Recommandations et réflexions sur les qualités des hommes
Prêches et pensées sur les qualités des hommes
Vérité et erreur cohabitent et à chacune ses partisans!
Si l’erreur prédomine, cela ne sera pas nouveau: le règne affaibli de la vérité peut finir par disparaître comme par primer. Peu de choses réapparaissent après leur éclipse.
Extrait d’un sermon ou l’Imam divise les humains en trois catégories
Trois catégories d’hommes se préoccupent du paradis et de l’enfer: l’un s’active dans la bonne voie et obtient le salut, l’autre procède lentement et garde l’espoir, le dernier a failli et se trouve précipité dans l’enfer.
Tous les extrêmes mènent à l’erreur; le juste milieu est ce qu’il y a de mieux; il porte la marque du Livre sacré et l’influence de la Prophétie.
De là, nous tirons la Tradition et à lui aboutit la destinée.
Tout prétentieux court à sa perte et tout calomniateur essuie un échec. Quiconque s’oppose à la vérité finit par être détruit.
Il n’y a rien de plus ignorant que celui qui ignore sa valeur.
Ne périt point celui qui a des racines profondes dans la foi, et sa moisson ne connaîtra point de sécheresse.
Soyez discrets dans votre intimité, faites la paix entre vous, repentez-vous.
Que chacun ne remercie que Allah, et ne fasse de reproches qu’à sa personne.
Sur ceux qui aspirent au pouvoir sans en être dignes
Il les répartit en deux catégories:
La première : deux sortes d’hommes sont les plus détestés par Allah parmi ses créatures: un homme à qui Allah aurait permis de disposer de lui-même et qui éviterait de suivre le droit chemin, qui se laisse séduire par les hérésies, qui appelle à l’iniquité.
Il créera la discorde entre ceux qui l’auront soutenu. Il s’est écarté du chemin des prédécesseurs et laissera dans l’erreur ceux qui l’ont suivi, aussi bien de son vivant qu’après sa mort. Il portera les fautes des autres en caution de ses erreurs.
La seconde : un homme qui aurait ramassé un tas d’inepties et qui se dépêche de les semer au milieu des ignorants au sein de la nation, il se dirige vers la discorde, s’aveugle sur les contrats de paix.
Des pseudo- hommes lui attribuent le titre de savant qu’il n’est point.
Tôt arrivé, il rassemble autour de lui la multitude, ce qui provient de lui en petite quantité serait meilleur qu’en grande. Il se désaltérera d’une quantité d’eau fétide, amassera des connaissances inutiles, siégera pour juger, assurant qu’il est à même de régler ce que d’autres ont trouvé équivoque.
Si une affaire confuse se présente à lui, il l’enveloppera d’arguments flous et usés sortis de son esprit, et tranchera ainsi. Il est aussi peu sûr de lui que l’araignée qui tisse sa toile, il ignore s’il a été juste ou non. S’il est juste, il aura peur de s’être trompé et s’il s’est trompé il souhaite avoir été juste:
Ignorant, il se démènera au milieu d’absurdités enfourchera les ténèbres et ne s’attachera pas aux certitudes d’une main ferme. Il sèmera les citations comme le vent sème les chaumes.
Il est, je le jure par Allah, indigne d’être là où il est et de recevoir les éloges qu’on lui donne. Il n’accorde aucune valeur à une connaissance dès lors qu’il en est ignorant et ne s’aperçoit pas que ses décisions constitueront une référence pour plus tard.
Quand une affaire lui paraît insoluble, il la dissimule, étant conscient de sa propre ignorance, quitte à ce qu’elle provoque un flot de sang et que ses séquelles se multiplient.
Je me plains à Allah de ces gens qui vivent dans l’ignorance et meurent égarés.
Pour eux, rien n’a moins de valeur que le Livre sagement compris, et rien n’est aussi cher que son contenu s’il est déformé. Rien n’est aussi haïssable pour eux que le bien et rien n’est aussi courant que le mal.
