouvons en outre dans ce
Livre de nombreux textes abordant les réalités écologiques du globe où nous
évoluons ainsi que d'autres phénomènes naturels qui échappent encore à notre
entendement.
Commençons tout d’abord par présenter aux lecteurs des versets qui décrivent les
phases de la première genèse de la terre ainsi que la Toute Puissance de Dieu
dans sa parfaite création :
" Dis : "-En vérité, serez-vous infidèles envers celui
qui créa la terre en deux jours ? Lui donnerez-vous des égaux ? Celui-là est le
Seigneur des Mondes. Il a placé sur elle (des montagnes) immobiles. Il l'a bénie.
Il y a réparti des nourritures en quatre jours exactement. (Ceci vise) ceux qui
s'interrogent. Ensuite, Il se tourna vers le ciel alors qu'il était fumé et Il
lui dit ainsi qu'à la terre :
"Venez de gré ou de force !" et le ciel et la terre répondirent :" Nous venons
avec obéissance". Il a décrété les sept cieux (crées) en deux jours et à chaque
ciel, il fixa son état par révélation. Nous avons paré le ciel le plus proche de
luminaires et (cela) en protection.
C'est une détermination du Puissant, de l'Omniscient."
(Elles ont été rendues intelligibles, v : 9-12)
1.
L’environnement a été dans une harmonie, une parfaite précision
L'observation scientifique fait apparaître l’existence d’harmonie, et de
correspondances parfaites sur la terre et les éléments qui la composent. Ainsi,
le soleil et la lune s'en éloignent à une distance déterminée, comme le sont
leur surface, leur rotation autour d'un axe et bien d'autres caractéristiques
encore. Tout cela est déterminé selon une mesure précise de sorte que
l’existence sur terre devienne possible. Rien n'y est gratuit ou fortuit, tout y
est conçu selon une mesure exacte, sinon notre globe ne serait pas cette terre,
les cieux autre chose que des cieux et la matière les constituant se serait
alors dégradée. Dieu dit à cet effet : "Certes, Nous
avons placé dans le ciel des constellations, nous l'avons paré pour ceux qui
regardent et nous l'avons protégé contre tout démon maudit (rajîm), sauf pour
ceux qui subrepticement parviennent à entendre, mais que poursuit une flamme
éclatante. La terre nous l'avons étendue et y avons jeté des cimes et y avons
fait pousser toute chose équilibrée.
Nous y avons mis des aliments pour vous et pour ceux que vous ne pourvoyez pas.
Il n'est rien dont les trésors ne soient auprès de Nous et Nous ne les faisons
descendre (sur vous) que dans une mesure connue". (Al
Hijr v : 16-22)
Cette terre que nous parcourons et dont nous apercevons à chaque instant les
merveilles; ces cimes que Dieu y a placées, constituent la preuve que sa
végétation vit selon l’équilibre et l’harmonie et où Dieu a placé les nombreuses
richesses assurant l'existence humaine. C’est pourquoi la vie humaine n'est
redevable qu'au seul Créateur qui met ainsi à la disposition de tous les peuples
de la terre sans exception ce qui réalise leur vie. Dans cet agglomérat de
peuples évoluant dans ce monde, (47)
aucun ne pourvoit l’autre, mais c'est Dieu qui subvient à leur subsistance à
elles toutes.
Dieu en effet, condescend à mettre à leur disposition et à leur service les
richesses de la terre. Nulle créature ne peut ni ne possède quoi que ce soit par
elle-même, mais c'est le Tout Puissant qui dispose de tout ce que la terre
comporte comme trésors.
La « mesure » dont parlent nos versets se manifeste à l'homme à mesure que les
connaissances de celui-ci se développent et chaque fois qu'il parvient à déceler
un des secrets des lois organisant le cosmos.
Aujourd'hui, nous entrevoyons mieux que par le passé la signification de ces "trésors"
après que nous avons perçu quelques secrets des éléments de notre monde matériel
et la nature de leur composition. Ainsi, l'homme a pu savoir que la molécule
d’eau, tellement essentielle à la vie et qui fait partie de ces "trésors", est
constituée justement d’atomes d'hydrogène et d'oxygène. Il sait également que
notre subsistance est stockée dans toute cette végétation chlorophyllienne de la
terre ainsi que bien d’autres choses comme l'ozone contenu dans l'atmosphère, le
carbone, l'oxygène qui se combine dans le dioxyde de carbone, les rayons
solaires et tant d'autres connaissances qui nous éclairent sur ces "trésors" que
Dieu a établis et dont l'homme est parvenu à en percer quelques uns des secrets
seulement quoique ses découvertes puissent paraître nombreuses.
