Les attitudes de certains Chiites face aux Imam (P):
Il existe un problème que posent certains Hadîth qui laissent entendre, comme
c’était le cas pour d’autres Imams, que certains individus émettaient des doutes
au sujet de l’Imam al-Askari (Psl) : ils reconnaissaient certains Imams et
refusaient de reconnaître les autres. Ils étaient connus sous le nom des Wâqifa
(ceux qui se bornent).
En raison de la mentalité peu morale de certains individus qui s’écartaient de
la ligne droite et de l’histoire -- et l’histoire se répète toujours en cette
matière -- le milieu chiite de l’époque était soumis à d’innombrables influences
qui affectaient même la question de l’Imamat.
Certains fidèles ont donc écrit à l’Imam al-Askari (Psl) pour le mettre au
courant de ce phénomène et, en réponse, il leur a écrit la lettre suivante :
« Dieu a adressé Ses paroles à ceux qui sont censés. Il n’a pas adressé Ses
paroles à ceux qui ne sont pas censés car ils ne sont pas ouverts aux paroles de
Dieu.
« Allah a scellé leurs coeurs et leurs oreilles; et un
voile épais leur couvre la vue; et pour eux il y aura un grand châtiment.
» (Coran II, 7).
Les gens sont, dans leur manière de me percevoir, de différentes sortes : Ceux
qui ont de la clairvoyance sur la voie du Salut.
Il y a ceux qui ont de la clairvoyance dans la raison, dans le cœur et dans
l’esprit dans le but de retrouver le Salut lorsqu’ils seront conduits devant
Dieu. Ils sont ceux qui agissent à partir de preuves et d’arguments et qui les
recherches. Lorsqu’ils les retrouvent dans les profondeurs de leurs âmes, ils
s’ouvrent alors à la vérité. Ils sont attachés, loin du doute et de
l’incertitude, à la vérité, à la branche issue de la souche. Ils ne trouvent que
moi comme abri. Perdus, et désorientés, ils se dirigent vers moi car ils savent
que c’est chez moi qu’ils trouveront la vérité et la bonne direction.
Et ceux qui n’ont pas reçu le vrai de la part de ceux qui le possèdent. Ils ont
reçu la connaissance de la part de ceux qui ne la possèdent pas. Ceux-là on les
retrouve partout parmi ceux qui ont l’accoutrement des savants mais qui n’ont
pas la profondeur, la méthode et le statut des savants. Ils sont semblables à
celui qui prend la mer et qui s’agite lorsqu’elle s’agite et se calme
lorsqu’elle se calme. Ils n’ont pas de règle à suivre, ni une terre ferme où
s’appuyer. C’est à leur sujet que le poète a dit :
« Lorsque le vent suit une direction, Ils suivent la
direction du vent ».
Ceux-là sont les égarés. Il y a ceux qui sont sous l’emprise du Diable. Ils ne
font que s’opposer à ceux de la vérité. Ils sont complexés et ils prennent leurs
complexes psychologiques comme principes. Guidés par l’envie, ils repoussent le
vrai par le faux.
Très nombreux sont ceux dont les âmes sont envahies par l’envie qui détermine
leurs conduites et leurs comportements.
Laisse donc ceux qui virent à droite et à gauche.
Lorsque le pasteur veut rassembler ses brebis, il le fait sans le moindre effort. Garde toi de divulguer nos secrets et évite de rechercher le commandement, car l’une et l’autre conduisent à la perte ».
Une partie des partisans de l’Imam al-Askari (P) étaient en désaccord à
son sujet
Voyez comment l’Imam (P) était en proie à l’amertume que lui causaient ceux qui
l’entouraient parmi ceux qu’on comptait parmi les partisans des Gens de la
Maison (P).
Il a écrit à ce propos : « Aucun de mes père n’a éprouvé ce que j’éprouve en
raison du doute de ce groupe à mon sujet. S’il s’agit de quelque chose auquel
vous avez cru et que vous avez adopté pour un certain moment, il y a alors lieu
de douter. Mais s’il s’agit de quelque chose de conséquent et de conforme à
l’enseignement de Dieu, il n’y alors plus lieu de douter ».
L’Imam (P) a donné à ses partisans la recommandation suivante (la recommandation
fait partie intégrante de la ligne islamique, car le Chiisme n’est pas un
surplus ajouté à l’Islam, mais plutôt la ligne authentique de l’Islam) :
« Je vous recommande de craindre Dieu, de s’attacher à la piété dans le culte,
de faire de l’effort dans la voie de Dieu, d’avoir la parole sincère, de rendre
le dépôt à l’ayant droit qu’ils soit bon ou pervers, de prolonger la
prosternation et d’être bons avec vos voisins, car c’est cela la religion
apportée par Muhammad (P).