Blâme des magistrats qui ne s’accordent pas sur les sentences
A l’un d’eux se présente une affaire qu’il jugera selon ses idées, soumise à un autre, elle sera traitée autrement: l’Imam qui les a nommés donnera raison aux deux magistrats.
Et pourtant, leur Allah est unique, leur Prophète unique, leur Livre unique. Est-ce que Allah leur a ordonné le désaccord et ils ont obéi, ou bien le leur a-t-Il interdit et ils ont désobéi?
Allah nous a-t-Il révélé une religion incomplète et aurait-il besoin d’eux pour la parfaire? Seraient-ils ses partenaires à qui reviennent les décisions alors que son rôle se réduirait à celui d’agréer?
Ou bien la Révélation divine est complète et que seule la transmission qui en a été faite par le Prophète aurait été incomplète. Allah nous dit pourtant: « Nous n’avons rien omis dans le Livre ». Et tout y est clair. Il nous dit que les versets du Livre se confirment l’un l’autre et qu’aucun n’est en contradiction avec l’autre. Il nous dit, Gloire à Lui: « S’il était d’un autre que Allah, il s’y serait trouvé de nombreuses contradictions ».
Le Coran est beau en surface et immense en profondeur; ses merveilles sont impérissables. On ne cesse d’y faire des découvertes; les ténèbres ne peuvent être dissipés que par lui
Portrait de ses partisans et de ceux du Prophète :
S’il est donné du temps à l’inique, il finira par être pris. On l’attend au tournant, et le tient même par ce qu’il peut avaler.
Par celui qui tient ma vie entre ses mains, ces gens vous vaincront, non pas parce que le droit les favorise, mais à cause de la célérité avec laquelle ils répondront à l’iniquité de leur chef (il s’agit de Moawiya), et la nonchalance avec laquelle vous défendrez mes droits.
Les peuples, aujourd’hui, craignent ta tyrannie de leurs dirigeants; et me voilà craignant l’iniquité de mes administrés.
Je vous ai demandé de prendre votre élan pour le Djihad, vous ne l’avez pas fait, d’entendre raison vous n’avez rien entendu; je vous ai appelés secrètement et à haute voix, vous n’avez pas répondu; je vous ai prodigué de bons conseils, et vous ne les avez pas acceptés; est-ce que les présents ne valent pas plus que les absents, et que les maîtres ne valent pas plus que les esclaves?
Je vous réitère des paroles sages, vous les fuyez, je vous ai fait des exhortations édifiantes, vous n’en avez pas tenu compte. Je vous ai exhortés à combattre les gens de l’iniquité. Je vous ai vus vous disperser avant que je ne termine mon discours, rentrant chez vous et vous livrant à critiquer mes exhortations.
Je vous redresse le matin, vous me revenez tout tordus le soir, tel un arc, le redresseur est devenu impuissant et son action inefficace.
O gens dont les corps sont présents, les esprits lointains et les ambitions en désaccord, vous qui êtes une calamité pour ceux qui vous dirigent!
Votre chef obéit à Allah et vous, vous lui désobéissez. Alors que le chef des gens de Syrie désobéit à Allah et on lui obéit.
Je jure, par Allah, que j’aimerais que Moawiya me fasse l’échange du dinar avec le dirhem. Qu’il me prenne dix de vous en échange d’un seul homme de ses partisans.
O gens de Koufa!, vous m’avez fait le don de trois et deux; des sourds qui ont l’ouïe, des muets qui parlent, des aveugles ayant la vue. Ces trois hommes ne sont ni nobles et tenaces dans le combat, ni frères dignes de confiance dans l’adversité.
Que vos actes soient abolis! Oh! congénères des chameaux qui auraient perdu leurs bergers!
Chaque fois qu’ils s’assemblent d’un côté ils se dispersent de l’autre. Et par Allah, je pense que si le combat devient dur et si la bataille fait rage, vous vous écartez d’Ali Ibn Abi Taleb, comme la femme qui écarte ses jambes lors de l’accouchement.
J’ai la certitude d’agir selon les ordres de Allah et d’être sur la voie de notre Prophète, je suis sur le chemin lumineux et je le suis pas à pas.
