L’armée israélienne avait déjà enregistré une défaite cinglante lors de son
opération «Raisins de la Colère» au Liban en avril 1996, provoquant la chute du
Premier Ministre travailliste de l’époque, Shimon Péres, non réélu lors
d’élections remportées par son rival du Likud, Benjamin Netanyahu.
Ce dernier, soucieux de redorer le
blason de l’armée sioniste paralysée par les tirs de Katyushas du Hezbollah,
adopte un slogan prometteur : «Le Liban d’Abord». Son objectif est de porter un
coup sévère à la Résistance Libanaise, puis d’obtenir des garanties de sécurité
de la part de la Syrie et du Liban comme démarches préliminaires à un retrait
total de la dite «zone de sécurité» au Sud Liban. Netanyahu veut mettre la
pression sur le Hezbollah pour qu’il stoppe sa guerre d’attrition au Sud Liban.
Netanyahu soutient une offensive terrestre pour pénétrer dans des zones abritant
des combattants du Hezbollah. Mais les unités d’élite sionistes, Givati et
Golani, et même l’unité d’élite sioniste la mieux entraînée, Egoz, ne peuvent
tenir plus d’un an face à la Résistance Libanaise. L’armée israélienne ayant
échoué lors de ses offensives terrestres, Netanyahu fait appel aux hélicoptères
pour transporter des troupes spéciales là où se trouvent les combattants du
Hezbollah.
En février 1997, deux hélicoptères
israéliens se télescopent dans la zone frontalière avec le Sud Liban, provoquant
la mort de 73 soldats des troupes spéciales. Nouvel échec pour l’armée sioniste.
Désormais Netanyahu a recours aux unités de la marine israélienne. Là aussi
choisissant des soldats d’unités d’élite, il ordonne une opération de grande
ampleur à partir de la ville côtière du Sud, Ansariyyeh. Mais la Résistance
Libanaise pilonne les soldats sionistes et l’opération se termine pratiquement
juste après qu’elle ait commencé. Ces échecs successifs au Sud Liban coûtent sa
place de Premier Ministre à Benjamin Netanyahu lors des élections de 1999. Ehud
Barak, candidat du Parti Travailliste est élu avec sur son agenda le « Retrait
du Liban » prévu le 7 juillet 2000.
Un retrait peut se faire de deux façons différentes : soit un retrait unilatéral
sans garanties et c’est là une véritable défaite, soit un retrait dans le cadre
d’un accord entre les deux parties sur la base de garanties d’ordre sécuritaires
pour celles-ci. Pour Barak la deuxième possibilité était plus prometteuse et
avait sa faveur.
Mais comme d’habitude, Washington s’en est mêlé. La diplomatie US prend
l’initiative : un sommet tripartite entre la Syrie, les US et Israël a lieu à la
ferme de Shepherdstown dans l’Ouest de la Virginie. Le président syrien Hafez
el-Hassad insiste pour lier tout retrait israélien du Liban à un retrait
israélien de la totalité du Golan syrien. Pour Barak, frustré, le prix à payer
est trop élevé. L’engagement de Barak auprès de l’électorat israélien à se
retirer du Sud Liban est devenu un véritable cauchemar. Barak a alors recours à
l’indéfectible allié des sionistes, l’Armée du Sud Liban du collaborateur
libanais Antoine Lahd.