Au cours de son voyage de retour vers Médine, le Prophète assista à la décapitation, à Safra, une étape entre Badr et Médine, de deux des prisonniers les plus haïssables, 'Oqbah Ibn Abi Mo'eit et Al-Nadhr Ibn al-Hârith. Les autres prisonniers furent conduits à Médine où ils furent relâchés contre paiement comptant d'une rançon.
Parmi eux figuraient1 'Abbâs, un oncle du Prophète, et Abul-Âç, le mari de Zaynab, fille de Khadîjah.
Abbâs était un homme de grande taille et bien bâti. Il fut capturé par Abul-Yasar, un homme relativement maigre, décharné et de petite taille. Lorsqu'on demanda à Abbâs comment un tel homme avait pu le vaincre, il répondit que son adversaire lui avait paru un géant sur le moment.
﴾Un signe vous a été donné à travers la rencontre entre deux armées: l'une combattait dans la voie de Dieu, 1'autre était infidèle. Ils (les infidèles) voyaient de leurs propres yeux les fidèles en nombre deux fois supérieur au leur, car Dieu assiste de Son Secours, qui IL veut. Voilà un exemple pour ceux qui sont doués de clairvoyance﴿ Sourate La Famille D'Imran [3:13].
On demanda à 'Abbâs de payer une rançon pour son élargissement et pour celui de ses deux neveux, Nawfal et Aqi. Il objecta que s'il payait ce qu'on lui demandait, il serait réduit à mendier la charité des Quraych pour le reste de sa vie. Mais à sa grande surprise, le Prophète lui révéla le secret de l'or qu'il avait confié à sa femme, à minuit, au moment de son départ avec l'armée mecquoise, et récita le verset 70 de la sourate al-Anfâl:
﴾Ô Prophète! Dis à ceux des captifs qui sont tombés entre vos mains: "Si Dieu reconnaît un bien dans vos coeurs, IL vous accordera des choses meilleures que celles qui vous ont été enlevées. Il vous pardonnera: "Dieu est Celui qui pardonne, IL est Miséricordieux﴿2.
Ayant entendu cette révélation 'Abbâs eut la certitude que Mohammad était le vrai Prophète de Dieu, déclarant que personne ne pouvait connaître le secret de l'or, sauf Dieu. Aussi embrassa-t-il tout de suite l'Islam, avec ses deux neveux. Quelques années plus tard, lorsqu'il se trouva en possession d'une grande fortune, il réfléchit à la récitation du Prophète et se rendit compte que la prophétie qu'elle contenait s'était réalisée.
Pour obtenir la libération d'Abul-'Âç, sa femme Zaynab envoya quelques-uns de ses bijoux, dont un collier offert en dote pas sa mère Khadîjah. Le Prophète identifia le collier et se souvint avec tristesse de Khadîjah. Aussi remit-il le collier à Abul-'Âç afin qu'il le rende à Zaynab, et il le relâcha à condition qu'il lui ramenât Zaynab. Zayd Ibn Hârithah accompagna Abul-'Âç dans son voyage de retour à la Mecque et ramena Zaynab à Médine. Mais une fois à Médine, Zaynab refusa de retourner à son mari jusqu'à ce qu'il embrassât l'Islam, quelque temps avant la conquête de la Mecque, lorsqu'il fut de nouveau amené devant le Prophète comme prisonnier de guerre.
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1- "Târîkh al-Khamîs".
2- "Ibn Athîr"; "Ibn Qutaybah".