Les partisans du messager
Observez les membres de la maison de votre Prophète, imitez-les et suivez leur exemple. Ils ne vous sortiront pas du droit chemin et ne vous égareront jamais. S’ils ne bougent pas, ne bougez pas et s’ils s’activent, activez-vous. Ne les devancez pas, vous risquerez d’être dans l’erreur et ne vous attardez pas, vous subirez le malheur.
Je me suis rappelé les amis de Mohammad et je ne trouve aucun qui vous ressemblerait!
Matinalement, ils étaient épuisés, ils passaient la nuit en génuflexions, tantôt c’était leurs fronts tantôt leurs joues. S’ils étaient debout, c’était comme s ils étaient sur des braises, attendant la rencontre avec Allah.
La callosité entre leurs yeux est aussi dure que celle des genoux de la chèvre, à cause de la longueur de leurs prosternations.
Quand le nom de Allah est prononcé devant eux, leurs larmes coulent jusqu’à mouiller leurs poitrines et ils tremblent comme l’arbre lors d’un grand vent, tout cela par crainte du châtiment et dans l’espoir de la récompense!
Portrait des Omeyyades
Je jure par Allah qu’ils arriveront au point de chercher ce qui reste encore d’interdits pour les rendre licites, de délier toute union, jusqu’à ce qu’aucune maison ou tente ne soit pas épargnée par leur iniquité et leur mauvaise administration.
Alors pleureront deux catégories de gens: une qui pleurera sa religion, une autre ses biens. Leur secours pour vous apparaîtra comme le secours de l’esclave pour son maître. Il est fidèle en sa présence, et médisant en son absence. Alors souffrira le plus celui qui croira le plus en Allah.
Si Allah vous fait don de la paix acceptez-la. Si vous êtes persécutés, soyez résignés car [Le Coran dit]: « L’heureuse fin sera pour ceux qui craignent Allah. »
Sur la médisance
Il faudrait que les hommes qui ont le bonheur d’être parfaits de création et préservés du péché soient compatissants envers les pécheurs et ceux qui transgressent les interdits.
Les remerciements à Allah doivent être la plus grande part de leurs paroles et constituer la barrière qui les sépare des autres.
Que dirons-nous alors du pécheur qui médit de son frère, lui reprochant ses fautes?
Ne peut-il penser à ses propres péchés sur lesquels Allah a étendu un voile et qui sont plus graves que ceux qu’il condamne?
Comment peut-il lui reprocher un péché qu’il a lui aussi commis, voire même un autre plus grave?
Je jure par Allah, que s’il n’a désobéi à Allah ni dans les petites choses ni dans les graves, sa médisance est déjà le plus grand des péchés!
Eh! Adorateur de Allah, ne te précipite pas à reprocher à quelqu’un son péché, il est possible qu’il soit pardonné, et ne te laisse pas aller à commettre un mal si petit fût-il, tu en seras peut être châtié.
Que celui qui a des tares ne dénigre pas autrui, qu’il remercie Allah pour l’avoir préservé des autres péchés.
O vous les hommes! Lorsqu’une personne est réputée pour sa piété et sa bonne conduite n’écoutez pas ceux qui répandent des infamies sur elle.
L’archer peut tirer, la flèche s’écarte du but et l’iniquité engendre la stérilité. Allah entend tout et il en est témoin.
Il n’y a entre le juste et le faux que la marge de quatre doigts.
Il lui a été demandé: « Emir des croyants, que veux-tu dire par là »? Alors, il mit sa main sur sa joue entre l’œil et l’oreille et dit:
« L’injuste dit: j’ai entendu, et le juste dit: j’ai vu ».
Sur les causes de la ruine d’une société
Allah ne brise un tyran, dans une période donnée, qu’après lui avoir donné du temps et des moyens.
Il ne guérit un mal ayant atteint une société et ne répare ses fractures qu’après qu’elle en a souffert et connu le malheur.
Au-dessous de cela il y a l’avenir que l’on craint et les calamités passées auxquelles on tourne le dos.