Tout ce que comporte la terre, notre grand environnement, Dieu l'a créé selon
une parfaite harmonie: un équilibre dans son mouvement, dans sa température, sa
force d'attraction, dans l'effet de son magnétisme et ses phénomènes électriques,
dans les eaux des mers et des océans… Enfin, il y a un équilibre en toute chose
entre toutes les créatures, entre leur vie et leur mort pour que justement une
espèce ne domine jamais l'autre. Dieu dit dans son Coran : "
Nous avons créé toute chose selon une mesure " (la
Lune v : 49), " Il a créé toute chose et lui a
évalué sa mesure " (La Salvation v : 20), "
Toute chose pour Lui est selon sa mesure "
(Le Tonnerre v : 7).
Prenons par exemple l'air qui compose l'atmosphère. Il se compose de nombreux
gaz dont l'azote constitue 78,08%. C'est un gaz peu actif, ininflammable et très
peu soluble dans l'eau afin que l'oxygène indispensable à la vie des espèces
aquatiques puisse leur parvenir par l'interaction de l'eau et de l'air. La
proportion des gaz restant représente environ 2% et se compose de plusieurs
autres gaz comme l'hydrogène (0,01%), l'oxyde et le dioxyde du carbone, l'hélium,
le méthane, le néon, le xénon, le krypton et l’ozone...tous dans une proportion
mesurée avec une parfaite précision. Certes, si jamais le pourcentage de l'azote
(48) dans l'air était inférieur
à celui que Dieu lui a établi et qu'une charge électrique venant de l'espace
extra-terrestre parvienne à la terre (ce qui arrive d'ailleurs parfois), tout
sur terre aurait brûlerait. C'est qu'en effet, dans les proportions précises où
il se trouve, l'azote parvient à maîtriser la nature de l'oxygène qui est
inflammable, pour le transformer en un gaz nécessaire à la combustion et en
réduit le rôle de manière à permettre la vie aquatique comme vu plus haut.
Prenons comme autre exemple celui du dioxyde de carbone dans sa proportion de
0,03% : la plus grande partie de ce gaz se concentre dans la troposphère et Dieu
en a déterminé la composition de sorte qu'il puisse résorber les vagues de
chaleur provenant de la terre (rayons infrarouges) pour leur irradiation dans
l'écorce terrestre. Cela étant, cette écorce possède donc une température idéale
permettant la vie.
Mais toute rupture du pourcentage à la hausse ou à la baisse de ce gaz
exposerait l'écorce terrestre à un changement de température et partant la vie
même sur terre aurait des conséquences néfastes.
C'est d'ailleurs là l’origine des appréhensions de l'humanité entière concernant
les dangers du carbone ainsi que d'autres gaz semblables comme le méthane et le
CFC (chlorure du fluor et du carbone) qui polluent l’atmosphère. En effet, cette
situation provoque un réchauffement de l'écorce terrestre qui donne lieu à de
graves problèmes dont essentiellement la menace qui guette les villes côtières
de submersion à cause de l'élévation du niveau des mers et des océans
consécutive à la fonte des blocs de glaces de l'arctique et de l'antarctique.
Ainsi, les statistiques du fonds de l'ONU pour la population prévoient que 16%
des habitants de l'Egypte et 10% de ceux du Bangladesh pourraient se transformer
en "réfugiés" (49) des
problèmes écologiques. Ajoutons à cela les perturbations que ne manque pas de
susciter ce problème sur le cycle hydraulique ainsi que la profusion inquiétante
de certains insectes et de certains végétaux. Conscient de ces problèmes, le
monde ne cesse d’organiser des congrès afin que des mesures et des décisions
soient prises pour maîtriser l'émission dans l'air du dioxyde du carbone afin de
la ramener à un seuil raisonnable.
