L’appel lancé par l’imam Khomeyni, il y a trente-deux ans, pour célébrer la journée mondiale d’al-Qods, le dernier vendredi du mois de ramadan, a remis la Palestine et sa capitale al-Qods, au cœur de la conscience arabo-musulmane. Année après année, après la victoire de la révolution islamique en Iran, la ville sainte d’al-Qods a repris son rôle focalisateur et mobilisateur de la nation contre l’oppression et l’humiliation des musulmans et, au-delà, de tous les opprimés dans le monde.
Al-Qods n’est pas seulement la ville occupée depuis 1948 par les sionistes. Elle est également devenue le symbole de l’occupation, de l’oppression et de l’humiliation, car quelle ville au monde a subi ce que vit cette ville martyre, depuis qu’elle a été occupée par l’alliance impérialo-sioniste dans le monde?
Al-Qods, ville de paix, est devenue la ville de la haine et de la guerre, depuis que les sionistes ont voulu en faire une ville exclusivement juive, à la manière sioniste et impérialiste, exclusive et arrogante. Al-Qods, ville céleste, est devenue, sous occupation, une ville où les passions les plus viles se déchaînent, avec des colons et des soldats qui crachent au visage, emprisonnent, expulsent, tuent, écrasent et torturent les Palestiniens, surtout les enfants. Elle est devenue, sous l’occupation sioniste, la ville où l’insolence impérialo-sioniste se manifeste à tous les niveaux: l’histoire de la ville est bafouée, niée, falsifiée, ses vestiges mutilés ou détruits, ses tombes profanées, ses mosquées et ses églises souillées, et sa population meurtrie et martyrisée. Les nouveaux barbares qui l’occupent se sont penchés sur cette ville majestueuse pour la dépecer, y planter leur rage et leur haine de l’humanité toute entière. Ils se sont vengés sur al-Qods et sa population, voulant se venger de tous les peuples arabo-musulmans qui ont batî une des plus grandioses civilisations dans le monde, à partir d’une religion monothéiste qui rend à l’humain toute sa dignité, en tant que serviteur de l’Unique.
La colonisation sioniste d’al-Qods est la quintessence de la colonisation de la Palestine. L’exclusivisme juif en a chassé sa population. Une partie de la ville a subi un nettoyage ethnique froid et calculateur, une autre partie est aujourd’hui en cours de judaïsation, de nettoyage ethnico-religieux. Tout au long de l’histoire de cette ville, les musulmans avaient contribué à sa grandeur en consacrant des waqfs situés en Palestine et ailleurs dans le monde musulman, pour que vivent ses mosquées, ses écoles, ses hôpitaux, ses bibliothèques, ses hôtels et ses fontaines et que puissent y vivre ses fidèles, ses élèves et étudiants, ses pauvres et ses visiteurs, mais les sionistes ont tout raflé et presque tout détruit. Ils ont interdit de la visiter librement, comme les musulmans encourageaient à le faire et l’ont quadrillée de bunkers, abritant des hordes sauvages venues des quatre coins du monde pour déverser leur ignorance et leur haine dans un des lieux les plus prestigieux du savoir arabo-musulman.
En réalité, al-Qods n’avait jamais quitté la conscience des peuples arabo-musulmans, mais à cause des défaites successives subies face à cette entité coloniale, les peuples l’avaient reléguée enfouie dans leur mémoire, n’y pensant que comme un symbole lointain de leur grandeur. C’est pourquoi l’appel de l’imam Khomeyni est d’une importance cruciale pour le renouveau de cette conscience.
Lancé il y a plus de trente ans, cet appel a fait son chemin, d’année en année, mobilisant la nation pour la libération d’al-Qods, qui est en même temps la libération du soi musulman contre toutes les oppressions. Avec cette journée, célébrée au cours du mois le plus sacré de l’année, al-Qods et la Palestine affirment être le cœur de la nation et de sa conscience.
Mais la célébration de la journée mondiale d’al-Qods a pris une nouvelle ampleur après la victoire de la résistance au Liban, en 2000, car ce fut la victoire de la détermination et de la foi des résistants et du peuple résistant, contre les ennemis de la nation d’abord et contre tous ceux qui mirent et qui mettent toujours en doute la possibilité de remporter des victoires, lorsque la principale arme s’avère être la foi, foi en Dieu le Tout-Puissant et foi en l’homme, Son serviteur, foi dans ses capacités, sa propre valeur et sa dignité.
La journée mondiale d’al-Qods est parvenue, au fil des ans, à libérer cette formidable énergie puisée dans la nation, et de l’orienter vers la lutte contre toutes les oppressions, l’oppression d’al-Qods et des Maqdisis, précisément là où elle est la plus féroce et la plus terrible, et précisément dans cette ville et ce pays dont la libération annoncera le changement de la face du monde contemporain.
Les ennemis de la nation l’ont également compris. C’est pourquoi ils ont dirigé leurs armes et leurs campagnes de dénigrement et de dérision contre la république islamique d’Iran et contre son fondateur, l’imam Khomeyni, puis contre ses dirigeants. Ils ont cherché par tous les moyens à détruire non seulement le pays, mais l’âme révolutionnaire qui l’anime, qui procure l’espoir aux peuples opprimés, dont les peuples musulmans, affirmant que leur victoire contre l’oppression tient aussi à leurs efforts et labeurs, et à leur foi dans la «plus noble des créatures» de Dieu.
Cette année, après que les peuples arabes aient commencé à secouer le joug de leur oppression, la célébration de la journée mondiale d’al-Qods sera une occasion supplémentaire pour affirmer qu’al-Qods demeure au cœur de notre conscience et de nos efforts, et que le chemin de notre libération et de notre indépendance est nécessairement celui de la libération d’al-Quds et de toute la Palestine, du joug de l’oppression sioniste.
C’est vers al-Qods que nos regards se tournent, c’est au rythme d’al-Qods que notre cœur continue à battre.
* Source: Par Fadwa Nassar; www.ism-france.org