Il n’est pas dit que quiconque dispose de la raison, raisonne, qui a l’ouïe, entende et que celui qui a des yeux voie.
Comme c’est étrange! Comment ne pourrais-je pas être étonné par les erreurs de ces groupes qui se contredisent dans ce qu’ils apportent comme arguments sur leur religion!
Ils ne suivent pas les traces du Prophète, ni prennent exemple sur le comportement d’un homme recommandé par la prophétie; ils ne croient pas à l’insécable, ne s’abstiennent d’aucun vice, se plaisent dans les ambiguïtés et se délectent de leurs passions.
Pour eux, le bien et le mal répondent exclusivement aux critères qui sont conformes à leur goût.
Ils n’ont de recours dans les cas difficiles qu’à leurs propres sentiments. Ils ne comptent que sur leurs opinions dans les situations graves, comme si chaque individu d’entre eux est son propre juge, affirmant qu’il a suivi une tradition solide et s’est attaché à des arguments édifiants.
L’Imam récuse toute injustice et décrit ses rapports, avec son frère Akil et autrui
Il me serait plus agréable de passer les nuits sur un lit d’épines acérées ou d’être traîné par terre, enchaîné, plutôt que de rencontrer Allah et son Prophète, le jour de la Résurrection, ayant commis des injustices envers les hommes ou ayant spolié un quelconque bien périssable.
Comment pourrai-je être inique à l’égard de quelqu’un pour satisfaire une personne qui, fatalement, périra et se décomposera sous terre?
Par Allah! j’ai vu Akil tellement démuni jusqu’à solliciter une mesure de blé; j’ai vu ses enfants, la chevelure encrassée et le teint poussiéreux, de par leur misère, comme s’ils étaient enduits de suie.
Il revint à la charge et réitéra sa requête. Je lui accordais mon attention, il crut que j’allais sacrifier pour lui mes principes religieux et suivre son chemin qui n’est pas parallèle au mien.
Je fis alors chauffer un fer, l’approchai de son corps afin qu’il en soit conscient. Il hurla d’horreur comme un damné et faillit se brûler par le contact. Je lui dis alors: « Que ta mère te pleure, ô Akil! Quoi! tu te plains de l’ardeur d’un fer chauffé par une main humaine par simple plaisanterie et tu veux m’entraîner vers un feu allumé par le Tout Puissant par colère. Eh quoi ! Tu gémis d’un simple mal alors que moi je ne gémirais pas des feux de la Géhenne!
Le plus étrange fut ce visiteur qui, de nuit, vint nous offrir une douceur succulente mais que j’ai repoussée comme si elle était pétrie avec le venin d’une vipère en lui disant:
« Est-ce un don, une dîme ou bien une aumône! Tout cela, nous gens de la Maison, nous est interdit. » « C’est ni l’un ni l’autre, répondit-il, mais un cadeau. »
« Que ta mère te perde, lui dis-je, tu viens là pour me détourner de la voie droite! As-tu perdu la raison! Serais-tu devenu fou, ou bien divagues-tu? Je jure que si on m’offrait les sept régions du monde et toutes les richesses sur terre comme dans les espaces, je ne désobéirais point à Allah même s’il s’agit de spolier une fourmi d’un grain d’orge. »
Ce monde est plus futile à mes yeux qu’un brin d’herbe dans la bouche d’une sauterelle.
Ali (as) ne saurait rechercher un bien éphémère ou un plaisir passager.
Nous nous réfugions auprès de Allah pour qu’il nous protège des défaillances de la raison et des faux pas. Il est notre seul appui.
Description de ceux qui vivent dans l’erreur
Ils se sont précipités sur ce qui est éphémère et ont négligé ce qui est éternel. Ils ont dédaigné l’eau pure et bu à des sources troubles.
Je vois le débauché qui s’est lié d’amitié avec la perversité, et s’y est accoutumé, s’y est plu, jusqu’à avoir les tempes blanches. Son comportement s’en est imprégné.