Ainsi, l'accord sur le climat mondial a été parafé par un certain nombre de pays
lors de la Conférence au Sommet sur la Terre (environnement et développement), à
Rio de Janeiro au Brésil en Novembre 1996, accord qui prévoit que soit maintenue
l'émission dans l'air du dioxyde du carbone à un seuil écologiquement
acceptable. On ne peut, à partir de ce que nous venons d'exposer que nous
demander comment une vie sur la terre pourrait être possible avec de l’air
composé autrement que Dieu l'a conçu ! Nous trouvons un deuxième exemple
illustrant l'équilibre de l'énergie solaire qui arrive sur la terre. Ainsi, les
rayons solaires constituent l'unique source d'énergie de l'atmosphère et
participent à raison de plus de 99,97% dans l'énergie atmosphérique.
Les spécialistes estiment (50)
que s'il pénètre 100 unités de ces rayons sur la terre, il n’en parvient que 47
unités à la surface terrestre, réparties comme suit :
- 6% en rayons qui se propagent vers le bas, 17% en rayons qui se propagent par
l'action des nuages, 24% de rayons qui parviennent directement à la surface de
la terre. Pour le reste, c'est-à-dire 53 unités, une partie se reflète vers
l'espace extérieur dans la proportion de 34%, une autre s'éparpille dans l'air
(9%), et le reste, soit 10%, s’absorbe par l'action de l'atmosphère.
Pour ce qui est de la deuxième partie de cette énergie (47%) qui arrive à la
surface de la terre, la moitié environ, soit 23%, se perd par évaporation, 10%
par conduction ou réflexion. La faune et la flore en respirent dans les 14%. Ne
parvient donc à la surface de la terre que 47 unités de ces rayons solaires...
Nous pouvons également illustrer cette perfection divine dans la création par le
merveilleux équilibre qui s'instaure entre les composantes de la faune et de la
flore. Nous remarquons ainsi que les populations animales et végétales se
maintiennent selon une démographie équilibrée. Mais lorsque l'homme par son
égocentrisme, se croyant être le maître incontesté de cette terre, utilise
excessivement et inconsidérément des insecticides en vue d'améliorer ses
récoltes, il perturbe cet équilibre qui gouverne la vie harmonieuse que mènent
animaux et végétaux entre eux.
En effet, par son intervention, l'homme crée des conditions de l'accroissement
d'une espèce au détriment d'une autre. En Egypte par exemple l'utilisation
excessive de pesticides a causé la profusion de l'araignée rouge et du ver du
noyer qui ont commencé à menacer la végétation. C'est que l'homme, en tuant par
les produits qu’il utilise les prédateurs naturels de ces deux espèces a permis
l'accroissement et la prolifération de celles-ci. Cette action par ailleurs
menace de disparition un grand nombre d'espèces animales tels que, le corbeau,
et le milan qui se raréfient aujourd’hui dans les campagnes égyptiennes.
L'emploi par exemple du DDT a aidé à la profusion du « Man » (Dans l’écorce des
arbres) et l'araignée rouge qui s'attaque au maïs.
Depuis quelques années, un dangereux virus s'est attaqué au cacao en Afrique
occidentale. Il s'est avéré par la suite que ce virus est transporté par les
fourmis blanches. Mais lorsqu'on a voulu s'attaquer à ces fourmis par des
insecticides, l'équilibre naturel a été rompu, et, s'il est vrai que le virus
avait été réduit, quatre genres nouveaux d'insectes on fait leur apparition dans
la région. Dans l'Etat de l'Arizona aux USA, lorsque les autorités avaient
permis la chasse du puma, les troupeaux de gazelles ont été décimés par des
maladies et des épidémies. Après études du phénomène, il s’est avéré qu'il y
avait une relation entre la maladie qui sévissait parmi les gazelles et les
pumas et les loups. C'est qu'en effet, ces deux prédateurs, en chassant les
gazelles, ne parvenaient à rattraper que celles malades et incapables de fuir.
Pumas et loups agissaient donc en tant que facteur naturel préservant les
troupeaux des gazelles de la maladie qui risque, sans leur intervention
salutaire, de devenir endémique et d’emporter tous les individus du troupeau.
Cependant, l'équilibre écologique n'est pas aussi simple à percevoir lorsqu'il
s'agit des interactions qui s’établissent entre l'ensemble des systèmes de notre
environnement, car des facteurs aussi divers que nombreux agissent sur la
démographie des espèces naturelles. Les recherches en ce domaine ont clairement
démontré que notre système environnemental ressemble à un réseau complexe où les
rets relatifs à la vie sont encore plus élaborés que dans une trame d'araignée,
mais où la toile ne se tisse pas graduellement avec le temps. Ce qui fait dire
aujourd'hui à un spécialiste que ce réseau n'est pas seulement plus complexe que
nous ne le supposons, mais bien plus que nous ne l'imaginons.