Ayez de bonnes relations avec ceux qui vous entourent en priant dans leurs
mosquées, en assistant à leurs funérailles, en visitant leurs malades et en leur
rendant ce que vous leur devez, car en agissant de la sorte, en étant pieux,
sincères et droits pour ce qui est du dépôt, les gens diront à votre compte que
vous êtes Chiites. Cela me fait plaisir.
Craignez Dieu et soyez quelque chose qui nous embellit et non pas quelque chose
qui nous nous rend enlaidit. Repoussez loin de nous tout ce qui est laid. Ce
qu’on dit de beau à notre compte, nous le méritons, et ce qu’on dit de laid à
notre compte est faux.
Notre droit est fixé par le Livre de Dieu, nous sommes proches du Messager de
Dieu et nous sommes purifiés par Dieu. Quiconque le prétendrait en dehors de
nous n’est qu’un menteur ».
Cette recommandation est rapportée aussi de l’Imam as-Sâdiq (P) mais avec
certains changements textuels.
C’est donc la recommandation de l’Imam (P).
Sommes-nous attachés à la mettre en application ? Elle représente la ligne
islamique dans le domaine de la dévotion, dans le domaine de la conduite sociale
qui rend l’homme un homme de bien pour toute sa société, que ce soit pour ceux
qui suivent la même ligne que lui ou pour ceux qui ne la suivent pas. C’est de
cette manière que l’homme peut embellir ceux à qui il appartient et non pas les
enlaidir. C’est la voie du Messager de Dieu (P) au sujet duquel Dieu a dit : «
Tu es d’un caractère élevé. » (Coran LXVIII, 4).
Et :
« Tu as été doux à leur égard par une miséricorde de Dieu.
Si tu avais été rude et dur de cœur, ils se seraient séparés de toi. »
(Coran III, 159).
Evoquez Dieu sans cesse pour assurer la présence de la foi vivante dans vos
raisons et vos cœurs, car en évoquant Dieu, vous vous vous rappelez de
vous-mêmes et de vos responsabilités, et si vous oubliez Dieu, vous vous oubliez
vous-mêmes : « Ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Dieu
; Il les a fait s’oublier eux-mêmes. » (Coran LIX, 19).
Récitez le Coran et priez sur le Prophète, car la prière sur le Messager de Dieu
équivaut à dix bonnes œuvres. Retenez ce que je vous ai recommandé. Je vous
laisse sous la garde de Dieu. Que la paix soit sur vous ! ». Et sur toi, ô toi,
l’Imam pur et pieux !
L’Imam al-Askari (P) a
dit enfin au sujet de ceux qui regardent à la légère certains péchés :
« Qu’un homme dise : ‘Pourvu que je ne me sois reproché que cela, fait partie
des péchés impardonnables ».
L’Imam (P) a dit aussi ! « Evitez les péchés mineurs : Ils se réunissent et
deviennent majeurs ».
Et aussi : « La tendance des hommes à associer à Dieu est imperceptible comme le
bruit des pas des fourmis sur une étoffe noire au milieu de la nuit sombre ».
Cela veut dire que beaucoup d’hommes associent d’autres divinités à Dieu sans
s’en rendre compte lorsqu’ils se mettent à rechercher à plaire aux gens plutôt
qu’à Dieu. Ils agissent afin d’attirer les faveurs des hommes au lieu de le
faire afin de se rapprocher de Dieu.
On lit dans la biographie de l’Imam (P) qu’étant tombé malade, il a reçu de la
part du pouvoir beaucoup de médecins pour le soigner. Mais il a fini par mourir
et, pour ne pas être accusé de l’avoir tué, le calife a envoyé des savants et
des juges pour témoigner qu’il était mort de sa belle mort.
Les historiographes affirment qu’à l’annonce de sa mort, un grand bruit s’est
fait entendre dans toute la ville de Samarra’ et tous les habitants ont
participé à ses funérailles. Le calife a envoyé chercher pour savoir s’il avait
des enfants.
Afin de s’assurer de l’interruption de l’Imamat par sa mort, on a même examiné
ses concubines pour être sûr qu’aucune d’elles n’était pas enceinte.
Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, avait, à Sa manière, caché l’enfant, Son
ami, attendu par le monde et qui remplira la terre de justice et d’équité après
avoir été remplie d’injustice et d’iniquité.
Que les bénédictions de Dieu soient sur l’Imam al-Hassan al-Askari, sur ses
pères et sur ses descendants. Nous invoquons Dieu de nous faire profiter de sa
grâce et de la grâce de ses pères et de nous combler de leur intercession,
« Le jour où ni les richesses, ni les enfants ne seront
utiles, sauf pour ceux qui iront à Dieu avec un cœur pur »
(Coran XXVI, 88-89).