Il s’y est jeté à corps perdu avec la violence du torrent qui ne s’inquiète pas de ce qu’il submerge ou comme le feu dévastateur qui se soucie peu de se qu’il dévore.
Mais où sont donc les esprits qui s’éclairent au flambeau de la vérité? Où sont les regards qui se dirigent vers le phare de la piété?
Où sont donc les cœurs qui se sont offerts à Allah et qui lui ont fait serment d’obéissance?
Les gens se bousculent pour jouir des biens dérisoires de ce monde, se drapent avec les interdits; ils ont le choix entre l’étendard du paradis et celui de l’enfer. Ils se sont détournés du paradis et se sont hâtés vers l’enfer par leurs actions.
Allah les a appelés: et ils se sont enfuis; Satan leur a fait appel et ils ont répondu: présents, et se sont rendus auprès de lui.
Qualités et défauts des hommes
Les hypocrites
Ce sont des gens qui ont survécu au Prophète et se sont rapprochés des imams de l’erreur, qui dirigent les gens par le mensonge et l’infamie vers l’enfer.
Ces imams leur ont confié des postes de responsabilité, ils ont en fait des gouverneurs qui décident du sort des gens, ce qui leur permet d’assouvir leurs désirs en ce monde.
Mais les gens sont avec les rois et la fortune, sauf ceux que Allah a protégés. Voilà le portrait de l’une des quatre catégories d’hommes.
L’homme qui induit en erreur
C’est un homme qui a réellement entendu le Prophète mais qui a mal appris ce qu’il disait et s’en est abusé.
Il n’est point menteur, il croit disposer d’une vérité il la proclame et se comporte en conséquence.
Il dit: « J’ai entendu le Messager parler ainsi ».
Si les musulmans avaient su qu’il se trompait ils n’auraient pas accepté ses dires et si lui t’avait su il se serait lui – même démenti.
L’homme qui sème le doute
Il s’agit d’un homme qui a entendu le Prophète ordonner une chose, mais qu’il a interdite par la suite sans que celui-ci ne s’en rende compte; ou bien qui l’a entendu défendre quelque chose, puis la permettre, sans qu’il en fût au courant.
Il connaît l’abrogé et ignore l’abrogeant.
S’il était au courant des décisions abrogeantes il aurait fait amende honorable, et si les musulmans savaient, eux aussi son erreur, ils n’auraient pas ajouté foi à ses dires.
Les véridiques ayant bonne mémoire:
C’est le cas d’un homme qui ne dit pas de mensonges sur Allah ni sur son Envoyé, détestant le mensonge par crainte de Allah et par respect pour son Messager.
Il garde en mémoire intact ce qu’il a entendu. Il le répète comme il l’avait entendu sans rien y ajouter ou en retrancher quoi que ce soit.
Il connaît les textes abrogeants et les applique et est au courant de ce qui a été abrogé et s’en éloigne. Il distingue ce qui a un caractère général de ce qui est particulier, ce qui est ambigu de ce qui est précis. Il sait interpréter avec justesse.
Il arrivait parfois au Messager de Allah de parler de deux manières différentes, une concernant les cas généraux, l’autre les cas précis.
Certains l’ont entendu sans comprendre ce que Allah et son Messager voulaient dire exactement. Ils ont colporté ses dires et les ont interprétés sans en savoir exactement le sens, ni l’objectif, ni le contexte.
Il n’est pas dit que tous les compagnons du même de réprouver le fait de voir un bédouin ou un autre interlocuteur lui poser à l’improviste des questions dont ils écoutaient les réponses.
Quant à moi je ne laissais rien à l’ombre je posais des questions au Messager de Allah et retenais les réponses.
Voilà ce qui différencie les opinions des gens, motive leurs mésententes et cause les défauts de leurs interprétations.
En ce qui concerne le fait d’ordonner le bien et d’interdire le mal
Serviteurs de Allah! Vous n’êtes, malgré ce que vous pouvez espérer de ce monde, que des hôtes à terme, des débiteurs en instance, le délai peut se raccourcir, mais les actes restent.
Il se peut qu’un travailleur persévérant gaspille ses efforts, et qu’un acharné soit perdant.