(51)
O transcendance du Créateur dans Sa Puissance et Sa Volonté !
2.
L'environnement est préservé par des boucliers protecteurs
Lorsque Dieu a créé notre environnement, Il l'a en même temps préservé des
dangers qui peuvent l’atteindre de l'extérieur comme les ultraviolets provenant
des rayons solaires ou bien les comètes et les rayons astéroïdes qui pourraient
dévier de leur trajectoire et se retrouver ainsi sur nos têtes sous l'effet de
l'attraction terrestre.
Le Tout Puissant dit dans son Coran : " Nous avons fait
du ciel une voûte protégée (mais) de nos signes, ils se détournent ".
(Les Prophètes v : 32)
Les découvertes scientifiques ont montré que l'atmosphère se compose de couches
superposées qui se caractérisent chacune par des particularités et une fonction
déterminée permettant la vie et la préservation des espèces qui vivent sur la
terre.
La troposphère elle, comporte plusieurs éléments de la vie comme l'azote,
l'oxygène, et le dioxyde du carbone. Dans cette troposphère appelée aussi couche
d'ozone, Dieu a déposé le gaz d’ozone dont les caractéristiques lui permettent
d'empêcher les rayons ultraviolets de parvenir à la surface de la terre. Cette
couche donc agit comme un bouclier protecteur contre les dangers que comportent
ces rayons. Les agressions que subit aujourd'hui cette partie de l'atmosphère
inquiètent toute l'humanité depuis le jour où on a découvert que la couche
d'ozone se dégradait au niveau du pôle Sud.
C'est pourquoi, et afin de maintenir ce gaz protecteur dans un pourcentage lui
permettant de continuer à jouer sa fonction protectrice, la communauté
internationale a organisé la conférence de Montréal au
Canada en 1987, rencontre dont les résolutions ont été mises en application en
Janvier 1989. Ces résolutions ont par ailleurs été amendées en février 1990,
ainsi que la conférence de Kyocho au Japon en 1998 et où l'émission de CFC fut
fixée à un seuil tolérable pour chaque pays en tant qu’étape vers l'élimination
totale de ce dérivé.
La mésosphère elle aussi constitue pour nous un bouclier protecteur. Elle nous
préserve en effet des dangers que représentent les comètes et les météores. Dieu
a doté cette sphère de la capacité de brûler ces corps célestes et de les
réduire en poudre qui s'éparpille par la suite à la surface de la terre.
(52)
Dieu donc a créé l'environnement au service des hommes dans une précision
parfaite et l'a protégé par des boucliers afin de permettre à l'être humain de
mettre en valeur la terre où Il l'a établi en tant que Son lieutenant. Mais
l'Homme s’acquittant mal de cette fonction a commencé à agresser son
environnement et à en rompre l'équilibre de sorte qu'il est le premier à en
payer le tribut.
Aujourd'hui, rétablir son équilibre à notre milieu naturel constitue un défi de
plus en plus difficile à relever.
Source:quran.al-shia.org
46.
Mohammad Fu’ad Abdelquader: Al Mu`jam al Mufahras li alfadh al Quor’an al Karim-
dar al Hadith- Le Caire- 1996.
47. Mohammad Mutawalli AL SHA’RAWI : Mu`jizat al
Quor’an-Matabi’al Awqaf- Le Caire- 1991.
48. Mohammad Yussuf Hassan/ Samir Ahmad Awad:
Atharwa-l-Ma`diniya- étude en tant que référence en matière d’enseignement
environnementale dans l’enseignement général. ALECSO Le Caire 1972.
49. Mohammad Hamdi Zaqzouq: Al Islam Dinu-l-Hadara.
Revue de Al Azhar- Le Caire n° du mois de Muharam 1418H.
50. Muhyi Din Sabir : Attaghyir al Hadari wa
Tanmiyat al Mujtama’fi-l’Alam al’Arabi- Sars Al Liyan- RAE 1962.
51. Mustapha Kamal Talba: Inqadh Kawkabina, Attahadiyat wa-l-Amal- Markaz
Dirasat al Wahda-l-‘Arabiya- Beyrouth 1992.
52. Yahya Farhan et d’autres : ‘Ulum al Bi’a- Ministère de l’Education, de
l’Enseignement et des Affaires de la Jeunesse- Sultanat Oman- 1985