Vous êtes dans une époque où le bien tourne de plus en plus le dos, où le mal gagne de plus en plus du terrain et où Satan redouble d’efforts pour précipiter les hommes dans le péril.
En ces moments les armes de Satan se sont multipliées, ses traquenards se sont étendus et sa proie est devenue à sa portée.
Jette ton regard où tu voudras. Tu ne verras qu’un pauvre se débattant dans la misère, un riche ayant échangé les bontés de Allah pour de la mécréance, ou un avare s’étant accaparé des droits que Allah a sur sa fortune et se croyant enrichi par son geste, ou un orgueilleux prétentieux qui se bouche les oreilles pour ne pas entendre les exhortations au bien.
Où sont donc vos meilleurs et vertueux hommes? Où sont les nobles et les généreux? Où sont ceux qui craignent de souiller leurs mains par un bien mal acquis et qui sont heureux dans leurs croyances?
Ont-ils dons tous quittés ce monde vil, ce monde inquiétant?
Etes-vous nés parmi ces gens vils qu’on ne désigne qu’avec mépris et que l’on préfère ignorer?
« Nous sommes à Allah et vers lui nous retournerons ».
La corruption s’est installée. Il n y a point de protestataires pour la contrecarrer, ni de réprimandeurs pour redresser les torts!
Est-ce avec cela que vous comptez vous rapprocher de Allah dans sa demeure sacrée, et que vous aspirez à être parmi ses meilleurs amis?
Hélas! On ne peut tromper Allah pour mériter son paradis et l’on n’obtient sa satisfaction que par l’obéissance à Lui.
Que Allah maudisse ceux qui interdisent le mal et le font et ceux qui ordonnent le bien et ne le font point.
Des pauvres et des riches
Les décisions descendent du Ciel comme tombent les gouttes d’eau de la pluie, chaque être reçoit sa part, peu ou prou.
Si l’un de vous constate que son frère est assez pourvu en parents, enfants ou fortune, que cela ne lui soit pas un objet de trouble.
Tant que l’homme musulman se laisserait dominer par les vilenies au lieu de se sentir effrayé chaque fois qu’un autre en parle, sachant qu’il n’y a que les pires des gens qui s’y laissent prendre, il serait comme le joueur qui mise sur l’espoir de gagner, de faire ainsi fortune et de reprendre sa mise.
Ainsi le musulman sincère qui ignore la forfaiture, attend de Allah l’une des deux grâces: un appel auprès de Lui qui dispose des meilleurs biens ou l’obtention d’une richesse; et alors il sera fortuné et prospère, tout en menant une vie heureuse et dévouée.
Quant à l’argent et aux enfants, ils sont la moisson de ce monde et les bonnes actions sont celles de l’autre, et Allah les offre souvent à une même personne.
Préservez-vous contre ce dont Allah vous a mis en garde, craignez Allah et respectez-le. Que vos actions ne soient ni pour la gloire ni pour le renom, car quiconque agit autrement que pour Allah, celui-ci l’abandonnera avec celui pour qui cet homme a agi.
Nous prions Allah de nous élever au rang des martyrs, et de nous accorder la vie parmi les heureux et la compagnie des prophètes.
Oh gens! Nul ne peut se passer des siens, fût il un fortuné, ni de leur assistance matérielle et morale.
Ils sont le plus solide rempart pour lui, les plus disposés à se réunir autour de lui, et les plus compatissants au cas où un malheur tomberait sur lui.
Une bonne et durable réputation accordée par Allah à un homme vaut mieux qu’une richesse que d’autres hériteraient.
Qu’aucun de vous ne s’écarte des siens et qu’il leur offre de quoi combattre la pauvreté. Ce qu’il aura donné n’augmenterait pas sa fortune s’il l’avait gardé, de même qu’il ne l’aurait pas diminuée s’il l’avait offert.
Celui qui se montrerait avare à l’égard des siens manquerait de nombreuses mains de soutien; alors que ses parents ne perdraient en lui qu’une seule main généreuse.